Comment de la peur à la panique, se réalisent les Etats brasiers en Afrique?
L\’Afrique s\’enlise dans des injustices devenues un mode gouvernance choisi, voulu et adulé. Il y a lieu de s\’interroger sur les raisons internes qui font que certains dirigeants pensent que sans eux leurs pays n\’existent pas. Mais avant eux, ils étaient de quels pays eux-mêmes.
La vanité pousse à tous les abus et quand on n\’a pas appris à les canaliser par l\’éthique, tout pays peut devenir un brasier. Si l’Union Africaine n’arrive pas à faire taire les armes, c’est d’abord par le fait des velléités de confiscation du pouvoir d’État et l’instauration d’une dictature ensanglanté. La plupart des régimes politiques africains sont des systèmes d’oppression institutionnellement bien organisé et certains intellectuels sont payés pour jouer aux griots moyennant des prébandes, ils sont les premiers à fanfaronner sur la politisation de l’administration alors qu\’en majorité, ils doivent leurs placements promotionnels et leur maintien aux postes grâce aux réseaux politiciens qui les patronnent. Voilà pourquoi la depolisation de l’administration est une duperie. L’avenir de l’Afrique est sombre du fait de nos querelles intestines et de la gourmandise qui vident en nous le sens de l’honneur et de la fraternité.
S\’il y a un effort de guerre comme le fardeau aggravant de la misère des peuples, c\’est parce qu\’il y a une minorité qui croit qu\’elle est faite pour diriger les autres. Voilà ce que les illusions vaniteuses font admettre. Certains faux idéologues sont recrutés et payés pour défendre une telle absurdité. Puisque nous Africains, nous sommes nuls en prospective et considérons que Dieu est là pour gérer nos crises, alors nos bestialités donnent libre cours à toutes les formes de fanatismes.
Est-ce qu\’on fait la guerre contre son propre peuple ? C\’est cela l\’Afrique d\’aujourd\’hui, cette Afrique du pouvoir de l\’argent qui organise le pouvoir monopolistique et la corruption pour avoir un poste, un marché public, la protection juridique, la prédation clanique des deniers publics en toute impunité.
Ils n\’ont peur de rien paraît-il!
La peur est légitime et il n\’existe personne sur cette terre des hommes qui oserait dire qu\’il n\’a peur de rien.
La peur n\’est que l\’expression naturelle d\’une émotion qui propage en l\’homme normal une inquiétude difficile à contenir à un moment donné.
Elle est un état pulsionnel normal en bien comme en mal. Ce dont il faut se méfier c\’est quand la peur se transforme en panique.
Dans cette fuite paniquée, l\’homme devient furieux et comparable à un chien enragé prêt à mordre qui ne veut pas céder dans sa fuite furieuse.
Quand vous dirigez les hommes, ce n\’est pas la peur de la peur qu\’il faut craindre quand vous êtes dans une logique de dominer par l\’insémination de la peur.
Quand vous aimez faire peur, c\’est que vous avez peur vous-même de perdre une position dans les rapports de force et vous passez le temps à songer à vos arrières avec beaucoup d\’inquiétudes mais qui sont enjolivées de sérénité de façade.
Les guerres ne sont déclenchées dans un pays que par la transformation de la peur des forts en panique de ceux qui ont la prétention de la force faussement invincible. C\’est la guerre des fous furieux.
Plus nous observons le fonctionnement institutionnel des systèmes administratifs publics africains, plus nous constatons que rares sont les dirigeants qui ont réellement conscience de leurs propres états pathologiques de panique.
Lorsque nous approfondissons cette observation en y intégrant les déterminants du stress du souverain, nous constatons simplement les raisons pour lesquelles les armes ne pourront pas se taire en Afrique. Quand vous poussez à l\’extrême la panique par l\’injustice, sachez que vous produisez une société d\’hommes et de femmes enragés et lorsque ce sont les jeunes qui sont les victimes de cette rage de la panique, l\’État lui-même est en danger.
Lisez et diffusez cet enseignement introductif sur la staséologie. La paix n\’est un jeu de lotos. Nous devons nous ressaisir.
Nos ancêtres ont construit la patrie, et aux générations actuelles sous la direction éclairée de leurs dirigeants de bâtir la nation. Malheureusement, nous continuons de fuir l\’effort de construction de la nation pour privilégier le clanisme clientéliste et l\’effort de guerre que nous stimulons. Un jour chacun se rendra compte de ses échecs.
Tout pouvoir de l\’homme est éphémère. Un ouragan suffit pour tout démolir. Nous voyons chaque année ce désastre qui nous révèle les limites de tout pouvoir humain.
Alerte de méditation du dimanche 06 novembre 2022.
Professeur Simon-Narcisse TOMETY