France: Un masque Fang vendu aux enchères à 4.200.000 euros, devant des gabonais incapables de stopper la vente

La vente se déroule sous protestations d\’un petit groupe dans le fond de la salle. Il s\’agit d\’un recel s\’exclame un homme qui se présente comme membre de la communauté gabonaise de Montpellier. Il est accompagné de quelques autres personnes. \ » on va porter plainte. Nos ancêtres, mes ancêtres de la communauté Fang, on va récupérer cet objet\ », poursuit-il évoquant un bien mal acquis colonial. Le groupe quitte la salle dans le calme accompagné par le service de sécurité.

Le masque en question date du 19èm siècle et a été vendu aux enchères à 4.200.000 Euro. Un prix qui talonne le records de 5,9 millions d\’euro atteint en 2006 par un autre masque du peuple Fang. La vente s\’est déroulée dans sud de la France à Montpellier en présence d\’un petit groupe de gabonais venus protester et réclamer la restitution du masque à son pays d\’origine, mais incapables de stopper la vente. C\’est un masque Fang en bois sculpté, haut de 55 centimètres. Un objet très rare, car il existe plus qu\’une dizaine dans le monde selon le commissaire priseur. Cependant, une dizaine d\’enchérisseurs participaient à la vente. Mais, il a finalement été acquis par téléphone à un prix qui dépasse largement l\’estimation initiale de 300.000 à 400.000 euros.

Selon le commissaire priseur, le masque qui appartenait à la société secrète d\’une Gilles a été collecté vers 1917 par le gouverneur colonial français René Victor Édouard Maurice Fournier, probablement lors d\’une tournée au Gabon. Il a été retrouvé dans un grenier par ces descendants au moment de la vente d\’une propriété familiale dans le sud ouest de la France.

Un fait qui va jeter de l\’opprobre sur la restitution des biens coloniaux mal acquis par France. Et cala va sans doute ressortir la question de la qualité des oeuvres restituées aux africains jusqu\’à présent. Puisqu\’il existe encore des millions d\’œuvres que la France n\’est pas prête à céder, sous aucun prétexte.

Alain Kolawolé ALAFAÏ