N\’ayons pas peur : le début fait la fin de toute chose
Armateurs, piroguiers, pêcheurs, vendeurs de poissons, marayeuses et garde-côte, tous prennent la fuite face à la tempête tropicale.
Il y a toujours plus fort que soi lorsqu\’on méprise les lois de la Nature pour se réfugier à l\’ombre de lois frelatées, fabriquées avec une forte dose de corruption, de bricolage, de dormance, de velléité de nuire et d\’esprit accaparateur.
Ce mode de production de perversions législatives passera inévitablement aussi comme une feuille abandonnée par son pédoncule.
Un régime de dictature ne recule devant rien, semble-t-il. Il réforme, déforme, fonce, agresse, casse et efface tout, punit sans état d\’âme l\’histoire et la mémoire héritée. Il impose ses traces avec vanité et insolence. Pour finir, il multiplie les privations inimaginables et les dégâts jusqu\’à tomber sur un obstacle infranchissable qui lui révèle ses faiblesses et limites. Le feu rouge est allumé.
C\’est là qu\’il échoue au rocher comme une vague déferlante et alors la fin de l\’agitation et de l\’aventure de son illusion de surpuissance. Tous les profiteurs sont obligés de changer leurs vestes pour paraître des hommes nouveaux prêts à servir autrement avec plus de bon sens et d\’humilité. On n\’a pas le pouvoir d\’État pour brimer ses compatriotes mais pour élever la conscience collective. Le compagnonnage est la force du soldat au front et le front ici, c\’est le refus d\’abandonner le peuple dont on est issu dans la souffrance alors que certains profitent sans scrupule de cet état de peuple étuvé. Ils n\’ont pas honte de leur indifférence.
Lâchées par le peuple qui a cessé d\’être lâche, les forces impulsives sont comme des lâchures d\’eau des barrages hydroélectriques sur lesquelles tout système politique violent, arrogant et corrupteur s\’appuie pour organiser ce qu\’ils appellent la violence légitime qui n\’a rien d\’humanisme et de loyauté.
Vint un moment où tout dictateur débordé par la colère populaire devient raisonnable et sage. Il est obligé de calmer ses propres ardeurs et ses obligés et pour cela, il fait l\’effort de passer de la barbarie sans limites à plus de lucidité pour ne pas casser le pot de fleurs.
Mobutu du Congo, Habré du Tchad, Compaoré du Burkina Faso et Alpha Condé de Guinée ont tous fui pour aller finir leurs vies respectives en dehors du pays. En définitive, un peuple finit par prendre le dessus même si les dégâts sont énormes et les sacrifices incommensurables.
Entre-temps, tous les zélés enjolivés par la dictature sont devenus calmes et solidaires de la souffrance de leurs peuples. Ils auraient pu anticiper en donnant de sages conseils à chaque dictateur et son clan
La république est bien ce pot de fleurs en terre et l\’Etat n\’a pas pour fonction d\’étuver les fleurs mais de l\’alimenter et de protéger le pot, le terreau et la pousse.
Ne soyez pas celui qui a ordonné la destruction du pot car celui-là sera indigne de son geste et le paiera quel que soit ce qu\’il est quand la Nature programmera sa descente aux enfers. Tout peuple qui n\’est pas d\’accord avec les abus qu\’il subit de la part de ses oppresseurs peut à tout moment s\’opposer à l\’arbitraire et à l\’oppression.
Tous les dictateurs et leurs clans vivent de la sueur du travail du peuple. Ce peuple ne doit jamais accepter indéfiniment qu\’un groupe de profiteurs en bande organisée et violent le réduit en esclavage. Cela doit être clair pour tous les esclavagistes institutionnels qui ont la mémoire courte que leurs Ancêtres ont été victimes de cette barbarie depuis cinq siècles.
Quand tu auras tout saccagé, tu seras aussi l\’éboueur des travaux forcés. C\’est prétentieux de croire qu\’une institution est au-dessus d\’un peuple.
La brutalité est un gâchis d\’énergie suicidaire qui casse le vivre-ensemble et éloigne les populations des institutions de leur pays.
Aucune guerre ne peut se gagner sans son peuple, le seul qui paye l\’ardoise de l\’effort de guerre et sur qui on doit s\’appuyer pour détecter les vrais ennemis en embuscade.
Simon-Narcisse Tomety