Réquisitoire !
Monsieur le Président, quelles dispositions prenez-vous pour les enfants des victimes de la tragédie de Dassa Zoumé ?
Monsieur le président, dans l’après-midi du samedi 29 janvier 2023, la nouvelle faisant état d’un accident de circulation à hauteur de Dassa Zoumè s’est tôt répandue. Une collision entre deux véhicules dont l’une, de transport en commun de passagers, c’est le sinistre qui, malheureusement, a alimenté les réseaux sociaux. Le bilan de ce drame dès les premières heures, a plongé tout le peuple Bénin dans l\’émoi et le deuil. Le drapeau du Bénin est en berne. Oui, le Bénin tout entier a reçu un coup dur. Le 29 janvier 2023, la nuit est tombée en plein jour pour plusieurs familles. Que s’est-il réellement passé ? Dans tous les cas, la réponse à cette question n’est plus importante pour les familles éplorées. Car même si elle est justifiée, elle ne pourra plus rien corriger du mal qui a frappé les leurs. Quelle consternation! Attends-moi je viens, à demain, je vais en mission, je te rappelle plus tard, le réseau n\’est pas bon, je suis à la hauteur de…, dès que je descends je t\’appelle, attends moi à la gare, réserve-moi hôtel, dis-lui que j\’arrive ce soir, chérie je prends le bus de 13h, je te promets que je serai là, le rendez-vous est pris, à la prochaine, je vais te surprendre, à nos revoirs et que sais-je encore! O mort où ta victoire O mort où est ton aiguillon ? corinthiens 15:55. Cette douloureuse journée du samedi 29 janvier sera malheureusement gravée éternellement dans la tête de certains.
Monsieur le président, le gouvernement a pris aussitôt ses responsabilités à la survenance de ce drame en réquisitionnant le personnel médical et en rendant gratuit les soins aux accidentés dans l’espoir de sauver des vies. Malgré tout, plusieurs blessés graves ont succombé à leurs blessures laissant derrière eux et de façon subite, des veuves et des orphelins.
Quid des orphelins ?
Monsieur le président, la vie d’un orphelin de père et ou mère n’est pas reluisante dans notre société en témoigne les orphelinats çà et là dans tout le Bénin. Les résultats d’une petite enquête initiée par l’hebdomadaire La Voix de la Justice montre à suffisance que plusieurs orphelins du fait de ce drame souffrent déjà non seulement de l’absence de leurs parents mais du quotidien.
Tenez, de son vivant, papa s’était toujours battu pour que ses enfants aillent à la meilleure école espérant un bon résultat à la fin de chaque année. Petit déjeuner, frais de cantine, goûter, répétiteur, scolarités, chauffeur c’est à ses conditions que papa était satisfait du rendement de ses enfants à école. Dès le lundi après le drame c’est la cantine qui réclame ses frais alors que maman n’en avait pas. Puisque papa n’avait que, le seul véhicule de fonction qui a été retiré, après le drame, inutile pour le chauffeur de se rendre au boulot. Bonjour les problèmes!
Ailleurs, c’est la deuxième tranche que l’on réclame aux enfants mais papa n’a rien laissé.
Quel avenir pour ces enfants abandonnés si tôt par leurs parents dans ces conditions ?
Monsieur le président, en vertu des dispositions de la charte Africaine des droits de l’homme et des peuples, en vertu de l’article 8 de la constitution du Bénin, qui stipule : « La personne humaine est sacrée et inviolable. L’Etat à l’obligation absolue de la respecter et de la protéger. Il lui garantit un plein épanouissement. A cet effet, il assure à ses citoyens l’égal accès à la santé, à l’éducation, à la culture, à l’information, à la formation professionnelle et à l’emploi ».
Je requiers qu’il plaise à votre Autorité de prendre des dispositions spéciales pour tous les enfants dont les parents ou tuteurs ont été victimes de la tragédie de Dassa Zoumè le 29 janvier 2023.
Je requiers monsieur le président la création d’un fonds de garantie pour l’éducation et la santé de ces enfants orphelins de drame de Dassa jusqu’à la majorité pour les mineurs et un accompagnement pour les majeurs et les veuves. Ainsi vous aurez rendu justice.