DÉGRADATION CONTINUE DU CLIMAT SOCIOPOLITIQUE AU BÉNIN : LE RÉGIME DE LA RUPTURE N’EST PAS PRÊT POUR LE DÉGEL DE LA CRISE
Un régime qui fait l’option, à cause des intérêts d’une minorité, de s’écarter, avec arrogance et violence, de la voie de la démocratie et du respect des droits de la personne humaine ne mérite pas qu’on le ménage. Il ne mérite que d’être combattu par des citoyens engagés épris de liberté et de justice.
Le régime dit de la rupture qui, depuis pratiquement 2018 s’est délibérément éloigné du respect des normes démocratiques dans la gestion du pays, avec l’adoption, par un parlement sous contrôle exclusif de l’exécutif, de lois scélérates et liberticides et l’organisation d’élections exclusives et très meurtrières, se trouve dans cette posture. C’est pourquoi ce régime, aussi longtemps que ses dignitaires ne seront pas prêts à renouer avec les bonnes habitudes démocratiques et le respect des droits fondamentaux de l’homme, ne peut pas être, à notre avis, fréquentable.
Quand des femmes et hommes qui ont profité de la démocratie pour se hisser au sommet de la pyramide deviennent des bourreaux impitoyables de cette même démocratie, il ne faut pas être complaisant envers eux. Il faut pouvoir leur montrer qu’il est indécent, quand on a fini de trop manger, de cracher dans le reste de la nourriture dont on s’était allègrement servie quand on avait faim. Ce qui nous oblige, au nom de l’intérêt général, à leur opposer une résistance pacifique, mais farouche jusqu’à leur faire entendre la voix de la sagesse (c’est-à-dire jusqu’ à leur chute).
Ceux qui, de bonne foi, étaient persuadés que le régime de la rupture et, surtout, son chef, poseraient un acte fort dans le sens de la décrispation de la situation sociopolitique tendue dans laquelle notre pays est plongée depuis l’organisation de l’élection législative exclusive et meurtrière de 2019, à l’occasion de la commémoration du 64 ème anniversaire de la supposée indépendance de notre pays, ont enfin compris, nous pensons bien, que quelqu’un qui ne comprend que le langage du rapport des forces n’est jamais disposé à faire un DIALOGUE FRANC et SINCÈRE avec un adversaire politique. Heureusement, d’ailleurs, que la fatigue, selon certains, ou un malaise bénin, selon d’autres, de dernière minute a sauvé l’honneur de nos deux respectables anciens Présidents de la République dont la présence au défilé militaire du 1 er août dernier aux côtés de leur successeur allait être considérée par notre vaillant peuple comme une trahison des nobles idéaux de notre combat contre les dérives autoritaires du régime de la ruse et de la rage.
En ce moment où souffle sur le continent africain un vent nouveau de prise de conscience d’une bonne partie de nos peuples, nous profitons pour lancer humblement un vibrant appel aux jeunes et femmes Béninois conscients à, d’une part, se mobiliser et s’organiser, sans relâche, pour prendre leur destin en main en ne se laissant pas manipuler par des politicards aux abois et un régime autocratique impitoyable qui cherchent par tous les moyens (les lois votées et les mesures gouvernementales prises pour précariser l’emploi, clochardiser et écarter les jeunes et les femmes des sphères de prise de décision) à les écraser ; et, d’autre part, saisir cette belle opportunité pour réfléchir sur les moyens légaux et légitimes pouvant conduire le BÉNIN à un développement socioéconomique soutenu et durable au profit de tous dans une AFRIQUE en plein processus de transformation sociopoliticoéconomique responsable indispensable pour son repositionnement sur le plan international en tant que puissance économique et militaire non négligeable.
Abdou-Wahab MADOUGOU,
Membre Collectif populaire Actions Pacifiques (AcPa)
