𝐃𝐄́𝐂𝐋𝐀𝐑𝐀𝐓𝐈𝐎𝐍 𝐍° 𝟎𝟎𝟗 𝐃𝐄 𝐆𝐄𝐍𝐄𝐑𝐀𝐓𝐈𝐎𝐍𝐒 𝐄𝐓 𝐏𝐄𝐔𝐏𝐋𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐋𝐈𝐃𝐀𝐈𝐑𝐄𝐒 (𝐆𝐏𝐒) 𝐑𝐄𝐋𝐀𝐓𝐈𝐕𝐄 𝐀 𝐋𝐀 𝐕𝐈𝐄 𝐃𝐄 𝐋𝐀 𝐍𝐀𝐓𝐈𝐎𝐍
Lors de sa réunion du samedi 14 septembre 2024, le Cadre restreint de Générations et Peuples Solidaires (GPS), s’est penché sur plusieurs sujets de l’actualité socio-politique internationale et nationale.
𝐑𝐞𝐧𝐟𝐨𝐫𝐜𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐩𝐫é𝐬𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐟𝐨𝐫𝐜𝐞𝐬 é𝐭𝐫𝐚𝐧𝐠è𝐫𝐞𝐬 𝐞𝐧 𝐂ô𝐭𝐞 𝐝’𝐈𝐯𝐨𝐢𝐫𝐞
Selon le Wall Street Journal (WSJ), un journal quotidien international fondé en 1889, basé à New York, de solide réputation et parmi les plus influents au monde, les États-Unis ont renforcé leur présence en Côte d’Ivoire en déployant des Bérets Verts et des avions de surveillance, dans le cadre de leur lutte contre les « menaces terroristes croissantes en Afrique de l’Ouest ». Ce déploiement marque une nouvelle phase dans leur stratégie régionale de sécurité. Parmi les initiatives les plus significatives figure l’envoi de Bérets Verts en Côte d’Ivoire, dans le but, selon le Wall Street Journal, de « renforcer les capacités de défense locales par une formation spécialisée de l’armée ivoirienne ». En outre, des drones de surveillance américains sont désormais basés à Abidjan, fournissant des renseignements cruciaux aux forces ivoiriennes pour contrer les menaces terroristes dans le pays et dans la région.
Ce sujet, relatif à l’installation d’une base américaine en Côte d’Ivoire, a déjà fait l’objet d’une de nos déclarations officielles. Le gouvernement ivoirien s’était alors pourfendu en dénégations captieuses, dépréciant ainsi la parole gouvernementale et sapant la confiance dans nos institutions.
Pis, les mensonges du gouvernement se manifestent à nouveau avec l’annonce, largement médiatisée du retrait de l’armée française de la Côte d’Ivoire. Non seulement celle-ci maintient sa présence, mais elle prévoit de mutualiser sa base avec les forces ivoiriennes et d’y établir un centre de formation militaire à vocation internationale.
✓ Atteinte à la souveraineté nationale
La présence accrue de forces militaires étrangères sur le sol ivoirien constitue une violation flagrante de la souveraineté nationale. L’indépendance de la Côte d’Ivoire, acquise au prix de luttes historiques, est mise en péril par l’installation de bases militaires et de dispositifs étrangers sans l’approbation formelle des institutions ivoiriennes, en particulier du Parlement, garant des intérêts nationaux. Ces décisions, prises unilatéralement par le gouvernement sans consulter le peuple ni ses représentants, fragilisent l’intégrité territoriale et remettent en cause l’autorité de l’État sur ses propres affaires de sécurité et de défense nationales.
La présence de forces étrangères place la Côte d’Ivoire dans une posture de dépendance vis-à-vis de puissances extérieures, faisant de notre pays un simple théâtre d’opérations militaires dans un contexte de rivalité entre grandes puissances mondiales. En accueillant des forces de l’OTAN, la Côte d’Ivoire risque d’être perçue comme un acteur engagé dans des conflits géopolitiques qui la dépassent, ce qui pourrait entraîner des représailles ou exacerber les tensions dans une région déjà instable.
GPS considère que cette présence militaire étrangère compromet gravement la souveraineté et l’indépendance de notre nation.
GPS dénonce fermement les mensonges, les dissimulations et autres manipulations du gouvernement ivoirien sur un sujet critique qui concerne la question vitale de la sécurité nationale.
GPS demande à la représentation nationale d’exiger l’ouverture d’un débat national transparent sur la question de la présence de forces étrangères sur notre sol.
𝐃𝐞𝐬 𝐧𝐨𝐮𝐯𝐞𝐚𝐮𝐱 𝐞𝐧𝐣𝐞𝐮𝐱 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐩𝐨𝐥𝐢𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐝𝐞 𝐟𝐢𝐱𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐮 𝐩𝐫𝐢𝐱 𝐝𝐮 𝐜𝐚𝐜𝐚𝐨 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐩𝐚𝐲𝐬
Dans l’attente de la fixation du prix bord-champ du kilogramme de cacao pour la campagne 2024-2025 qui doit être déterminé d’ici la fin septembre, il y a lieu d’observer qu’en avril dernier, le prix d’achat avait été fixé à 1 500 FCFA le kilogramme. Ce tarif résultait des ventes par anticipation de la récolte de la période allant d’avril à septembre 2024.
Il faut noter avec intérêt que les autorités du Ghana, deuxième producteur mondial de cacao, ont annoncé, mercredi 11 septembre 2024, une augmentation de 45 % du prix des fèves pour la saison 2024-2025. Avec ce nouveau tarif, le prix du kilogramme de cacao au Ghana passe de 1 128 FCFA à 1 823 FCFA. Cette augmentation des prix fait suite à une hausse des prix internationaux du cacao, motivée par une baisse de la production mondiale. Les contrats à terme sur le cacao à New York ont récemment franchi la barre des 7 000 dollars (environ 4 125 000 FCFA) la tonne en raison de récoltes insuffisantes au Ghana et en Côte d’Ivoire, les deux plus grands producteurs mondiaux. Les experts estiment que l’augmentation du prix à la production de cacao pourrait inciter les agriculteurs ghanéens à investir dans leurs exploitations, ce qui pourrait atténuer la pénurie de l’offre mondiale.
Le Cameroun, troisième producteur africain de cacao, a ouvert sa campagne le premier avec un kilogramme de fèves payé en moyenne à 4 500 francs CFA, soit un peu moins que lors de la campagne écoulée, où le kilogramme de fèves était vendu à 5 000 FCFA. Toutefois, ce prix de 4 500 FCFA demeure toujours à un niveau historiquement très élevé.
Au regard de l’augmentation des prix payés aux producteurs de cacao au Ghana, la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, ne peut rester en retrait. Par conséquent, GPS réclame une augmentation minimale de 45 % du prix bord champ à verser aux producteurs ivoiriens.
𝐃𝐞 𝐥𝐚 𝐝é𝐠𝐫𝐚𝐝𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐢𝐧𝐮𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐝𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐝𝐞 𝐯𝐢𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐈𝐯𝐨𝐢𝐫𝐢𝐞𝐧𝐬 : 𝐥𝐚 𝐂ô𝐭𝐞 𝐝’𝐈𝐯𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐩𝐚𝐫𝐦𝐢 𝐥𝐞𝐬 𝐩𝐚𝐲𝐬 𝐚𝐟𝐫𝐢𝐜𝐚𝐢𝐧𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐭𝐨𝐮𝐜𝐡é𝐬 𝐩𝐚𝐫 𝐥𝐞 𝐬𝐮𝐢𝐜𝐢𝐝𝐞
La Côte d’Ivoire se classe parmi les pays africains avec un taux de mortalité par suicide élevé, estimé à 23 cas pour 100 000 habitants chaque année. M. Koné Souleymane, représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’a confirmé lors de la Journée mondiale de prévention du suicide le 10 septembre 2024. Entre 2019 et 2021, une étude du ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle avec l’appui de l’OMS, a révélé 418 suicides et 927 tentatives, principalement chez les jeunes adultes (25-34 ans) et les adultes d’âge moyen (35-59 ans).
✓ La pauvreté et la misère : des causes profondes de désespérance
La pauvreté et la misère jouent un rôle crucial dans la montée des suicides en Côte d’Ivoire. En effet, la politique économique menée par le gouvernement, qui se caractérise davantage par la satisfaction des recommandations des bailleurs de fonds internationaux que par la prise en compte effective des besoins sociaux réels des populations et la situation de précarité engendrée par les difficultés financières, exacerbent la détresse psychologique des individus. Plus de 50% des jeunes ivoiriens sont au chômage et de nombreux ménages vivent en dessous du seuil de pauvreté. Cette précarité crée un environnement de désespérance, où l’incapacité à satisfaire les besoins fondamentaux comme l’alimentation et le logement peut mener à des sentiments d’impuissance et de désespoir.
Les conditions de vie difficiles ont un impact direct sur l’augmentation du taux de suicide. Le manque de soutien social et de services de santé mentale accessibles, particulièrement dans les zones rurales, aggrave cette situation. La faiblesse du dispositif de filets de sécurité économique et des mécanismes de soutien psychologique contribue à l’augmentation du taux de suicide, car les individus confrontés à des difficultés économiques extrêmes voient leur situation comme sans issue. Cette détresse exacerbée par les inégalités sociales nécessite une attention urgente.
GPS appelle à une réponse nationale coordonnée pour aborder cette crise de santé publique. Il est en effet crucial :
- d’ériger la question de santé mentale en préoccupation de santé publique ;
- d’élaborer une stratégie nationale de prévention du suicide, avec des campagnes de sensibilisation et des ressources accessibles pour la santé mentale ;
- de renforcer les infrastructures de santé mentale, en formant des professionnels et en créant des centres de soins dans toutes les régions ;
- de s’attaquer aux causes économiques sous-jacentes, en réduisant la pauvreté et en améliorant les conditions de vie des populations vulnérables.
𝐃𝐞𝐬 𝐞𝐧𝐣𝐞𝐮𝐱 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐩𝐫𝐨𝐜𝐡𝐚𝐢𝐧𝐞 𝐩𝐡𝐚𝐬𝐞 𝐝𝐞 𝐫é𝐯𝐢𝐬𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐥𝐢𝐬𝐭𝐞 é𝐥𝐞𝐜𝐭𝐨𝐫𝐚𝐥𝐞
Concernant le processus de révision de la liste électorale, Générations et Peuples Solidaires (GPS) constate que la Commission Électorale Indépendante (CEI) s’apprête à lancer la phase électorale de 2025 par le biais du recrutement des agents chargés de cette révision. Cette opération est supposée débuter le 30 septembre 2024 et se terminer le 30 octobre prochain.
Outre le non-respect des délais constitutionnels qui exigent une révision annuelle de la liste électorale, la CEI circonscrit celle-ci à un mois, et ce, en pleine période de rentrée scolaire. Cependant, la paupérisation des populations, aggravée par les nombreux déguerpissements inopinés, forcés et brutaux constitue une entrave certaine au succès d’une telle opération.
De plus, il est évident que la CEI a perdu toute crédibilité en raison de son passif sanglant, avec plus de 500 citoyens tués lors de la dernière présidentielle. Enfin, il y a certainement matière à suspecter une CEI aux ordres, qui fut complice de la forfaiture électorale de 2020.
GPS note qu’il est donc impératif d’ouvrir un dialogue afin de définir les conditions d’une élection apaisée et transparente en 2025, conformément à la déclaration des partis politiques de l’opposition et des organisations de la société civile en date du 9 août 2024, à laquelle GPS reste fermement engagé.
Pour finir, le Cadre restreint de GPS dénonce la torpeur dans laquelle sont maintenues les populations ivoiriennes, contraintes d’affronter dans le silence la misère quotidienne. GPS leur adresse un message d’espoir et leur réaffirme son engagement à leurs côtés dans la lutte contre les inégalités et l’injustice de la pauvreté.
Fait le 18 septembre 2024.
𝐋𝐞 𝐂𝐚𝐝𝐫𝐞 𝐫𝐞𝐬𝐭𝐫𝐞𝐢𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐆é𝐧é𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐞𝐭 𝐏𝐞𝐮𝐩𝐥𝐞𝐬 𝐒𝐨𝐥𝐢𝐝𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬 (𝐆𝐏𝐒).