Les mensonges permanents : l\’abîme de la conscience
Tous les systèmes de production et de propagation de la violence ont besoin de mensonges pour prospérer.
Les hauts lieux de production des mensonges d\’État sont les palais présidentiels, les cabinets ministériels, les cours constitutionnelles, les palais de justice, les parlements et les partis politiques.
Quand ces mensonges sont produits, ils sont mis à la disposition des écoles et des médias pour éduquer les populations; ces mensonges sont relayés par des administrations publiques civiles, paramilitaires et militaires pour les imposer aux citoyens par le vocable : FORCE DOIT RESTER À LA LOI. Cependant, les premiers à piétiner ces lois issues des mensonges sont les dirigeants politiques et administratifs.
Le mensonge ne peut que diviser et opposer puisqu\’il est malsain et indécent. En politique, le mensonge est rarement un cas de force majeur pour sauver une situation dans l\’honneur et la dignité. Le mensonge est toujours un acte prémédité de gouvernance publique.
Le mensonge est ce qui finit par vous descendre plus facilement du piédestal malgré les fleurs que les flatteurs et les courtisans qui ont besoin d\’actes gratifiants vous jettent.
Vous n\’inspirez plus confiance dans le coeur des hommes qui finissent par se détourner de votre leadership problématique.
Partout où le dialogue n\’existe pas, la gouvernance des hommes est dominée par des contrevérités qui ne tolèrent pas les contradictions. Les menteurs et les manipulateurs n\’arrêtent jamais de fabriquer des boucs émissaires chaque fois qu\’ils se mélangent les pédales.
Les menteurs sont brutaux parce qu\’ils sont structurellement bruts et violents. Ils sont sans état d\’âme dans le mal.
Partout où règnent en sport collectif et en spirale de mauvaise foi la corruption et la prédation du bien commun, le mensonge est utilisé pour piétiner l\’État de droit.
Il y a des mensonges qu\’on rectifie difficilement surtout quand les peuples se trompent sur la valeur morale et éthique des candidats au moment d\’exprimer leurs suffrages dans les urnes.
Le pouvoir est une rente très alléchante et tentante lorsque l\’élu du peuple a une addiction à l\’accumulation de biens matériels et souvent mal acquis.
Les peuples sourient toujours à leurs dirigeants qui n\’inspirent plus confiance par une adhésion de façade.
Qui peut oser dire que Thomas Sankara, Jery Rawlings, Nelson Mandela, Cheikh Anta Diop sont des menteurs manipulés? Personne, parce que ces personnalités ont choisi la vérité comme leur valeur refuge pour construire leur réputation perpétuelle.
Le menteur est un personnage asymétrique qui veut à tout prix avoir raison par la force. Il se passe pour le plus illuminé, le plus grand visionnaire qui sait tout trianguler avant tout le monde et avant toute prise de décision. Illusion!
Il ne faut pas perdre son temps avec de pareilles personnes car c\’est la catégorie d\’hommes qui décide sous le coup de la haine et mue par des rapports de force.
Ne peut-on pas vivre sans moins mentir? Il faut le mensonge pour arriver à manipuler l\’autre. Nous détestons le mensonge mais nous aimons tout homme qui se respecte et s\’attache à rester digne car le mensonge est destructeur de l\’humanisme et producteur, propagateur de la haine.
Quand on sait bien qu\’on est en train d\’imposer le mensonge pour pouvoir avoir raison à tous les coups, ça s\’appelle comment ? De l\’hypocrisie provoquée par le syndrome de l\’imposteur.
Qui ne sait pas quand il ment? Nous le savons tous.
Le mal du mensonge est qu\’il n\’est jamais une pathologie isolée. Le mensonge s\’accompagne toujours d\’autres maux pour structurer un complexe de maladies dangereuses.
Qui prend l\’habitude de mentir n\’est pas un homme sur qui il faut compter ni en amitié ni en engagement patriotique.
Le menteur pense toujours à son égo et est plus narcissique que les Narcisses ou les jonquilles. Sa vacuité en simonie fait de lui une personne appauvrie en esprit de bienveillance et de bienfaisance.
Le menteur est simplement un homme faux.
Simon-Narcisse Tomety