Comment reconnaître un menteur pour ne pas le confondre avec une personne de bonne foi ?
Juger une personne ou porter un jugement sur un contexte dans sa dimension holistique est plus qu’un parcours du combattant.
Seulement qu’il s’agit plus d’un acte de Foi, d’Amour et de Raison ou FAR comme le phare qui éclaire pour mieux voir tant l’horizon que les paliers en profondeur, tant concernant les mobiles ou le moteur de l’action que les faits dans leurs caractéristiques et les chocs émotionnels induits, parfois ravageurs ou banals.
Toute exactitude est relative pour autant, il faut nommer les choses dans leurs caractéristiques essentielles sans chercher à les déformer. C’est la seule condition pour rendre la méthode hypothético-déductive applicable en sciences juridiques comme tout domaine de la science d’ailleurs. C’est pourquoi, l’instruction d’un dossier de justice, le procès et la décision de justice ne doivent pas être une démarche aléatoire à la tête du client.
A cet égard, la vérité et le mensonge sont exactement dans tous les jeux d’acteurs et se déroulent entre Éros qui cherche toujours à unir en entretenant des rapports de flux au sein des parties, Polemos qui cherche toujours à opposer et à diviser par des rapports de force faisant des perdants vaincus et Thanatos qui cherche toujours à brimer et détruire des réputations et des vies avec une méchanceté outrancière et pour qui, la vie des autres ne représente rien ou presque.
Dès lors, il faut sanctionner rigoureusement les faux témoins qui ne sont que des bourreaux secondaires des victimes dont les bourreaux principaux, plus discrets, ont besoin pour la transformation d’un mensonge en preuves.
Un faux témoin dans un procès est rarement désintéressé, il est un jouisseur attiré par un acte gratifiant. C’est une malhonnête personne à qui il ne faut jamais confier une responsabilité, surtout pas publique.
N’oublions jamais que la vérité et le mensonge sont exactement ce que l’amour et la haine sont en rivalité, le pardon et la vengeance éprouvent dans un rapport de force et en fin, ce que Dieu et diable sont dans une bataille entre la puissance positive permanente (PPP) et la puissance négative déstabilisatrice (PND).
J’ai beaucoup observé le comportement de nombreux magistrats et avocats à l’occasion des prêches dans différents lieux et occasions de cultes catholiques, protestants et musulmans, et j’ai compris à peine pourquoi nos hommes en toge prient beaucoup.
- Sont-ils plus pécheurs que les justiciables qui passent devant eux à la barre ?
Il m’a fallu écouter monsieur Alphonse Charles Wright, magistrat, ancien ministre de la justice et garde des sceaux de la république de Guinée pour établir un lien de cause à effet entre jugement rendu au nom de Éros ou au nom de Thanatos. En synthétisant en 17 points les conseils que ce ministre donnait à ses pairs à l’occasion de la nomination d’un président de tribunal, j’ai compris que le Droit sans la droiture est un jugement sans foi.
La bonne foi est une flamme de la sincérité qu’on cultive pour la dignité de son nom. Elle n’a pas de prix mais un coût moral et éthique immense qui forge le devoir d’être une personne juste avec ses imperfections. La sincérité commence par la capacité à ne pas se mentir.
- Quiconque ment aux autres s’exerce à se mentir et à prendre l’habitude de s’enfoncer structurellement dans la malhonnêteté.
Lorsqu’une personne aime blanchir le mensonge en jouant avec les mots et prenant le malin plaisir d’écarquiller ses yeux ou exigeant d’affronter n’emporte quel contradicteur, sachez que cette personne est un manipulateur des esprits faibles et un opportuniste face à ses intérêts.
- Toute vérité peut devenir un vieux mensonge blanchi dès lors que les victimes et les témoins ont disparu de la mémoire collective.
La seule caractéristique d’une vérité c’est son évidence. Par ses preuves irréfutables, elle échappe à la pédagogie du blanchiment politique et culturelle du mensonge à force de le répéter.
Il faut avoir l’honnêteté de mentir pour sauver, et un avocat doit maîtriser l’art du mensonge par la politesse pour atténuer les peines de son client mais être suffisamment fou quand la vérité est tangible. En revanche, si le juge qui doit défendre la loi et le peuple en restant loyal à son serment choisit de faire tituber la droiture et d’être l’otage de celui à qui profite un rapport de force dans l’abus, alors un tel juge déteste la pudeur.
- Toute décision de justice incomprise est une trace de déshonneur pour le juge, une marque d’honneur pour l’avocat dans sa résistance à l’imposture et une blessure à vie pour la victime d’une injustice.
La décision de juste un lourd fardeau que porte tout juge qui blanchit le mensonge pour noircir la vérité. Une évidence qui est certaine c’est que la loi de la Nature donne une suite à tout et aucune injustice volontairement commise sous l’emprise de la corruption et des trafics d’influences ne reste dans la solde des pertes et profits sans un redressement karmique. Toute dette se paye inévitablement tôt ou tard. De la patience donc !
- A chaque puissance du moment, son impuissance de tous les moments. Prions pour les hommes justes et les innocents injustement condamnés par la justice.
Simon-Narcisse TOMETY
Staséologue, Expert en Approche “Ne Pas Nuire”