Les cinq grandes vérités en politique africaine
1/ Aussi insolent que puisse paraître un salaire politique, le politicien véreux cherchera toujours à voler des deniers publics.
2/ Ce n\’est pas l\’alternance par des élections qui assure les libertés démocratiques : généralement ceux qui promettent la démocratie sont rarement ceux qui la mettent en oeuvre avec une conscience citoyenne forte. Gouverner par la dictature est toujours préférable pour éloigner le maximum de citoyens du grenier de la république. Aucun dictateur n\’aime la transparence et le partage.
3/ Les politiciens sont forts et puissants parce que face à leurs brutalités, les intellectuels capitulent pour devenir des cadres raseurs de murs en nocturne et en diurne pour plaire à ces politiciens dont certains ne sont que des vendeurs de cacahuètes et de véritables truands, friands de reconnaissance. Les intellectuels ont presque tous perdu leurs rangs pour se transformer en courtisans de ces politicards à qui ils doivent leurs nominations et avancements aux postes juteux et moyennement alléchants. Beaucoup de ces intellectuels transformés en cadres muraux sont des acteurs clés de la politisation sauvage des chaînes décisionnelles de l\’État et du vol de deniers publics avec une impunité insupportable. Les fonctionnaires milliardaires sont de vrais faux jetons et pourtant c\’est eux qui exposent le plus leur foi en Dieu tout en privant leurs peuples de leurs droits à la sécurité humaine. L\’homme est hypocrite et demeure un loup dans la bergerie. Il est égoïste et très vaniteux en ne considérant que ses intérêts personnels éphémères. Le politicien et ses cadres acolytes se fichent pas mal du jugement dernier. Ils aiment les honneurs fétiches et le pouvoir de l\’argent. Quel enfantillage ? Quelle courte vue de la vie?
4/ Le politicien et les cadres acolytes ne sont pas capables de doter leurs villages de toilettes publiques et attendent que ce soit l\’aide internationale qui se substitue à leurs états d\’inconscience et de démission pour que hommes, femmes et enfants puissent se mettre à l\’aise. Ils mendient pour l\’implantation de WC, le fonçage d\’un puits, la construction d\’un hangar de marché… Comment les occidentaux vont pouvoir respecter l\’Africain quand nous-mêmes nous sommes incapables de leur prouver notre dignité humaine par la solidarité avec notre terroir?
5/ Les classes politiques africaines trouvent que c\’est une perte de temps de vouloir disposer d\’une pensée politique, d\’un discours politique honnête axés sur la faisabilité de l\’action publique. A la place de la pensée politique stable, on assiste à un vagabondage idéologico-opportuniste. Tantôt on est de droite, tantôt de gauche, tantôt gauche-droite, tantôt on fait semblant d\’être \ »nini\ », ni de droite, ni de gauche et ni du centre. Sinon, comment comprendre qu\’un budget néolibéral qui piétine le social et interdit tout mouvement social soit voté par des ninis. La démagogie grossière qu\’on entend durant les campagnes électorales est la même qui sert à gouverner avec des engagements non tenus.
Voilà ce que la politique est devenue en Afrique. L\’inversion de tendances sera très lente, les partis politiques actuels n\’ayant aucune valeur noble à partager avec l\’enfance et la jeunesse. Doit-on être optimiste? Très modérément peut-être car l\’horizon s\’assombrit faute de relève de qualité. Ce qui est gênant c\’est que 99% des politiciens africains et leurs acolytes sont issues de milieux pauvres et de parents indigents. Le mal est lointain et profond.
Professeur Simon-Narcisse TOMETY