Et si le président Talon revoyait la copie de son système de gouvernance du Bénin : les 26 questions pour naviguer dans les eaux de la rupture.
J\’ai trop de questions à poser après avoir écouté cette vidéo.
Qu\’est-ce qui s\’est passé alors pour que le vivre-ensemble soit difficile au Bénin avec une forte crise de confiance entre Béninois ?
Pourquoi tant d\’exilés et de prisonniers politiques au Bénin ?
Pourquoi tant d\’organes de presse traqués et fermés?
Pourquoi les organes de presse publient essentiellement des textes propagandistes et identiques ?
Pourquoi la suppression des libertés syndicales surtout le droit de grève ?
Pourquoi un parlement tenant lieu d\’un pouvoir exécutif bis ?
Pourquoi les élections au Benin sont devenues un système de production de la violence politique et électorale avec un jeu d\’exclusion de forces politiques non alignées, des pertes en vies humaines et des blessés?
Pourquoi le gouvernement s\’endette au nom du pays sans une autorisation préalable du parlement pourtant une institution à la remorque du gouvernement ?
Pourquoi après avoir cassé et chassé les Béninois des espaces publics pour asphalter tout Cotonou et personne ne sortira plus de sa maison pour mettre les pieds dans les flaques d\’eau boueuse ou puante, cette ville-vitrine est toujours inondée alors que l\’échéance de zéro inondation remonte à 2020 et nous sommes en 2022?
Pourquoi la remise en cause de la décentralisation par l\’imposition d\’un sous-préfet aux élus locaux pompeusement appelé secrétaire exécutif pour confisquer la gouvernance locale et piétiner allègrement la démocratie locale?
Pourquoi les salaires politiques et politico-administratifs relèvent des secrets d\’État au Bénin alors que dans de nombreux pays africains, ils sont publiés ?
Pourquoi avoir fermé l\’ONASA au nom du néolibéralisme pour affamer le peuple ?
Pourquoi les prouesses réalisées dans le secteur agricole ne concernent que le coton et pas les cultures vivrières avec une incapacité à disposer d\’un stock de sécurité alimentaire sur trois mois?
Pourquoi le bassin cotonnier de l\’Alibori est l\’avant-dernier au BEPC 2022 alors que tout portait à croire que les cotonculteurs gagnent mieux leurs vies et peuvent aisément instruire leurs enfants ?
Pourquoi le plateau technique du CNHU continue d\’être décrié pendant que le palais présidentiel juste en face a connu une réhabilitation hyper luxueuse sans qu’aucun citoyen Béninois ne soit en mesure de justifier un tel choix de rénovation injustifié qui ne traduit ni une urgence ni une action de développement pour réduire la dépendance du Bénin du surendettement et de l’aide extérieure?
Pourquoi avoir fermé la majorité des ambassades sans vous soucier de la taille démographique des Béninois de l\’étranger dans certains pays africains?
Pourquoi malgré les grandes maîtrises que vous avez du système de financement mondial et de la prospective économique, vous n\’avez pas vu venir la guerre entre la Russie et l\’Ukraine et ses conséquences sur les Béninois ?
Pourquoi avez-vous abandonné la construction de l\’aéroport de Glo Djigbé pour retaper celui de Cadjehoun ?
Pourquoi malgré les lourds investissements dans le secteur de l’énergie, le délestage n’est toujours pas un souvenir lointain pour dans la vie quotidienne des Béninois?
Pourquoi les enseignants, les parents d’élèves et d’étudiants ont du mal à cerner la qualité et les avancées significatives des réformes du système éducatif national?
Pourquoi avez-vous critiqué avec une forte dose d’humiliation votre prédécesseur, le président Yayi, pour avoir signé des conventions de crédits à hauteur de 1200 milliards de francs cfa à la fin de ses deux mandats pour construire rien que des routes alors que ce sont les routes, les immeubles et les monuments que vous utilisez aussi pour votre visibilité et écrire votre histoire d’homme d’affaires rentré d’exil pour prendre la destinée du Bénin entier avec tous les pouvoirs d’États concentrés entre vos mains?
Pourquoi jusqu\’ici, les Béninois n\’ont pas le bilan de performances des entreprises confiées par vos soins à des occidentaux au détriment des cadres béninois et pourtant, il n\’y aucun expatrié à peau blanche dans votre gouvernement ? Le désert de compétences et de compétitivité ne concerne-t-il pas votre gouvernement et son parlement aussi avec tant de rétropédalage dans le PAG et les promesses non tenues devenues trop nombreuses dont la réhabilitation et l’approfondissement de la démocratie?
Pourquoi avoir englouti tant de ressources publiques au profit du développement du tourisme sans une capacité à conduire une analyse géopolitique rigoureuse intégrant la probabilité des attaques terroristes dans les parcs de la Pendjari et du W, frontaliers du Burkina Faso et du Niger? Alors, quel est le touriste étranger qui prendrait le risque de mettre en péril sa vie juste pour contempler un troupeau d\’éléphants ou quelques lions…?
Pourquoi tous les chefs d\’État africains dont les pays sont confrontés aux attaques terroristes comme les présidents Bazoum, Faure, Deby… sont de temps en temps au front pour soutenir les populations et les soldats, et jamais le président béninois dont le pays est dans la même situation depuis deux ans et demi ?
Pourquoi la réforme du secteur des sports est comme le serpent qui se mord la queue et aucun résultat impactant ne pointe à l’horizon.?
La liste est longue et même très longue. J’aurais voulu que ces questions proviennent du parlement mais nos députés ne sont pas tous légitime, il y a ceux qui sont élus honnêtement, ceux qui sont élus avec des fautes mineures des tripatouillages électoraux et ceux qui siège par substitution faute de circonscriptions électorales et qui ne représentent personne. Et pourtant, le président Talon a promis au président Hollande qu\’il va incarner la démocratie et ses valeurs. Promesse non tenue et en lieu et place de la démocratie, le choix politique qui est imposé aux Béninois c’est la dictature et le néolibéralisme demandant au peuple de serrer ses ceintures pendant que le gouvernement, le parlement, la cour constitutionnelle, la haute administration… refusent le principe du sacrifice proportionnel. C’est cela la justice sociale au pays du VODUN.
J\’espère que les historiens authentiques sont en train de faire leur job car les générations futures auront besoin de preuves tangibles de leurs récits. La parole dite est un engagement sacré devant Dieu, les Ancêtres et les Vivants. Lire la vidéo sur la page facebook du professeur Simon-Narcisse TOMETY.
Professeur Simon-Narcisse TOMETY