Tomety sur le serment des juges en Afrique: \ »Aucune science n\’est taillée sur mesure alors qu\’ici dans ces parlements africains bidons, l\’ordonnancement juridique ne reflète nullement l\’état et l\’avenir de la société des hommes mais le bon vouloir d\’un club de manipulateurs sans scrupule qui se donne toutes les permissions\ »

Les juges et les avocats prient beaucoup pourquoi?

Au nom de la science juridique et de l\’universalité de sa sagesse à travers l\’accumulation des connaissances et la capitalisation des bonnes pratiques, les peuples devraient aimer et aduler les hommes et les femmes en toges au nom de leur foi en Dieu et aussi de leurs serments envers les hommes.

JE LE JURE, mais est-ce que nous jurons au nom de la loyauté envers la République et la DIGNITÉ HUMAINE avant de juger? Jurez c\’est s\’engager résolument et personnellement pour agir dans l\’intérêt supérieur des hommes, le vivre-ensemble et la vérité en attendant l\’émergence d\’une Nation.

J\’ai beaucoup observé les comportements des hommes et des femmes praticiens du Droit dans les lieux de culte. J\’ai toujours été admiratif de leur sérieux dans les cantiques et les prières. Ils connaissent tout par coeur, savent louer Dieu et je disais que ces hommes de Droit sont sûrement des personnes de droiture qui échappent aux trafics d\’influence et au pouvoir de l\’argent. Ils ne peuvent jamais ramener et réduire le Droit au charlatanisme.

Je me dis aussi que ces personnes, du fait de leurs positions prestigieuses ne peuvent tout logiquement défendre que le Droit et protéger le peuple contre les arbitraires et les oppresseurs. Je me disais avec le sérieux qu\’ils mettent dans la culture de la foi en Dieu, qu\’ils ne peuvent aller vers le Seigneur au moment venu que par le tapis rouge. Je voyais en eux un destin divin et une noblesse spirituelle inégalée.

Mais, à force de les observer dans leurs manières de rendre la justice, je découvre que la justice n\’est pas rendue en respect de Dieu et au nom des peuples. La justice est prise en otage par les forts du moment avec son enlisement dans les conflits d\’intérêts politiques et économiques généralement.

On ne doit pas s\’étonner des raisons pour lesquelles le monde est en train de basculer dans la violence avec des terroristes qui dictent leurs lois à ceux qui fabriquent les lois et ceux chargés de les appliquer. Malheureusement, les peuples en payent un lourd tribut.

Pour avoir fait plusieurs zones et pays en conflits, j\’ai fini par comprendre pourquoi les rebelles et les terroristes pratiquent la méthode des terres brûlées et mettent en débandade tous ceux qui représentent la puissance publique.

Par puissance publique dans la vie des populations, il faut entendre les Etats tortionnaires et corrompus d\’Afrique. J\’ai compris alors pourquoi les populations s\’investissent très peu dans la défense et la sécurisation de leurs territoires. Elles refusent même de partager l\’information avec les forces de défense et de sécurité en vue des mesures préventives et proactives à déployer dans la surveillance du territoire. La crise de confiance est permanente. En même temps, aucune population ne peut vivre et s\’épanouir dans un territoire sans une offre de services publics permanente dans les secteurs de la sécurité et de la justice.

Et pourtant, cette disposition figure dans toutes les constitutions du monde. Je soupçonne un recul de la confiance entre peuples et appareils judiciaires. Avec les régimes dictatoriaux, on sait d\’avance que les tortionnaires à conscience tordue gagneront les procès devant les tribunaux des hommes. On connaît d\’avance les verdicts, les forts et leurs protégés s\’en sortent trop souvent bien.

Ce dont je suis certain, toutes les décisions rendues par un juge finira tôt ou tard par être rejugées au tribunal divin et beaucoup de juges qui ont désintégré le Droit et désincarné la droiture répondront devant l\’Éternel. Une décision de justice qui ne profite qu\’aux rapports de force dans l\’intérêt des forts sera toujours incomprises des peuples. Juge incompris, appareil judiciaire arbitraire et c\’est le sentiment des peuples frustrés.

J\’ai côtoyé certains cons en quête de postures et de gains faciles qui se demandent s\’il existe un peuple. Cette absurdité intellectuelle fait douter de l\’intelligence de ces faux lumineux perdus dans leurs alliages verbeux. Le manque de scrupule finit par égarer celui qui s\’adonne à cette indélicatesse comportementale. Beaucoup de cadres veulent devenir riches tout en étant agents de l\’État. C\’est absurde ce penchant prédateur. Il faut des braconniers pour s\’occuper de ces bêtes sauvages.

Nos pays sont égarés et voie de garage du fait du pouvoir de l\’argent avec des cadres voraces de l\’Administration publique en rupture de banc avec la morale et l\’éthique. C\’est eux qui nous tiennent en liesse comme leurs chiens.

Rassurez-vous, malgré leur opulence apparente et trompeuse, ils ont peur du présent éphémère et du futur surprenant : le cas de Blaise Compaoré est édifiant.

Tout vous rattrapera. Soyons très patients. La Nature est le seul et vrai tribunal des hommes où le Droit divin projette dans la poubelle de l\’histoire le droit dépourvu de morale et d\’éthique écrit par les hommes embourbés dans les rapports de force au prix de leurs intérêts égoïstes.

C\’est pourquoi, j\’avais cru qu\’une science juridique existait. Mais c\’est totalement faux, car aucune science n\’est taillée sur mesure alors qu\’ici dans ces parlements africains bidons, l\’ordonnancement juridique ne reflète nullement l\’état et l\’avenir de la société des hommes mais le bon vouloir d\’un club de manipulateurs sans scrupule qui se donne toutes les permissions.

Dire la vérité, rien que la vérité. Nous sommes d\’accord! Sommes-nous jugés sur la base de notre vérité ou sur celle du plus fort? Toute la question est là et que force reste à la loi devant Dieu, les Mânes des Ancêtres et les vivants éphémères que nous sommes.

Les politiciens sont les plus gros menteurs de la planète et suivent les hommes d\’affaires qui sont sans pitié et piété quand leurs intérêts sont en jeu. Le juge dépend de ces catégories d\’acteurs. Le juge n\’est pas indépendant. Il porte un lourd fardeau institutionnel.

La sédimentation de nos contradictions entre la vérité et le mensonge, les serments sincères et insincères, les vocations vraies et fausses, Eros et Thanatos, le souvenir et l\’oubli,… tout ça ne conduira ni à la mine d\’or ni au paradis. Sers simplement ton peuple.

L\’Afrique des peuples triomphera.

Professeur Simon-Narcisse TOMETY