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Décryptage du discours sur l’état de la nation: « Le verdict de la sanction de son régime de honte sera dit en 2026 par le peuple qu’il a longtemps abusé et martyrisé », Honorable Zenabou KORA

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J’ai suivi avec déception et désolation le discours sur l’état de la nation prononcé par le président Talon ce matin. Un discours tâché de mensonges, de menaces, de manipulations et d’insultes à l’histoire de notre pays.
Dans son discours, le Président a laissé entendre que nous avons un succès incontournable. Mais de quel succès parle t-il réellement quand les agriculteurs se suicident à cause des dettes occasionnées par le braquage de leurs biens par l’État ?


Il a estimé la couverture en Eau potable à 80% sur le plan national, certainement, sa nation à lui se limite à Cotonou car les populations des 2KP , du Borgou, de l’Atacora, de l’Alibori et une partie des Collines continuent de forer les puits à la main. Ce qui soulage aujourd’hui certaines localités, et qu’il s’est approprié dans ses statistiques mensongères, c’est le financement des mini- fontaines d’eau par les organismes religieux.


Le chef de l’État a vanté une soi-disant avancée
Industrielle, dont la vitesse selon lui est surprenante ; de quelle avancée parle t-il quand on sait que jusqu’en octobre passé, aucune machine de transformation de soja n’est disponible à la GDIZ ; et pourtant, les producteurs sont braqués par l’État sous le prétexte fallacieux de la transformation de ces produits?. Et, si l’industrie est en pleine forme, pourquoi a-t-il demandé dans la loi de finances exercice 2025, la permission d’exporter le soja grain, pire sans payer les impôts ? Priver la caisse de l’État des milliards d’impôts que la GDIZ devrait payer, c’est peut-être ce qu’il appelle avancée. D’ailleurs notre fameuse GDIZ, personne ne sait comment ses produits sont gérés et personne n’a idée de ce que ça rapporte à notre pays jusqu’à la date d’aujourd’hui. Ça, c’est par exemple une arnaque digne d’une honte pour notre pays.


Ainsi, le passé qu’il qualifie de honteux est bel et bien le présent de sa gestion depuis 8 ans et qui en 2026 sera un passé vraiment sombre dans l’histoire politique de notre pays. Oui, il s’agit d’un passé où les agriculteurs ont subi l’esclavage moderne organisé par un président rempli de haine et craignant la fin de son mandat, un passé où on a tiré sur les Béninois à balles réelles, un passé qui a connu l’échec de la diplomatie béninoise et l’endettement sans pareil de l’État.
Il a parlé du manque de magistrat, faute de postulants qualifiés. Le président doit retenir qu’il y aura toujours manque de postulants qualifiés quand la qualité et la compétence recherchée chez le magistrat, c’est sa capacité à se soumettre non pas au droit mais à la haine et à l’imposture d’un chef de regime rempli de haine et d’égoïsme, et à faire appliquer cette haine sur les humbles citoyens.
S’il pense aujourd’hui que la route fait manger, nous constatons qu’elle lui fait plutôt manger, à lui le président Talon, le vrai patron de la GDIZ déguisé en l’État béninois au détriment du droit minimum des producteurs de soja, de de cajou et du coton. La route, pour l’expérience vécue au temps du président Talon, affame les premiers maillons du bien-être économique de notre pays. Le producteur privé de son droit de déplacer et de vendre librement ses produits est devenu esclave chez lui par l’imposture de ses dirigeants. Voilà ce que font les routes de rupture en réalité.


Au lieu de vendre le mensonge au Béninois, le chef de l’État doit plutôt faire de la dotation des écoles en tables et bancs et d’enseignants qualifiés une urgence de l’heure. Un gouvernement sérieux ne saurait banaliser l’éducation.
Enfin, comment veut-il de ressources humaines actives quand l’esclavagisme est son mode d’action ?
Le projet de supplémentation alimentaire n’est qu’un prétexte trouvé pour se faire bonne conscience après avoir braqué nos pauvres parents et pillé les ressources de l’État. Et ainsi, il compte s’acheter subtilement une légitimité, mais c’est trop tard, les Béninois ne sont plus dupes. Ils en ont plutôt assez ! Ils en ont marre ! IIs ont raz le bol !
Le président Talon a parlé de 6 lycées scientifiques au standard international en projet : quel Béninois va croire quand on a eu un aéroport et un stade qui dans un premier temps ont été ventilés aux normes et standards internationaux puis ensuite classés non conformes aux mêmes standards par les institutions spécialisées ?

Qui, si à près de 9 ans de gestion, c’est aujourd’hui que 700 nouveaux enseignants sont en formation à l’étranger ? De quel succès incontestable dans tous les domaines parle-t-il finalement ? Ou bien recourir aux compétences extérieures chaque fois est désormais un indicateur de succès ?


Le Bénin a trouvé son chemin selon lui, et je me dois de le reconnaître, notre pays a malheureusement trouvé le chemin de la ruse et de la rage, celui de l’emprisonnement tout azimut, du kidnapping des humbles citoyens, le chemin de la fraude électorale flagrante, celui de l’asservissement des paysans, des policiers et des AME.
Au lieu de rêver à l’irréversibilité de sa dynamique, que le Président prépare plutôt son départ car le verdict de la sanction de son régime de honte sera dit en 2026 par le peuple qu’il a longtemps abusé et martyrisé.

Honorable Zenabou KORA, députée à l’Assemblée Nationale, 9e législature

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