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Tribune sur la Tradition et le recours aux valeurs africaines: Angelica Mireille Azonhotode « prône un retour à l’identité africaine »

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Pendant longtemps, le calendrier des saints a déterminé le choix du nom des bébés dans nos pays d’Afrique notamment l’Afrique de l’Ouest francophone et l’Afrique Centrale francophone où le catholicisme était prédominant.

C’est ainsi qu’un garçon né un 1er novembre s’appelait inévitablement Toussaint et une fille née un 08 octobre se prénommait Pélagie ou Blandine un 02 juin.

Aussi, par exemple, au niveau de l’Afrique Centrale francophone, avons-nous observé une quantité d’Albert et d’Élisabeth vers les années 1940. Et il existait même un principe selon lequel, les Africains francophones donnaient à leurs enfants le nom des hommes politiques respectés.

Ce mode est d’ailleurs toujours en cours car de nos jours, certains couples n’hésitent pas à donner les noms des stars de cinéma notamment celles des « télenovelas » à leurs bébés. C’est ainsi que nous avons eu droit à des prénoms comme Rosa, Marimar, Rosario, Clarita etc…

Encore dans la veine religieuse, nous avons eu droit aux prénoms qui se réfèrent à la bible. C’est le cas des nombreux Joseph, Marie, Pierre, Jean, Mathieu, Marie-Madeleine, Luc, Thomas, Epiphanie, David, Josué, Salomon et j’en oublie…

Dans l’univers des arts et du sport, nous avons aussi des parents passionnés qui ont donné des noms comme Zidane, Maradona, Jean-Claude, Mouskouri, Belmondo, j’ai même lu un enfant s’appeler Mbappé…

C’est vrai qu’il est courant qu’un enfant africain porte plusieurs prénoms les uns à la suite des autres : un prénom dit << endogène ou traditionnel >> et un prénom de la religion de ses parents (chrétien ou musulman). Mais il est tout aussi regrettable que certains parents qui ont abandonné les religions traditionnelles n’utilisent plus ces noms « endogènes« . Ils donnent à leurs enfants uniquement le prénom selon qu’ils sont chrétiens ou musulmans.

L’autre remarque que je note souvent est cette gêne qu’ont certains africains (enfants comme adultes) lorsqu’on leur demande de donner ou de prononcer leur prénom « traditionnel« .

J’ai le souvenir du Président Mobutu Sese Séko (malgré tout ce qu’on peut lui reprocher…), qui au nom de son idéologie de recours à l’authenticité, avait pris la mesure d’interdire tous les prénoms chrétiens d’origine non africaine. Ce qui fait que plusieurs générations du Congo Kinshasa (Ex-Zaïre) portent jusqu’à ce jour des prénoms endogènes qui font référence à leur riche culture.

Voilà l’un des méfaits de la rencontre de la culture africaine avec le christianisme.

Retenons tout simplement que le nom ou le prénom est un support identitaire, et il est toujours porteur d’une charge spirituelle non négligeable qui marque l’existence de celui qui le porte.

Mettons donc fin à ce phénomène et prônons un retour à l’identité africaine.

Finalement, il faut que la politique de nos pays africains en tant que vecteur de développement s’inspire et s’appuie sur nos richesses, nos valeurs culturelles et spirituelles.

Aux bonheurs rendus possibles grâce à la culture africaine.

Angelica M. Gbèdégbé Azonhotodé
(Juriste/ Adepte et Passionnée de la culture africaine…)

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