L\’intime conviction du juge africain : entre jeu de hasard et abus de pouvoir au nom de la science
L\’intime conviction dans une société des hommes, surtout de l\’homme noir ne me convaincra jamais. Car j\’y vois une chambre noir où un magicien du droit impose sa volonté à tout le monde au nom du droit.
Je ne suis pas juriste et pour moi, seuls les faits et l\’expérience doivent être le fondement du droit au service de la vraie vérité. Les pays africains sont envahis par de fausses vérités dans les tribunaux. Le tribunal est devenu une chambre des jeux de hasard : le fautif peut être blanchi, votre bourreau peut être le victorieux qui gagne tous les procès.
Le droit braque trop les peuples et leurs intellectuels patriotes en Afrique et il finit par produire un droit au profit des forts au détriment du peuple souverain.
Pour juger un homme ça demande beaucoup de sagesse, le recours à plusieurs sciences et il n\’existe pas de science sans hypothèses et doute méthodique.
N\’étant pas praticien du droit mais sujet de droit tout de même, j\’ai lu quelques réflexions de Pierrette Poucela datant de 1983 sur l\’intime conviction. Je retiens deux mots : interdisciplinarité et hypothèses surtout quand il s\’agit du domaine pénal.
Dans tous les cas, l\’intime conviction comme pouvoir discrétionnaire du juge est un pouvoir excessif en terre africaine qui donne lieu à toutes sortes de dérives. C\’est sociologiquement, anthropologiquement et spirituellement de l\’ARNAQUE.
Il n\’y a rien de plus subjectif que de laisser des juges prendre des décisions pénales sans avoir fait la preuve d\’un certain nombre d\’années d\’expériences.
Comme le juge africain en matière pénale fonctionne comme un magicien du droit, autant introduire le cours sur le Fa dans les disciplines du droit. A l\’université d\’Abomey-Calavi au Bénin, nous avons des professeurs de Fa et des Boologues. Je crois que le droit a besoin d\’une dose d\’africanisation.
Il y a trop de copier-coller en droit. Oui, il faut une dose d\’universalisme pour toute science mais….!!! Montesquieu a dit et alors! Tant pis pour ceux qui se font arnaquer par les mystifications oratoires. Si un juge n\’est pas humaniste, à quoi peut servir l\’intime conviction ? Juste pour avoir la réputation sulfureuse de l\’homme qui condamne à des peines lourdes des gens qui ne se reconnaissent pas dans les crimes qui leur sont imputées?
Est-ce que quelqu\’un qui n\’a pas vingt (20) ans de carrière dans la pratique du droit peut être un vrai juge dans le domaine pénal ? Il y a des domaines dans lesquels ne peuvent nullement s\’appliquer le principe \ »aux âmes bien nées, la chance n\’attend point le nombre des années.\ » L\’homme est un capital trop précieux pour ne pas être réduit à un singe qu\’on veut juger.
Il y a tellement de crimes économiques et des meurtres commis par les hautes autorités en Afrique que les Hautes cours de justice sont au chômage alors que ces juges sont payés pour ne rien faire. Les vrais criminels sont repérables facilement par les populations et pourtant nos juges du domaine pénal, bien qu\’étant citoyens aussi, font semblant de ne rien voir, de ne rien entendre pour n\’avoir rien à dénoncer. Le juge africain est très fort quand il s\’agit de citoyens ordinaires et très faibles face aux pouvoirs dictatoriaux en place.
Tout rattrapera un jour tout un chacun car Dieu est le vrai sondeur de la moralité de chaque citoyen, fut-il un juge ou un ordinaire citoyen.
Monsieur les juges africains, en quoi les Africains sont-ils égaux en droit? En rien!
Professeur Simon-Narcisse TOMETY