𝐋’𝐀𝐟𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐟𝐚𝐜𝐞 𝐚𝐮𝐱 𝐜𝐨𝐧𝐯𝐨𝐢𝐭𝐢𝐬𝐞𝐬 𝐝𝐮 𝐦𝐨𝐧𝐝𝐞 : 𝐜𝐨𝐧𝐬𝐭𝐫𝐮𝐢𝐫𝐞 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐩𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐬𝐭𝐢𝐧 𝐩𝐚𝐫 𝐥𝐚 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐟𝐨𝐫𝐦𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐥𝐨𝐜𝐚𝐥𝐞 𝐞𝐭 𝐥𝐚 𝐝𝐢𝐯𝐞𝐫𝐬𝐢𝐟𝐢𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 é𝐜𝐨𝐧𝐨𝐦𝐢𝐪𝐮𝐞
L’Afrique est de nouveau au centre de l’attention du reste du monde, notamment de la part des grandes puissances économiques et financières. Non par altruisme ni magnanimité mais seulement par opportunisme, ne l’occultons jamais. De Gaulle n’avait-il pas fort justement allégué que «les États n’ont pas d’amis mais ils n’ont que des intérêts»? Faut-il le relever, à certains égards, notre époque n’est pas sans rappeler la ruée sur l’Afrique des années 1881 à 1914, quand les plus puissants se disputaient âprement nos ressources.
Les dix ou vingt prochaines années constitueront une période charnière qu’il sera difficile de rattraper si nous ne la capitalisons pas. Il faudra allier l’intelligence stratégique à la rigueur morale et réorienter prioritairement notre force géopolitique sur nos propres défis.
En l’occurrence, avec l’augmentation constante de la population africaine, la création d’emplois plus nombreux et de meilleure qualité pour les jeunes sera essentielle pour faire face à la paupérisation. Pour y parvenir, l’indispensable solution miracle demeure : Réussir la transformation structurelle de l’économie. Ceci doit impérativement passer par trois incontournables : ✅l’augmentation de la productivité du secteur primaire,
✅l’industrialisation,
✅et la diversification.
Plusieurs pays africains ont déjà initié des politiques économiques prometteuses. Le Maroc et sa florissante industrie aéronautique, l’île Maurice qui a diversifié une économie agricole reposant sur la culture de la canne à sucre en développant le secteur textile, le tourisme et les services financiers… Le Rwanda, l’Éthiopie et le Kenya ont aussi lancé des stratégies de diversification économique.
La priorité gagnerait à davantage cibler la transformation locale. Mais chaque pays devrait se concentrer sur son avantage comparatif. Par exemple, ceux qui produisent majoritairement des fruits et des noix doivent les transformer localement : la mangue, l’ananas … et les noix de cajou, coco, palme, etc. Les pays dont le sous-sol renferme de la bauxite quant à eux doivent concentrer leurs efforts sur la transformation pour fabriquer de l’alumine dont on sait qu’il est bien recherché sur le marché international. Les pays riches en hévéa pourraient produire leur propre caoutchouc dont la demande mondiale ne cesse de croître. Etc.
Encore une fois, l’Asie du Sud-Est, qui a connu une double vague d’industrialisation dans les années 1960 et 1980, fait figure de modèle. Indonésie, Malaisie, Thaïlande… Ces pays choisissaient des chaînes de valeur spécifiques, et alignaient l’ensemble des mécanismes de soutien pour qu’elles se mettent rapidement en place.
Il y a des motifs de fierté à noter que certains pays africains se sont récemment engagés sur cette voie. D’autant que nous sommes en passe de devenir le premier marché de consommateurs au monde. En effet selon des projections crédibles, au regard du rythme de la croissance démographique en Afrique, la population du continent pourrait passer de 1,2 milliard de personnes aujourd’hui à 2,5 milliards en 2050.