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Crise Bénin-Niger: « Et si Patrice Talon invite Kémi Séba en audience à la présidence de la république pour dialoguer sur la crise économico-securitaire entre le Bénin, le Niger, l’AES ? », une suggestion du prof Tomety

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Nous avons déchargé tous nos conflits intérieurs et extérieurs sur les juristes, les uns appelés juristes de haut niveau, les autres s’appellent déjà comment? Je n’en sais rien mais j’observe et me questionne!

Là où le dialogue peut régler les crises, on se sert des magistrats, des politiciens ignigènes et des journalistes accusateurs pour raidir les positions des parties en conflits.

Il se trouve que le zèle du juridisme et la pagaille communicationnelle précèdent toujours l’escalade qui allument les brasiers. Si vous ne savez pas pourquoi les armes refusent de se taire en Afrique, je vous rappelle de vous souvenir de la radio les mille communes au Rwanda en 1993/1994.

Le Bénin et le Niger sont en train de franchir des étapes dangereuses dans cette conflictualité et je doute fort qu’il y ait encore un brin de confiance entre les présidents Talon et le Tiani.

Nous sommes à la lisière de la ligne rouge. Qui sera le premier à la franchir faute de franchise. Il n’existe pas une petite guerre et la pire des guerres, c’est quand elle oppose de pays appauvris avec une gouvernance dans le dénuement. Et voilà que nos députés au Bénin se sont discrédités déjà par leur alignement sur la position du chef. Au Niger, il n’y a pas encore un parlement.

J’ai lu un sage courrier du président du patronat béninois tenant lieu d’une action de plaidoyer. Cet effort doit être poursuivi en apportant la preuve que le Niger s’est trompé d’appréciation sur l’existence d’une base militaire dans le nord du Bénin.

Le désir de puissance affaiblissant le protagoniste qui en rêve de force pour exprimer sa supériorité fait rarement le vainqueur d’une guerre.

Les occidentaux ont perdu toutes leurs guerres de reconquête parce que les peuples qui habitent les terres de leurs Ancêtres sont déterminés à se libérer du joug colonial. Quoi de plus légitime ? Chat échaudé craignant l’eau froide, un Etat responsable ne badine pas avec sa géopolitique.

Certains influenceurs de salon, même si je ne sais ce qu’ils influencent de bien et de raisonnable avec leur amateurisme et sens basique de responsabilité se sont imprudemment pris à Kémi Séba, un panafricaniste qui prône l’Afrique aux Africains et Afro descendants par la décolonisation intégrale et l’émancipation des peuples noirs. On peut ne pas se comprendre sur toutes les méthodes de lutte mais ne antipatriotes que ceux qui n’épousent pas les objectifs ambitieux et courageux d’une décolonisation intégrale afin que nos sols et sous-sols soient notre leg historique. Je me reconnais dans la lutte anti-terroriste, anti-impérialiste et anti-colonialiste. On ne peut être d’un pays pauvre et continuellement appauvri pour être du camp des néolibéraux radicaux. L’inconscience est la pire des pathologies humaines. Le vrai bienfaiteur est peu compris mais le vrai malfaiteur est comme du miel qui attire beaucoup de mouches. On sait pourquoi, une majorité de gens à moralité douteuse ne peut jamais dire la vraie vérité au chef qu’ils accompagnent.

Le faux compagnonnage fait ravage partout en Afrique parce que les individus ont plus de droits que leurs peuples, certaines illégitimes et illégaux. Ils préservent leurs parts du gâteau grâce à des pactes antivaleurs, antipatriotes et antirépublicains. La bouche qui mange ne parle pas dit-on! Pauvre jeunesse dont certains jeunes sont totalement égarés et défendent l’indéfendable.

On peut ne pas être d’accord avec ce brave homme qu’est Kémi Séba sur tous les plans, mais aller jusqu’à injurier ses géniteurs pour l’humilier est une indécence pathologique et c’est très Béninois dans nos démarches opportunistes. Nous avons cette réputation ordurière et je doute très fort que des humiliateurs qui monnayent leur fade audience soient qualifiés pour donner des leçons de patriotisme à un monsieur lucide et très cultivé comme Kémi Séba dont la transversalité reste sa force dominante.

Quand un homme des lumières parle on le sent à travers des symboles et quand il s’il s’agit d’un homme des ténèbres, il ne vous renvoie aucune lumière.

Lorsque des amateurs envahissent des espaces crisogènes, ils n’ont pas l’intelligence assez élevée pour comprendre que la personne sur qui on jette de l’opprobre peut être demain la principale porte de sortie d’une crise, là où tous les médiateurs ont déjà échoué. Ne multipliez pas inutilement vos ennemis et que certains respectent la déontologie de leurs métiers en évitant de jeter de l’huile sur le feu.

Dans une crise majeure comme celle qui oppose le Bénin et le Niger, *il faut rester professionnels et quand on n’a rien à dire pour aller au dégel, il faut la fermer et tremper moins sa plume dans l’encre.

Monsieur Kémi Séba affiche clairement sa fierté d’être Béninois et proclame sa redevabilité à ses Ancêtres. Qu’il ne soit pas du bord idéologique du président Talon et des deux partis politiques qui portent sa gouvernance, c’est normal. Personne n’a le droit de lui en vouloir pour ses convictions.

Notre culture de jalousie et de haine nous pousse toujours à un ostracisme outrancier. L’exclusion profite à quelques opportunistes qui craignent l’émergence de forces nouvelles concurrentes dans l’espace public.

Tout ce qui est abusif est d’abord béninois avant d’être africain. Il ne faut jamais se décourager car le marché des ingratitudes s’animent 7 jours sur 7 au Bénin. Nous autres, nous sommes déjà vaccinés contre cette pathologie et c’est pourquoi, nous sommes philosophe : je m’en fous.

Charles de Montesquieu n’a pas de dire que C’est une chose extraordinaire que toute la philosophie consiste dans ses trois : JE M’EN FOUS.

La tentation du pouvoir a un seul système de freinage qu’est l’éthique car tout n’est pas permis. Et c’est encore à Montesquieu que j’emprunte la seconde citation : Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir.

Deux options sont possibles :

a) Le pouvoir du dialogue dans la transparence des griefs arrête des velléités de belligérance;

b) Le pouvoir des armes dicte sa loi et chacun montre ses muscles pour que chaque jour, on puisse tenir le livre journal macabre avec des cibles économiques atomisées détruisant le tissu économique, les hôpitaux et les écoles, des sources d’énergie et d’eau…Cette bêtise humaine c’est pour produire des populations déplacées internes et des réfugiés abandonnés à l’inconfort des campements assujettis à l’aide d’urgence internationale avec toutes ses stratégies d’infiltration. Et quand des soldats réguliers ne sont plus en nombre suffisant, l’enrôlement forcé intervient et n’épargne guère les mineurs appelés enfants soldats que j’ai rencontrés dans les bases de rébellion de la RCA et au centre des terroristes repentis de Boko Haram à Goudoumaria dans la région de Diffa au Niger.

Je fais l’option du pouvoir du dialogue pour avoir été moi-même dans un programme de réformes du secteur de la sécurité, parrainé des semaines de la paix en milieu universitaire sans compter mes nombreuses missions dans les zones crisogênes.

Toutes les guerres naissent d’une crise de confiance et d’une bataille des égos à travers des rapports de force autour d’intérêts économiques souvent inavoués. C’est l’hypocrisie comportementale et l’arrogance discursive qui enflamment les crises. Faisons beaucoup attention!

Le président Talon est garant de la citoyenneté pour tous les enfants de ce pays, conformément aux dispositions de l’article 26 nouveau de la Constitution.

*Pourquoi ne chercherait-il pas à recevoir en audience au palais qui est la propriété de tous les Béninois pour écouter Kémi Séba sur les orientations de son combat panafricaniste?

Je sais qu’un président comme monsieur Patrice Talon entreprendrait difficilement une telle démarche parce que les deux personnalités ont des positions tranchées. Pour autant, Kémi Séba n’est pas ce diable dont on parle.

Je n’ai aucun rapport avec l’intéressé mais je me reconnais dans son combat sans la moindre hypocrisie de par mon parcours dans certaines zones crisogênes de notre continent.

Simon-Narcisse TOMETY
Staséologue

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