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Tomety: « Je ne trouve aucune utilité à ce haut commissariat à la prévention de la corruption (…) Dans notre jargon, ça s’appelle de la pacotille organique essentiellement budgétivore »

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Certains compatriotes sachant mon penchant pour les questions institutionnelles et mon combat contre l’hypocrisie en modélisation institutionnelle ont voulu que je donne mon opinion sur le HAUT COMMISSARIAT À LA PRÉVENTION DE LA CORRUPTION.

Je donne sommairement un avis technique puisque j’aurai le temps d’observer les discours, les pratiques et l’image de cette institution qui est loin de me convaincre. Les discours entendus du Haut commissaire et de son SG ne m’ont pas convaincu et pas du tout alors surtout que les deux sont des juristes, c’est déjà un faux départ.

  • Ci-après mon avis technique express car il faut nommer les choses au lieu de faire la langue de bois. Après tout c’est le contribuable béninois qui paye la vie de cette institution.

Pourquoi avoir attendu 8 ans pour créer cette structure si tant est que la transparence est le leitmotiv du régime de la rupture et du nouveau départ? Est-ce à dire que la CRIET a échoué lamentablement dans sa lutte contre les crimes économiques malgré leur imprescriptibilité ? Trop de paradoxe ! A quoi sert aussi la Haute Cour de Justice qui n’est qu’un gadget institutionnel. Il suffit de prendre une loi pour mettre fin à toute validité de l’immunité politico-juridique à l’intérieur et vous découvrirez ceux qui sont les gros corrupteurs- corrompus au Bénin. C’est eux qui font ruisseler sur une partie du peuple cette pratique ignoble : la corruption rampante.

  • Qui suis-je ?

Je suis institutionnaliste de métier et je ne perds pas mon temps avec les institutions qui ne servent qu’à brasser du vent.

Toute administration est créée sur la base d’un texte organique. Si cette administration est crédible sur les plans organisationnel, managérial et de l’éthique, des outils de base suivants doivent être en place sur la base d’une enquête de moralité sur les premiers responsables :

1/ fiche de poste pour chaque employé avec les tâches dévolues, les moyens de travail pour produire des résultats, les comportements exigés, les indécences non permises, les sanctions graduelles encourues, les relations hiérarchiques du poste, les modes de contrôle et d’évaluation.

2/ manuel de procédures administratives et financières garant du respect des principes, des règles, des normes et des valeurs pour assurer le contrôle de qualité, la sécurité des ressources, la traçabilité et la transparence de tous les actes concourant à soigner l’image de l’administration, à sanctionner les fautes administratives et à engager des poursuites judiciaires pour fautes lourdes

3/ la systématisation d’un plan de travail basé sur le cadre de résultat et gestion (CRG) et la théorie du changement.

4/ les mécanismes de dialogue de gestion incluant le comité de direction, le conseil de gestion, l’assemblée générale du personnel, la rencontre formelle entre administration et les usagers de chaque administration, les enquêtes de satisfaction des usagers.

5/ le suivi de la gestion des carrières

6/ un plan de formation du personnel pour casser l’addiction à la routine, aux mauvais comportements, et la culture de l’innovation par la valorisation des rapports de diagnostic, d’évaluation et d’audit

7/ un plan de communication pour faire de l’information, de la communication, de l’éducation pour le changement de comportement dont la prévention de la corruption qui incombe à chaque responsable administratif, financier, technique et de relation publique de l’administration concernée.

6/ à partir du CRG, faire tous les 6 mois une évaluation interne des dysfonctionnements dont : les incomplétudes, les imperfections, les insatisfactions afin de prendre des mesures correctives pour le semestre suivant.

Etc.

En conclusion, *la prévention de la corruption est une tâche permanente de toute personne et ce, du PDG au veilleur de nuit, qui travaille dans toute administration publique.

  • Ma position

Je ne trouve aucune utilité à ce haut commissariat à la prévention de la corruption. Dans notre jargon, ça s’appelle de la pacotille organique essentiellement budgétivore. (POEB)

Si le gouvernement savait travailler avec les organisations des droits de l’homme, la société civile spécialisée dans la prévention et la lutte contre la corruption ainsi qu’avec les médias privés non politisés et les syndicats de tous les ordres, et les DRH, on n’avait pas à créer une structure pour faire des cadeaux à des politiciens qui ont besoin de poste.

Simon-Narcisse TOMETY
Institutionnaliste de métier et Staséologue praticien

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