Connaissez-vous la malédiction de l\’Afrique: \ »Les Africains s\’accrochent trop au titre alors que le monde d\’aujourd\’hui est très exigeant en performances et impacts\ » Tomety

Le grade ne fait ni la connaissance, ni l\’expérience, ni la sagesse

Un vrai intellectuel se bat pour la respectabilité de son grade. Personne ne vous doit du respect si vous tremblez devant votre propre ombre. C\’est dans la co-naissance faisant la sociabilité de l\’homme qu\’il y a la connaissance par son utilité à la communauté. En cela, la valeur de l\’homme dépend de lui-même et des appréciations de ses interdépendances sociales, une sorte de légitimité du savoir, du savoir-faire, du savoir-etre et du faire savoir.

Dans tout combat, il y a de la géopolitique c\’est-à-dire de la production de l\’influence par des rapports de force. Alors, aucune guerre de domination ou de capitulation n\’est une voie du salut. S\’il est vrai qu\’il faut se battre pour s\’affirmer, pour autant, devient une ineptie quand seule votre vérité est la vérité. La politique n\’existe que par le dialogue parce qu\’il faut apprendre à faire ensemble. Il faut un minimum d\’esprit de consensus, de compassion et de solidarité. C\’est la seule raison d\’être de la politique, de la connaissance et de toute bataille.

Si votre action ne s\’inscrit pas dans une logique de sécurité humaine, vous n\’aurez été utile que pour vous-même, surtout pour vos fantasmes.

Si un Général fuit la puissance de feu de l\’ennemi et c\’est un Caporal qui défie le feu et conduit à la victoire sa troupe, le Caporal portera à titre exceptionnel et méritoire le galon du Général. Le courage porté par l\’honnêteté et l\’amour de défendre la vérité pour un salut collectif est digne de respect.

Il ne faut pas se réfugier derrière les grades pour croire qu\’un docteur ou docteur-ingenieur n\’est pas plus brillant qu\’un professeur fut-il agrégé ou titulaire.

Nous avons beaucoup de Professeurs agrégés et même titulaires qui doivent prouver ce qu\’ils apportent pour la recherche-developpement de leurs pays.

Nos universités ont plus besoin d\’ingénieurs qui ont de l\’ingéniosité que de professeurs titulaires qui sont riches en mémoires et pauvres en innovations. Nous préférons ceux qui se battent pour protéger les populations à tous les points de vue à ceux qui protègent les politiciens et les gouvernants pour gagner leurs titres d\’appellation contrôlée. Ce sont ces galons et grades gratifiants qui font que l\’Afrique baigne dans la baie des incapables et impuissants face aux mutations du monde actuel.

Les Africains s\’accrochent trop au titre alors que le monde d\’aujourd\’hui est très exigeant en performances et impacts. C\’est là notre malédiction.

Simon-Narcisse Tomety
Institutionnaliste de réformes publiques