Mon pays me fait pitié : la gloutonnerie de ses élites
La rupture est un concept aculturé de concert de casseroles qui n\’a ni repère idéologique, ni orientation philosophique, ni cadrage institutionnel. Son formatage administratif est basé sur la jonglerie et les rétropédalages. La rupture n\’a de mode opératoire que l\’addiction à la violence et le mépris pour la paix.
La rupture, un concept creux et vide de sens symbolique lorsqu\’il opte vulgairement pour la négation de la continuité historique et de la continuité de l\’Etat. Quelle cécité intellectuelle et spirituelle!
C\’est pour la première fois que des apprentis charlatans qu\’on croyait des illuminés de la société beninoise viennent étaler leurs méconnaissances du pouvoir d\’État. On se demande ce qui a pu se passer pour que le peuple tombe dans ce piège des prétentieux. Oui! C\’est la corruption endémique qui explose à chaque élection en inaugurant aussi les bains de sang . Qu\’est-ce que cette élite peut bien enseigner en culture de la vertu, de l\’exemplarité et de leadership? Les étudiants béninois doivent endurer l\’ingurgitation de souillures. En dehors de l\’art de la roublardise et du commerce de la poudre de perlimpinpin, quelle est la valeur pédagogique des enseignements qu\’elle donne, cette élite manipulatrice et vicieuse?
Tout ce qui relève des abus fait l\’échec de l\’homme et de la société.
Nous voyons la fin prématurée de la carrière politique de nombreux jeunes et ils ne pourront plus jamais occuper une fonction présidentielle ou diriger une institution au Bénin.
Seigneur, je veux que tu bénisses cette décision irréversible et irrévocable que je prends en Ton Nom dès maintenant et pour toujours. Seigneur raye tous les roublards de ta liste pour les rendre inéligibles à jamais. Que Ta volonté silencieuse soit faite pour délivrer Ton Peuple des mains des imposteurs et des mythomanes.
La rupture est une absurdité choisie, voulue et entretenue par des illusions de puissances et rien de plus.
Cet égarement vient de ce que la démagogie d\’une certaine élite en quête de célébrités mais très agitée méconnaît la fonction et la portée des archives et des musées dans une civilisation.
De l\’ignorance, il n\’y a pas que la vacuité du désir qui active l\’impuissance. Le recours à l\’humilité permet de faire prévaloir le bon sens d\’aller à l\’école de ceux qui connaissent ce que vous ne connaissez pas.
L\’échelle de l\’exercice du pouvoir est comme le grimpeur d\’un arbre qui monte jusqu\’à la cime; plus il se gonfle de son exploit chancelant de bien connaître l\’arbre, plus l\’arbre le rend vulnérable par une chute fatale mais l\’arbre est patient. Et sûr de lui-même, le grimpeur ne sait pas que l\’esprit de suffisance ne fait pas un vrai héros. Il vient, il cueille les fruits et les mange avec ses acolytes. Une fois, il découvre les abeilles et beaucoup de miel, là encore, il massacre les abeilles avec le feu puis récolte tout le miel et donne une partie à son clan soumis. Comme quoi, il faut toujours une fois pour que l\’arbre se révolte.
L\’impertinent monte à la cime pour commencer un élagage sévère de l\’arbre. Deviner la douleur de sa chute inattendue de l\’arbre. Il cria au secours, je suis tombé, mais ses soumis irréductibles ont fui parce qu\’ils trouvaient que le grimpeur est trop puissant pour faire une dégringolade suicidaire. Personne ne voulait voir ce spectacle gratuit.
Quand tu tombes, tu es seul mais quand tu montes à la cime de l\’arbre, ils sont prêts à recevoir tes urines, crachats et défécations sur leurs têtes en attendant la défection de la clique des gredins qui n\’ont aucun sens de la compassion et de la solidarité.
Et puis, lorsque dans sa folie meurtrière, la ruse et la rage viennent fortifier la rupture, c\’est la catastrophe. Et nous y sommes avec la catastrophe politique, la catastrophe économique, la catastrophe sociale, la catastrophe institutionnelle, la catastrophe culturelle et la catastrophe financière. Tout court une catastrophe humanitaire et c\’est de ça qu\’il s\’agit.
Voilà le bilan catastrophique d\’une rupture malade de ses propres maladresses, une rupture devenue un monstre qui fait peur aux Béninois avec sa jeunesse sans perspective.
C\’est la rente de l\’arrogance quand personne n\’a le droit de critiquer, de dénoncer et de formuler des corrections. La rupture fait l\’apologie de la pensée unique et n\’a pas le sens du dialogue, de la co-construction, de l\’écoute. Elle baigne dans sa grandiloquence et chaque pas posé, c\’est toujours pour la première fois comme si le Dahomey et Bénin n\’ont jamais existé avant le 06 avril 2016. Franchement, c\’est ridicule tout simplement.
Le Peuple béninois doit récupérer la plénitude de sa souveraineté pour siffler la fin de la récréation, des abus et des utopies non réalisées.
Dr Ir Simon-Narcisse Tomety
Éducateur en citoyenneté et développement
Institutionnaliste de réformes publiques
Analyste du profil sécuritaire des territoires
Staséologue praticien