C\’est la 6ème personne arrêtée qui a fait débordé l\’eau du vase. Les avocats protestent contre l\’attestation de 06 personnes, dont 02 avocats dans le cadre des troubles observées pendant les manifestations anti-français du samedi 14 mai 2022. Les manifestants dénoncaient la présence militaire française sur le sol tchadien et accuse la France de soutenir la junte militaire. Des arrestations qui interviennent dans le cadre de la préparation au dialogue national en prélude des élections.
Le weekend dernier, la manifestation avait débordée. Le bilan est de 07 stations du groupe pétrolier français Total vandalisées et 12 policiers blessés. C\’est ainsi que l\’opposition a été accusé de trouble à l\’ordre public, atteinte à l\’intégrité corporel des personnes, incendie et destruction de biens. Les inculpés ont été mis sous mandat de dépôt et incarcérés à la maison d\’arrêt à N\’djamena.
Ces différentes interpellations auront de lourdes conséquences dans le quotidien des tchadiens. Parce que l\’ordre des avocats décide d\’entamer une grève sèche et illimitée jusqu\’à la libération totale des personnes arrêtées. L\’ordre estime que les 02 avocats arrêtés, a été fait en violation des règles de procédure.
Lire le communiqué du barreau du Tchad à cet effet
Le barreau du Tchad dénonce les procédures utilisées pour mettre en arrêt certaines personnes. Parmi lesquels 02 avocats, à l\’égard desquels le parquet a refusé toutes autres considérations.
Le barreau du Tchad dénonce cette manière de procéder pour arrêter les gens et aussi la manière de procéder du parquet tant en ce qui concerne l\’appréciation de la fragrance, l\’opportunité de poursuite, la considération de l\’avocat, la programmation de l\’audience…
De tout ce qui précède, le barreau du Tchad exige une libération pure et simple des 02 avocats et autres personnes placées sous mandat.
Aussi, le barreau du Tchad a décidé de cesser toutes les audiences dès le mercredi 18 mai 2022, et ce, jusqu\’à libération.
Le barreau du Tchad rappelle le caractère personnalisé de la faute en matière pénale, le sacro-principe de la présomption d\’innocence, mais aussi le respect de la légalité qui doit conduire à la détermination des éléments constitutifs et objectivement de la commission de l\’infraction.
Le barreau du Tchad en appelle les plus hautes autorités pour éviter toutes situations qui pourraient compromettre le respect des droits de l\’homme, la recherche de la paix et la cohésion sociale, en cette période de transition qui mérite d\’être mené et conduite avec tact.
En définitive, le barreau du Tchad insiste sur le respect des droits humains y compris le droit de manifester qui saurait être soumis à un engagement quelconque, sachant qu\’il appartient aux forces de l\’ordre d\’assurer l\’ordre public et la sécurité dans une telle circonstance.
Alain Kolawolé ALAFAÏ