Panne des dictatures africaines : comment certains faux intellectuels africains essayent d\’imposer un développement cosmétique et mimétique sans succès?
Quand le développement repose sur le greffage, les greffons finissent toujours par avorter parce que le fondement du développement c\’est-à-dire du bien-être d\’un peuple c\’est sa culture qui n\’est rien d\’autre que le vrai socle de ses intelligences, de ses rationalités, de ses émotions, de ses succès et déboires historiques et de son système de gouvernance.
C\’est ce socle culturel qui fait la réalité tangible, dynamique et évolutive d\’un peuple. La culture est ainsi le disque dur d\’une civilisation, autrement dit l\’ensemble des valeurs, des pensées, des croyances, des méthodes et des pratiques sociales qui font et défont la trajectoire civilisationnelle d\’un peuple en quête de son progrès et d\’un bien-être durable.
C\’est sur la culture qu\’il faut planter les arbres du droit et de la justice, la puissance publique pour garantir l\’intérêt général et le bien commun nécessaires à la continuité historique. C\’est également par la culture qu\’il faut planter les arbres de la jeunesse, de l\’éducation nationale, de la politique pour polir la cité, de l\’économie, de la technologie, de la médecine, de l\’alimentation et de la nutrition, de l\’ingénierie civile pour l\’architecture et les constructions, de la géopolitique internationale pour que les relations internationales s\’affranchissent de la mendicité et de la domination pour devenir une dynamique de solidarité itérative dans le respect mutuel des identités culturelles, etc.
Si la culture qui est le disque dur et inamovible d\’un peuple est rayé, ce peuple perd sa souveraineté et se soumet à la dépendance extérieure pour exister à travers la culture des autres. C\’est ainsi que le déclin culturel en Afrique est devenu est sérieux problème d\’errance pathologique de l\’esprit de l\’Africain. L\’Afrique est en train de perdre ses propres repères d\’une part par les religions et d\’autre part par les sociétés multinationales et enfin par la course à l\’argent facile. Les institutions de pouvoir comme de contepouvoir baignent hypocritement dans la MAGOUILLOSE avec un système sournois d\’immunité qui rend aléatoire la poursuite des délinquants à cols blancs. Comment ceux-là peuvent-ils donner de leçons d\’exemplarité, de bonne gouvernance et de développement à la jeunesse africaine, une jeunesse aussi contaminée et manipulés. La culture d\’un peuple, c\’est son arme principale de combat contre toutes les formes de domination. Quand vous perdez la culture, vous perdez la responsabilité, la résistance, la résilience, la dignité et la fierté. Il ne vous reste que de faux orgueils d\’hommes diminués et résignés qui s\’ignorent pour faire semblant d\’avoir une force. Vous n\’avez aucune force en dehors de votre culture.
La culture, c\’est le rempart et le refuge d\’un peuple solitaire.
Pourquoi la démocratie est toujours préférable à la dictature ?
La dictature est une pathologie d\’incontinence de l\’orgueil et qui s\’épanouit honteusement dans la vanité. Un dictateur est un ravageur des consciences et des plaisirs de vie qui s\’honore d\’instrumentaliser les institutions et les hommes. La dictature, c\’est l\’hommage rendu à des ingrats, ceux qui sont partis de rien et n\’étaient rien pour subitement être surpris de concentrer entre leurs mains le pouvoir de l\’argent qui est leur vrai dieu, le pouvoir militaire parce que toute dictature a besoin de consommer du sang humain pour exister par les forces maléfiques, le pouvoir judiciaire car la dictature ne s\’épanouit que dans la tricherie juridique, la violation des droits de l\’homme, les stratégies d\’humiliation et le pouvoir de prédation et de production de la violence en toute impunité, bien entendu pour un temps car tout vous rattrape après le pouvoir. La Guinée vient de donner un signal fort après le Burkina Faso avec les assassins de Thomas Sankara, paix éternelle à son âme glorieuse.
Panne de la démocratie corrompue par les néolibéraux qui ont utilisé le pouvoir de l\’argent pour miner et dynamiter les libertés fondamentales et pourquoi? La démocratie allume les cerveaux, ouvre les yeux, les oreilles pour libérer la bouche et stimuler la parole et l\’art de dialogue, enfin elle rend agile les mains pour exercer le pouvoir épistolaire afin que ne rien ne disparaisse, tout soit tracé pour faire l\’histoire aujourd\’hui, demain et pour célébrer des mémoires tout en gardant le souvenir des horreurs.
Les dictateurs ou les autoritaires radicaux ne pourront jamais être en phase avec la démocratie. Il faut rendre bête le peuple par le bourrage de crâne par la démagogie et les mensonges, mettre dans ses oreilles du ciment armé pour boucher ses tympans, lui masquer les yeux pour l\’aveugler par une cécité irréversible, lui coudre les narines pour qu\’il ne sente aucune odeur des puanteurs de la dictature et enfin, on met de la colle forte pour lier ses lèvres pour l\’empêcher de parler. Les pratiques dictatoriales visent à tuer l\’émotion en l\’homme et c\’est une stratégie de chosification pour rendre insensible. Quand un dictateur vous corrompt par le pouvoir de l\’argent et le pouvoir des nominations ou des élections, sachez que vous ne pouvez plus exister par vos valeurs. Vous devenez des personnes en captivité.
Il faut se battre pour la dignité humaine en Afrique. C\’est le plus grand défi du siècle.
Ce texte a été écrit sur la base de nos 25 ans de travaux de recherche sur les questions institutionnelles.
Professeur Simon-Narcisse TOMETY