Nous sommes nombreux nous béninois qui avons suivi via les médias sociaux, l\’actualité sur le durcissement des conditions de détention de madame Reckya MADOUGOU et surtout de la discrimination flagrante dont elle est victime.
Je me permets sur le coup de ne l\’appeler que madame afin de parler de son cas comme l\’on le ferait s\’il s\’agissait d\’une béninoise lambda.
Je me passe en effet des mobiles de son arrestation et de sa condamnation. Aussi je ne reviendrai pas sur les détails du refus de l\’autorité pénitentiaire de Missérété de la laisser recevoir ses visiteurs, et de pouvoir voir son médecin privé au besoin c\’est-à-dire jouir du droit minimum de tout prisonnier.
Ma préoccupation actuelle est liée au silence, coupable à mon sens des organisations féministes locales de défense des droits de la femme notamment le Réseau des Féministes du Bénin et l\’Institut National de la Femme.
Franchement, je m\’indigne de leur passivité face à une situation hors du commun, une injustice qui va au déla des violences courantes, faite à une concitoyenne et de surcroît une icône continentale de défense des mêmes droits que ces organisations disent défendre. La torture morale dont Reckya MADOUGOU est sujet depuis son incarcération et le sort jeté sur ses gosses est pire que plusieurs autres formes de violations des droits humains qui vous préoccupent au quotidien.
Oui, il n\’y a pire douleur que rompre le contact entre une femme et son enfant.
Imaginez-vous à sa place en pensant à vos enfants, peut-être que vous comprendrez mieux.
D\’ailleurs, il n\’y a pas que ces droits qui sont violés mais aussi ceux des mineurs qu\’elle a laissé à la maison et qui pourraient suivre je suppose par accident des passages de la presse où l\’on accuse leur mère de tout ce qui peut déstabiliser leur mental de mineurs.
Enfin, je ne ferai pas que vous dire ma consternation face à votre silence, je vais aussi vous demander de corriger le tir en agissant maintenant , avec impartialité et en prenant à bras le corps les réels problèmes de type violations faites aux femmes sans distinction d\’ obédience politique, religieuse ou même la classe sociale des victimes.
Oui, il n\’y a pas que les pauvres ou les très faibles qui ont droit à la défense collective, Reckya MADOUGOU est une victime de graves violations morales et même physiques parce que limitée dans ses droits de voir son médecin personnel, il vous faut agir ou alors vous taire sur tout les autres cas pour que de nombreuses béninoises comme moi ne retire la confiance placée en vos regroupements et ou institutions.
NB: Je vous précise que ma position sur le texte est essentiellement liée à ses conditions exceptionnelles dans le mauvais sens de détention et à la discrimination dont elle est sujet en tant prisonnière et en tant que femme.
Justice pour tous !
Free Reckya MADOUGOU !
Gnanki SAKA SERO