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Niger: << Les opinions publiques africaines sont plus que hostiles à l\’idée d\’intervenir militairement (…) Et, ceux qui croient que la guerre se passe comme dans les films Hollywoodiens. La guerre, ce n\’est pas \ »24 heures chrono\ » >> Sinan KAMAGATÉ

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Niamey, on dit quoi ? (2)

Ils se sont dépêchés (comme d\’habitude) pour venir nous faire croire que tous les chefs d\’État de la CEDEAO, à l\’unanimité, sont pour une intervention militaire au Niger pour réinstaller le président déchu Mohamed BAZOUM dans ses fonctions.
La suite des évènements nous oblige à nuancer ces propos.
En effet, le Cap-Vert Etat membre de la CEDEAO s\’est dit ouvertement et officiellement opposé à l\’usage de la force.
Le Togo de Faure EYADEMA montre des signes de désaccord sur la démarche et a même tenté une \ »diplomatie parallèle\ ».
La Guinée Bissau, dirigée par le président EMBALO et sous perfusion de la CEDEAO, est dans une situation qui lui laisse peu de choix libre. Sa posture aux côtés du véritable président de la CEDEAO française, du premier responsable du Syndicat des chefs d\’État de la CEDEAO et du \ »Zorro de la Démocratie\ » lors de sa conférence de presse en dit long sur son \ »autonomie\ » de pensée.
On ne joue pas les \ »dangereux\ » lorsque des casques blancs de la CEDEAO vous protègent. Lorsque votre palais est surveillé par la CEDEAO.
Quant au tout nouvel arrivant, on note que ses ardeurs s\’estompent progressivement. Échaudé par les réticences d\’une bonne partie de son opinion publique et des populations frontalières du Niger.
Le Ghana, de son côté, s\’est refroidi. Le roi a tiré les oreilles à son sujet le plus illustre. Le message semble très bien passé. On est en veut pour preuve, le report de la rencontre des chefs d\’état-major de la CEDEAO pour des \ »raisons techniques\ ». On l\’aurait compris. Le vaisseau des \ »vagabonds de la démocratie\ » manque d\’allant.
Les opinions publiques africaines sont plus que hostiles à l\’idée d\’intervenir militairement pour rétablir le président BAZOUM dans ses fonctions.
Et, ce n\’est pas exhaustif.
Alors, si on fait le point sur le quitus des Etats de la CEDEAO, il ne reste ceux qui croient que la guerre se passe comme dans les films Hollywoodiens. La guerre, ce n\’est pas \ »24 heures chrono\ ».
Le Niger, ce n\’est pas la Gambie encore moins la Côte d\’Ivoire. Les territoires diffèrent, le contexte aussi.
Il faut en tenir compte.
Du côté de Niamey, les nouveaux hommes sont en train d\’asseoir leur pouvoir. Le nouveau régime a un nouveau Premier ministre et un gouvernement.
Ils envisagent de poursuivre le président déchu pour haute trahison.
Ils disent détenir des preuves contre lui.
Les nouveaux hommes forts du Niger s\’ouvrent de plus en plus à la diplomatie. Ce n\’est pas un bon signe pour ceux qui croient encore un seul instant que le président Mohamed BAZOUM sera rétabli dans ses fonctions par quel que moyen que ce soit.
Par ailleurs, privé d\’électricité par son voisin aux visées bellicistes opportunistes alors qu\’ils sont parmi les plus grands producteurs d\’uranium, le Niger se tournera désormais vers l\’Algérie en attendant la construction de ses propres centrales nucléaires.
Les voisins Maliens et Burkinabè continuent de leur apporter leurs soutiens.
En somme, le projet de la CEDEAO des dirigeants soupçonnés à raison de \ »venir au secours\ » du maître mis en difficulté par la situation au Niger est loin de se réaliser.
Néanmoins, Niamey reste vigilant !

Sinan KAMAGATÉ

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