Les sournois dans l\’aisance satanique : discours sur nos inepties collectives
Notre immoralité est la source première des maux dont souffre le Bénin. Notre gloutonnerie, notre addiction à la corruption et notre bassesse d\’esprit pour nous rendre achetable, notre empressement à paraître le meilleur et prêt à trahir pour obtenir des grades sans honneur, titres ronflants et des privilèges de soumission, voilà l\’état pathologique dans lequel nous sommes quand on n\’a pas appris à être simple avec les autres et honnête envers soi-même.
Dans 50 ans combien seraient encore en vie pour envier la vie opulente parmi nous qui discutons dans les réseaux sociaux, parmi les députés et les membres de la cour constitutionnelle et du gouvernement actuels? Personne !
L\’esclave instruit est plus redevable à son maître qu\’aux autres esclaves. Nous perdons notre temps dans une vie charnelle comme si tout se résume à notre avoir et notre paraître. Que de vanité!
Le cadre béninois d\’une manière générale n\’est pas une personne de parole, elle n\’est pas fiable. Ainsi nous sommes, voilà pourquoi le sursaut collectif de la seconde moitié des années 80 est difficile à réaliser aujourd\’hui après trois décennies de malhonnêteté, de corruption et de recherche d\’intérêt personnel, de réussite solitaire de tous les cadres qui ont été dans la chaîne décisionnelle de l\’Etat voyou.
L\’égrégore béninois est saturé de roublardises et de méchancetés. Un grave problème de moralité et de spiritualité des cadres béninois. Beaucoup rusent.
Bon vent aux imposteurs visibles et invisibles. Le contrat de confiance est rompu et il ne sert à rien de se cacher soi-même pour inviter le peuple à réagir. Cette lâcheté est une immoralité qui relève de la double peine. Combien sont prêts à prendre le risque avec ce que nous appelons le peuple que même de nombreux universitaires sont incapables de définir ?
Un peuple se produit et la production de citoyens engagés et responsables est un passage obligé. Et sans peuple, point de nation.
Hypocrites à l\’infini que nous sommes, profiteurs insatiables que nous demeurons et jaloux haineux que nous resterons. Il n\’existe pas un peuple béninois qui vit au Bénin ou en extraterritorialité. Produisez-le d\’abord!
Simon-Narcisse Tomety