Il y a toujours une opportunité d\’évitement de la guerre, la plus déréglée des pulsions
Toute souffrance intérieure est une guerre intrinsèque avant de muter en contagion comme un phénomène sociétal incontrôlé.
Dans son ouvrage intitulé \ »Extrémisme religieux, Plongée dans les milieux radicaux au Maroc\ », le journaliste d\’investigation Hicham HOUDAIFA fait remarquer le point d\’attention que voici : \ » Mon grand-père est tombé à la guerre d\’Espagne. Les jeunes qui sont partis faire le djihad, ce sont des voisins, des jeunes qu\’il a vu grandir. Ce sont des jeunes qui se sont rapidement radicalisés. Nous n\’avons même pas eu le temps de voir venir. (…) On paie des impôts, mais on n\’a droit à aucune prestation de l\’État. En fait, ILS S\’EN FOUTENT DE NOUS. S\’ILS S\’INTÉRESSENT À NOUS AUJOURD\’HUI, C\’EST PARCE QU\’IL Y A UNE MENACE DJIHADISTE. SINON, ON NE SERT QU\’À JUSTIFIER LES AIDES DE L\’UNION EUROPÉENNE (…).\ » p. 90
Les grands menteurs ne supportent pas le mensonge des autres. Les vrais gourmands ne tolèrent pas la voracité des autres. Les forts du moment ne tolèrent par l\’émergence d\’autres forts pour la bataille des rapports de force dans le futur au nom de l\’instinct de conservation des privilèges du pouvoir. C\’est un schéma mental et comportemental de toutes les vanités. Quand le pouvoir devient insatiable c\’est qu\’il commence par vous décrédibiliser avant de vous lâcher.
Les ressorts moraux sont cassés. Les disqualifiés sont devenus des moralisateurs. Contenir les frustrations par la force? Non!
Nous avons appris des musulmans à travers le Saint Coran que le DJIHAD c\’est avant tout la violence faite sur soi-même ou par chaque dépositaire de puissance publique afin de contrôler ses pulsions nuisibles à la vérité et la paix.
Quand le droit comme un ensemble de principes, de règles et de techniques normés, la vérité comme l\’essence de la spiritualité ou de l\’humain en l\’homme et l\’éthique en droit comme la déontologie et le serment de la vocation cessent d\’être les seuls remparts défensifs de tout justiciable et de tout juge, c\’est le pouvoir d\’État qui se fortifie par le faux. Partant, il n\’y a rien de plus immoral lorsqu\’on se sert des rapports de force pour brimer des honnêtes personnes. C\’est ainsi que commence une vraie guerre silencieuse dans les consciences individuelles et collectives qui finit par s\’activer comme une tempête.
La justice des hommes est souvent lourdement piégée par nos opportunismes induisant la recherche d\’un profit. C\’est pourquoi, gagner un procès n\’est pas forcément gagner la paix quand le juge consciemment ou inconsciemment fonde sa décision sur des rapports de force et les trafics d\’influence. L\’injustice dans l\’administration publique, le système judiciaire, dans les parlements, les gouvernements centraux et territoriaux, les confessions religieuses préparent le terrain pour démolir la culture de la non-violence.
Personne ne parvient à expliquer la complexité de l\’extrémisme violent mais on sait expliquer comment il commence en agissant et souvent, c\’est déjà trop tard pour y remédier.
Personne ne choisit d\’être extrémiste mais les systèmes politiques de par les pratiques peu ou pas orthodoxes des pouvoirs parlementaires, des pouvoirs judiciaires et des pouvoirs exécutifs sont au coeur du système mondial, et particulièrement africain, de production des dérives autoritaires par toutes sortes de mesures arbitraires entraînant frustrations, radicalisations, révoltes d\’avertissement et basculement dans la guerre d\’usure et les horreurs de la terreur.
C\’est pourquoi, quand on a le pouvoir, il faut tout faire pour éviter de compromettre la paix. Personne aussi puissante soit-elle n\’est capable de donner le développement à un peuple en bafouant la paix qui est le sang qui doit circuler dans ses veines en communion avec ses gouvernants. C\’est la liberté et la discipline par une bonne éducation qui forment le primat du bien-être collectif ou le développement humain.
Il s\’en suit que compromettre la paix, c\’est choisir délibérément de compromettre la sécurité humaine et par voie de conséquence, faire l\’option de casser le cordon de l\’unité nationale bloquant ainsi les possibilités d\’un sursaut collectif face aux menaces de tout genre. Si les institutions publiques civiles et militaires finissent par repousser les peuples c\’est que ces derniers ne se reconnaissent plus en elles. Il vaut mieux collectivement compromettre la guerre pour être des hommes et des femmes libres et épanouis. Le monde devient de plus en plus violent parce qu\’il y a trop de dirigeants de ce monde qui adorent compromettre la paix. Mieux vaut se contenter du sang d\’un coq que de voir des hommes tombés, tués ou blessés par des armes de guerre pour s\’honorer de faire une comptabilité macabre par le volume de sang humain qui coule à flot.
Si vous imposez l\’injustice à votre peuple comme un principe d\’organisation et de fonctionnement de l\’État, vous engendrer une puissance publique destructrice qui finit par incarner tout d\’un Etat guerrier et sauvage. Il vaut mieux compromettre la guerre dans l\’esprit des dirigeants pour parvenir à imposer la paix collective par le respect des droits humains et le désir de paix dans le cœur de chaque peuple.
C\’est toujours par l\’accumulation des injustices que commencent toute guerre à l\’intérêt de chacun avec qu\’elle se propage avec ses déflagrations destructrices comme ouragan meurtrier. Quand vous vous attaquez à des âmes innocentes pour les humilier et les faire souffrir, attendez-vous au jour de la colère divine.
Si vous opposez vos désirs de puissance et d\’orgueil aux âmes souffrantes d\’injustices, ce n\’est n\’est plus les victimes qui se battront pour vous vaincre mais le Tout Puissant qui supplante toutes ces puissances éphémères et flottantes dont certains se prévalent pour commettre leurs abus d\’autorité.
Quand l\’élite est l\’otage de l\’argent, l\’esclave des honneurs, c\’est le début d\’une décadence inévitable, la fin du patriotisme. Peuples et dirigeants en danger!
Professeur Simon-Narcisse TOMETY