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Tomety: « Mieux vaut se taire quand on ne maîtrise pas un sujet (…) Il y a eu trop d’hors-sujets avec les discours sur la bataille du maïs »

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Les cadres-marabouts d’Afrique : la bataille des grains de maïs au Bénin

Les hautes études déconnectées de l’humanisme tuant généralement la sagesse en l’homme par sa suffisance donne l’impression que tout lui est permis.

Le haut cadre comme un oiseau perché au sommet de la pyramide devient une puissance manipulatrice. C’est cet écart entre les hautement diplômés et à haut débit de culture mystificatrice et les peu ou pas instruits qui façonne les rapport entre les politiciens et les populations.

Le débat de la bataille du maïs au Bénin entre populations béninoises, les volailles, le commerce transfrontalier des céréales et la suppression de l’ONASA a révélé les limites de nombreux acteurs politiques.

Et pourtant, la planification du secteur des productions végétales et du secteur de l’élevage se fait au sein du même ministère.

Personne n’a questionné la manière dont se fait les deux planifications en mode intégré. Personne ne s’inquiète que le Bénin soit incapable de se donner une sécurité céréalière de 3 à 6 mois chaque année à partir de laquelle, l’Etat peut amortir la variation intersaisonnière des prix sur le marché.

Personne ne s’inquiète de l’inexistence d’objectifs quantitatifs par commune à responsabilité partagée entre chaque Agence territoriale de développement agricole, le conseil communal, la plate-forme communale des producteurs et ce, dans le cadre d’une Approche Territoriale de Sécurité Agricole et Alimentaire (ATSAA) à base communale.

Le Bénin doit raisonner son libéralisme économique dans chaque secteur car rien n’est formalisé comme principe à valeur constitutionnelle alors que toute l’Afrique subit les affres de la faim par le changement climatique et par l’anéantissement des productions vivrières du fait des inondations et des hausses de température.

Est-ce que le discours accusateurs des pays voisins pour leur approvisionnement en maïs n’est-il pas une faille de planification et une fuite en avant?

Dans les pays occidentaux, la culture intellectuelle est basée sur une forte dose de culture générale alors qu’en Afrique dès lors qu’on a un gros diplôme et est parvenu à un haut positionnement, on s’accroche au titre de posture sans faire l’effort d’une certaine transversalité qu’un haut cadre doit acquérir pour prétendre influencer l’opinion avec pertinence.

Tout est à craindre y compris nos sottises érigées en vérité!

Mieux vaut se taire quand on ne maîtrise pas un sujet. Il y a eu trop d’hors-sujets avec les discours sur la bataille du maïs. Nous avons assisté à de faux exercices de benchmarking par lesquels on trouve qu’on réussit tout ce qui se fait actuellement et qu’il n’y a rien d’utiles à tirer des expériences agricoles des régimes précédents. Le vrai benchmarking requiert des comparaisons apprenantes concernant la planification, l’analyse, l’intégration, l’action et la maturité qui repose sur le leadership.

L’opinion publique en de pareilles circonstances d’insécurité alimentaire et son facteur aggravant qu’est la vie chère réagit de deux façons en s’appuyant sur deux verbes d’action : ovationner ou huer.

Simon-Narcisse TOMETY

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