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L\’incurie d\’un médiateur autoproclamé: Une chronique du professeur Tomety

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La paix ne se donne pas, elle est la résultante d\’une coopération débarrassée de toute velléité de positionnement opportuniste dans une agitation fébrile.

Dans un conflit, lorsqu\’un médiateur autoproclamé tente de tendre la perche épineuse par une surmédiatisation de sa stratégie de coopération pour une sortie de crise, demandez-lui s\’il communique pour communier avec les parties en conflit ou pour faire un one man show sur la place publique. Méfions-nous de ces personnes qui, dans leurs agitations à l\’allure d\’une scène comique de théâtre, confondent perches épineuses et perle d\’or. La paix n\’est pas un badigeonnage du mur et surtout lorsque le mur est profondément fissuré.

L\’arme de la paix ne fait pas de bruit, elle est discrète et laboure d\’abord les profondeurs avant de herser les mottes de terre de surface pour harmoniser le sol. En revanche, l\’arme de guerre ne produit que des détonations et des déflagrations en pétant dans tous les sens comme des pétards. Quand un médiateur autoproclamé se mit à péter et à tempêter c\’est qu\’il faut vite commencer par douter très sérieusement de la science dont il se prévaut. Des mystificateurs hyper agités font souvent leurs cirques avec un peu de magie, seulement avec peu de réalisme pour régler les problèmes de conflits majeurs.

Quand un médiateur autoproclamé devient un crieur public, il n\’est plus dans une démarche méthodique de coopération pour la paix. C\’est un farceur en staséologie qui pète sans arrêt comme un pétard.

Demandez à ce farceur et tout gentiment de lire William Ury pour apprendre l\’art de négocier la paix. Quand un amateur qui n\’a jamais négocié la paix par la coopération parle et agit, on le sait : la méthode brouillonne qui finit par embrouiller tout le monde.

Référence : William Ury, Comment négocier la paix, Du conflit à la coopération chez soi, au travail et dans le monde, Nouveaux Horizons, 2001.

Seulement la coopération et le bon sens peuvent ramener la paix à condition que le plus fort du moment se souvienne du moment où lui aussi sera le plus faible d\’un moment.

C\’est pourquoi, en staséologie, la règle du jeu est de faire des gagnants-perdants et des perdants-gagnants. Alors, que serait cette vie éphémère si chacun refusait de faire des compromis? Tout finira par l\’entêtement dans les errances des rapports de force et le basculement dans la guerre.

Quand nous observons l\’évolution de la tension politique et militaire en Ethiopie au cours de ces derniers mois et l\’état d\’urgence que le gouvernement d\’Addis-Abeba vient de décréter à la fin de ce mois d\’octobre 2021, ça prouve bien qu\’il ne suffit pas d\’être l\’une des meilleures armées du continent pour chasser et neutraliser des sécessionnistes de Tigré.

Il ne faut jamais croire qu\’on est assez fort pour refuser de dialoguer et de coopérer pour la paix. Le refus du dialogue concentre toutes les insécurités et les vulnérabilités d\’un pays. Le refus de dialoguer déstabilise l\’État et les riches, il aggrave le sort des pauvres qui finissent par se radicaliser pour la méthode des terres brûlées.

Professeur Simon-Narcisse TOMETY

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