Éloge de la force brutale au Bénin : encore une élection s\’annonce
Rien ne vaut le désir de paix.
Rien ne remplace le pardon mutuel.
Personne n\’échappera au jugement dernier.
Le tribunal divin est la source principale du salut de l\’homme et de tout homme.
Le tribunal des hommes est une tribune où se jouent les rapports de force pour renforcer davantage la force des forts des temps éphémères, ceux qui, du fait du pouvoir de posture et du pouvoir de l\’argent, exercent sans la moindre compassion le pouvoir thanatique sur qui ils veulent, et qui ils ont envie d\’humilier.
Tout personne humiliée grandit dans l\’humilité divine car Dieu n\’accepte pas l\’humiliation d\’un homme par un autre homme-humus donc un être mortel.
Cette période pascale doit interpeller nos consciences individuelles et collectives car si la résurrection est d\’essence divine, autant l\’est la résilience d\’une personne ou d\’une société en déclin comme le Bénin.
Rien qu\’à voir tous les efforts pour réformer l\’irréformable sous le président Yayi et maintenant la promesse de réformer le réformable sous le président Talon, on se rend compte que le Bénin est une société en déclin. Inutile de cacher la vérité. Je retiens cette sagesse d\’Evariste LACROIX : \ » La vérité d\’un homme, c\’est surtout ce qu\’il se cache.\ »
Nous devons tous être humbles pour reconnaître que changer un homme et la société ce n\’est pas multiplier les textes répressifs et changer la valeur paysagère des territoires. C\’est ce qu\’il y a de plus facile à faire d\’ailleurs. C\’est pourquoi, la gouvernance par la brutalité impériale ne transforme les hommes que pour le temps que dure la peur mais après, chacun retrouve ses libertés et sa lucidité dans les urnes.
Menacez le peuple par la force militariste mais n\’oubliez pas de l\’éduquer à la paix car le rôle d\’un diplomate n\’est pas de promouvoir la violence d\’État pour obtenir la paix mais d\’utiliser sa puissance du verbe et son pouvoir de persuasion pour faire taire les armes.
Ma surprise fut grande en tant qu\’institutionnaliste et staséologue praticien d\’écouter le ministre des affaires étrangères, le numéro 1 de la diplomatie béninoise.
J\’ai été très surpris et écoeuré de cette façon de parler de la crise électorale au Bénin en s\’adressant aux observateurs de la CEDEAO et de l\’Union africaine.
Si les partis politiques animaient véritablement la vie politique et que la réforme du système partisan avait été un succès, aurait-on assisté à ce cycle de violence létale ? Je ne crois pas.
L\’offre politique d\’éducation électorale est restée nulle à ce jour au Bénin. A quoi sert le financement des partis politiques au Bénin? Quelle est la part de ce financement dédiée à l\’éducation à la citoyenneté? Peut-on oublier les contrats entre les partis politiques financés par l\’État et les radios de proximité avec la grille des émissions dans les langues qui s\’y rapportent? Qu\’on publie les rapports d\’audit de ces financements publics des partis politiques. La roublardise continue.
Le déclin politique continue et il faut un déclic pour inverser cette tendance guerrière!
Mon pays me fait pitié et honte à la fois. Tout porte à croire que la politique ne vise que des intérêts personnels.
Professeur Simon-Narcisse TOMETY