Un régime politique incapable de nourrir son peuple et l\’expose à la famine est simplement un régime qui incarne un Etat incapable et gaspilleur, sans aucune stratégie de construction de sa souveraineté nationale, surtout celle alimentaire.
Ces États africains concernés sont tous des États faillis qu\’il faut sanctionner avec la dernière rigueur dans les urnes. Il faut les balayer puisqu\’ils sont incapables de gouverner en fonction des besoins réels de leurs peuples. C\’est la fin du mythe du gigantisme inutile.
Tout developpement humain passe d\’abord par la souveraineté et la sécurité alimentaires. C\’est une honte politique et une vacuité d\’élégance du cœur quand des pays d\’eau comme le Bénin, le Togo, la Côte d\’ivoire… n\’ont pas de stocks de sécurité alimentaire pour les produits vivriers stratégiques sur une période de trois mois. C\’est inadmissible que le programme alimentaire mondial intervienne dans ses pays d\’eau du sud au nord, d\’est en ouest. C\’est une honte!
Quand le développement économique d\’un pays est extraverti en utilisant 50 à 60% des terres agricoles pour produire et exporter des produits du cru sans efforts substantiels de domestication des chaînes de valeurs pour transformer sur place ces produits du cru, l\’Afrique ne fait que prolonger l\’économie coloniale. On voit cette horrible situation avec le café, le cacao et l\’anacarde en Côte d\’ivoire, le coton au Bénin par exemple.
L\’Afrique et sa gouvernance déséquilibrée et calamiteuse doit accorder désormais la priorité à la planification du développement basée sur la souveraineté avec une déclinaison en domaines d\’indépendances et d\’interdépendances dont : la souveraineté agricole avec sa composante INDÉPENDANCE ALIMENTAIRE et zéro exposition à la fin à partir de 2025 nécessitant des investissements massifs dans la mobilisation des eaux de surface pour produire toute l\’année dans tous les écosystèmes.
Tout peuple qui a faim est un peuple qui devient violent et sa jeunesse se radicalise vite au profit des mouvements de rébellion et des groupes terroristes.
La fin de la faim avec une dose de démocratisation politique pour laisser les peuples respirer par la jouissance de leurs libertés atténue les risques d\’extrémisme violent. Tout peuple qui a faim n\’a plus de dignité humaine et n\’a aucune raison d\’être fier des pouvoirs législatifs et des pouvoirs exécutifs de son pays.
Les Etats faillis en matière de sécurité alimentaire sont des États fragiles et il ne sert à rien à l\’occasion des fêtes nationales de faire défiler des équipements militaires qui ne règlent aucun problème de fond en matière de sécurité intérieure et de sécurité extérieure tant que l\’insécurité alimentaire reste grandissante.
L\’imprudence et la grandiloquence sont à la base des problèmes économiques de certains pays où le contrôle parlementaire n\’existe pratiquement plus, les budgets de l\’État sont votés à l\’unanimité avec un endettement croissant du pays et c\’est cela le nouveau sport national de ramassage de l\’argent sur les marchés financiers sans un ciblage des priorités en matière de souveraineté nationale.
L\’Afrique est malade parce que de nombreux dirigeants sont de faux médecins qui improvisent des démarches thérapeutiques de type amateuriste. Plus grave, ces faux médecins se croient dépositaires d\’une science infuse qui les autorise à banaliser toutes réflexions émanant des forces politiques d\’opposition et de la société civile. A force de gouverner par la pensée unique, l\’exclusion et la violence d\’État, on finit par passer à côté de l\’histoire.
Professeur Simon-Narcisse TOMETY