La 20ème édition des journées nationales des tortues marines a débuté du 08 au 14 janvier 2024 à la plage de Tokplégbé de Cotonou et se poursuit du 15 au 21 janvier 2024 dans la commune de Grand-Popo. Et la cérémonie officielle d\’ouverture des activités s\’est déroulée ce mardi 09 janvier 2024, sur la plage de Tokplégbé, (Aire marine protégée de Donaten), avec une forte mobilisation des eaux forêts et chasses, les membres de Nature Tropicale Ong, les mareyeuses, les éco-gardes et les populations riveraines.
Durant 02 semaines les espaces marines menacées de façon générale et les tortues marines de façon particulière seront à l\’honneur, dans les débats des environnementalistes pour discuter de la protection, de la conservation et de l\’amélioration de la lutte pour préserver ces espèces en voie de disparition. Il s\’agira de parler de la genèse de la célébration des journées nationales des tortues, comment la biodiversité des Aires marines protégées (AMP) peut participer au développement local ? Comment engage t-on, la responsabilité environnementale et sociale des entreprises qui travaillent en mer ? A cet effet, il est prévu une caravane motorisée de sensibilisation grand public sur la sauvegarde des espèces marines et côtières, des projections de films sur les tortues marines au Bénin et principalement sur la plage de Tokplégbé.
\ »L\’intégration des communautés locales dans la préservation des ressources marines\ », c\’est le thème de cette 20ème édition des journées nationales des tortues marines. Et 04 panels sont attendus pour enrichir les débats. Il s\’agit entre autres, Aires marines protégées en Afrique de l’Ouest: rôles des communautés
locales dans la protection et la gestion durable des ressources marines et côtières, Éducation Environnementale Transformatrice et préservation durable
des ressources marines et côtières en Afrique de l’Ouest, Parties prenantes et application des lois et réglementations
environnementales sur les ressources marines et côtières en Afrique de l’Ouest et Responsabilité environnementale des entreprises (RSE) et la gestion
durable des ressources marines et côtières en Afrique de l’Ouest.
Pour le capitaine Albert Coffi MAHOUGBE, chef service de la gestion de la faune et la conservation de la biodiversité à la direction générale des eaux forêts et chasses (Dgefc), \ »nous célébrons les journées nationales des tortues aux cotés de Nature Tropicale Ong et la Dgefc s\’est vraiment mobilisée pour soutenir l\’initiative, parce que les tortues marines sont des ressources naturelles très chers et très sensibles que la Dgefc doit protéger, conserver et surveiller\ », a-t-il mentionné. \ »La direction générale des eaux forêts et chasses a désormais une brigade qui fait des patrouilles sur le long de la plage pour surveiller les espèces marines. Et cette brigade travaille pour que les espèces marines des Aires marines protégées soient surveiller et protéger\ », a-t-il ajouté.
Partant de la genèse de cette célébration des journées nationales des tortues marines, Joséa BODJRENOU, directeur exécutif de Nature Tropicale Ong pense que ce mérite, est à l\’actif des éco-gardes de Grand-Popo qui ont compris que comme la fête des cultes endogènes attire beaucoup de touristes, il fallait coupler cette célébration avec la journée nationale des tortues. \ »20 ans, ça se célèbre ! Nous avons commencé les actions pour la protection des tortues marines dans le littoral béninois et ouest-africain, ça fait d\’un quart de siècle. Cependant, il y\’a 20 ans les éco-gardes de Grand-Popo ont pris l\’initiative de célébrer les tortues en lien avec la fête des religions endogènes. Et nous Nature Tropicale, nous les avons accompagné depuis tout ce temps, afin que les activités que nous menons lors de cette célébration, puisse toucher et drainer assez de touristes\ », a-t-il précisé.
\ »C\’est d\’abord l\’occasion pour sensibiliser le grand public, les enfants, les écoles et les populations en générale, sur la nécessité de protéger les tortues marines. La particularité de cette édition, nous avons prévu pour une dizaine de jours, des activités, tels que la caravane, des messages sur les banderoles, des expositions qui montrent les espèces menacées (tortues, baleines, requins, les raies, le lamantin d\’Afrique ect…), des ateliers de dessin où les enfants vont essayer de reproduire sur papier les espèces marines en voie de disparition et une symbolique libération des bébés tortues avec tous les participants. Il s\’agira également de faire le lien entre les espèces marines menacées et les Aires marines protégées qui regorgent de la biodiversité\ », a-t-il ajouté.
Mais, comment cette biodiversité peut participer au développement ?
\ »Quand nous protégeons les espèces marines avec les communautés locales, comme cela se passe au Brésil par exemple. En mettant des centres d\’éducation de façon permanente, que cela soit saison des tortues ou non, les gens viennent visiter et dépensent leur argent, parce qu\’ils aiment voir les plages propres et bien entretenues. C\’est déjà du tourisme ça. Voilà comment cela participe au développement local\ », a-t-il décliné.
Cependant, \ »dans le cadre des responsabilités environnementales et sociales des entreprises, nous travaillons avec les entreprises pour accompagner la protection des espèces. C\’est une entreprise qui a mis à notre disposition du matériel de grande valeur, des maquettes pour la sensibilisation, des barques hors-sol pour aider les éco-gardes à mieux protéger les tortues et pour libérer les bébés tortues en temps réel. Ensuite, ces barques seront utilisées, plus tard, pour créer des alternatives pour les communautés. Et nous sommes dans la dynamique d\’aider les entreprises dans leurs politiques de responsabilité environnementale et sociale\ », a-t-il conclu.
Alain Kolawolé ALAFAÏ