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Quel africain n’a jamais succombรฉ ร lโeffluve du maรฏs grillรฉ ? Et si jโajoutais la chair de coco grillรฉe ร cรดtรฉ ? Les รฉpis dorรฉs, fumants sur les grilles de la braise sont aussi voluptueusement dรฉgustรฉs avec des arachides. Le maรฏs , ou Zea mays, est bien plus qu’une simple cรฉrรฉale : c’est l’รขme de la cuisine bรฉninoise, la base d’une multitude de mets savoureux, de la pรขte riche ร lโakassa en passant par les desserts comme le Akpan glacรฉ au lait.
Mais saviez-vous que cette passion pour le maรฏs traverse les continents et les รขges ? Les Aztรจques croyaient mรชme que les dieux avaient pรฉtri les premiers humains ร partir de maรฏs, liant ร jamais l’homme et cette cรฉrรฉale dans le sacrรฉ.
Pourtant, cette histoire d’amour millรฉnaire est aujourd’hui menacรฉe. Rรฉcemment, le prix du maรฏs a flambรฉ, non seulement au Bรฉnin, mais aussi dans d’autres rรฉgions d’Afrique et du monde. La sรฉcuritรฉ alimentaire de plusieurs millions de personnes dรฉpend de cette cรฉrรฉale devenue incontournable.
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ร partir de la fin du XXe siรจcle, le maรฏs est devenu la cรฉrรฉale la plus produite au monde, dรฉpassant le blรฉ et le riz. Les chiffres sont รฉloquents : la production mondiale a รฉtรฉ multipliรฉe par cinq depuis 1970, atteignant un record de 1 225 millions de tonnes en 2021. Hormis le soja, aucune autre culture n’a connu une telle progression sur la planรจte agricole.
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Le conflit entre l’alimentation humaine, animale et les biocarburants fait rรฉfรฉrence ร la tension entre l’utilisation des terres arables pour les cultures destinรฉes ร l’alimentation directe des humains. Environ un sixiรจme de la rรฉcolte mondiale de maรฏs, soit environ 200 millions de tonnes, est utilisรฉ pour alimenter un parc grandissant de vรฉhicules cherchant ร s’affranchir des hydrocarbures et ร ยซ rouler aux cรฉrรฉales ยป. Cependant, il est important de noter que, pour l’instant, l’Afrique ne participe pas significativement ร cette utilisation de cรฉrรฉales pour les biocarburants, dominรฉe principalement par les รtats-Unis et le Brรฉsil.
En revanche, un autre dรฉfi rรฉcurrent concerne l’usage massif de maรฏs pour nourrir les animaux, notamment les volailles. Toutefois, bien que la production de volaille en Afrique soit significative, elle n’est pas encore suffisante pour รฉtablir une corrรฉlation directe avec l’augmentation des prix observรฉe rรฉcemment.
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Quid des engrais utilisรฉs : Sont-ils adaptรฉs aux sols et aux besoins spรฉcifiques des cultures de maรฏs chez nous ? Avons-nous รฉcoutรฉ les producteurs de cette spรฉculation ?
Les semences : Les agriculteurs ont-ils accรจs ร des semences de qualitรฉ, adaptรฉes aux conditions locales et rรฉsistantes aux maladies et aux ravageurs ? Les semences constituent le nerf de la guerre alimentaire, un concentrรฉ d’intelligence, de recherche et d’agronomie. La Russie l’a bien compris et dรฉveloppe son secteur semencier, tout comme la Chine. Y pensons-nous ?
Les autres intrants : Les agriculteurs disposent-ils des pesticides, herbicides et autres produits phytosanitaires adรฉquats pour protรฉger leurs cultures ? Ont-ils accรจs ร des รฉquipements agricoles performants et ร des techniques de culture appropriรฉes ?
โAvons-nous investiguรฉ techniquement et en toute neutralitรฉ sur la filiรจre maรฏs ? Le maรฏs est une denrรฉe suffisamment sensible pour les assiettes de nos populations quโil ne saurait se satisfaire dโun parti pris en marge de lโobjectivitรฉ.
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๐๐๐ ร ๐ฅ๐ ๐๐ฅ๐๐ฆ๐รฉ๐ ๐๐๐ฌ ๐ฉ๐ซ๐ข๐ฑ ๐๐ฎ ๐ฆ๐รฏ๐ฌ :
๐๐ฝ Diversifions nos cultures en revalorisant le sorgho, le mil et le fonio ร la fois pour l’alimentation humaine et animale.
๐๐ฝ Investissons dans la recherche pour des variรฉtรฉs de maรฏs plus rรฉsistantes et performantes, comme ailleurs oรน les rendements atteignent 20 tonnes par hectare. Dans nos pays, nous sommes encore loin de ces chiffres. Le rendement moyen du maรฏs est de 1661 kg/ha au Nigeria, de 1645 kg/ha au Burkina Faso, de 1624 kg/ha au Ghana et de 1184 kg/ha au Bรฉnin. Selon le Centre de Recherche Agricole (CRA) Sud, au Bรฉnin, seule une infime proportion des agriculteurs atteint un plafond de 4 ร 5 tonnes, et trรจs rarement 8 ร 10 tonnes, grรขce ร la maรฎtrise des pratiques culturales et l’utilisation de semences hybrides.
๐๐ฝ Amรฉliorons nos infrastructures de stockage et de transport pour rรฉduire les pertes post-rรฉcolte. Soutenons nos petits producteurs en facilitant leur accรจs aux ressources et aux marchรฉs.
๐๐ฝ Enfin, encourageons la transformation locale du maรฏs pour crรฉer de la valeur ajoutรฉe et des emplois. C’est en repensant notre approche que nous assurerons une sรฉcuritรฉ alimentaire durable pour tous les Africains.
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