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La cherté de la vie en Afrique: La proposition de Reckya MADOUGOU

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𝐋𝐚 𝐜𝐡𝐞𝐫𝐭é 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐯𝐢𝐞 𝐞𝐧 𝐀𝐟𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞 : 𝐞𝐭 𝐬𝐢 𝐥𝐚 𝐜𝐥é 𝐬𝐞 𝐭𝐫𝐨𝐮𝐯𝐚𝐢𝐭 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐧𝐨𝐬 𝐩𝐨𝐫𝐭𝐬 ?

Face à une inflation galopante, l’Afrique se mobilise. Les regards se tournent souvent vers la guerre en Ukraine, la volatilité des prix des matières premières, ou encore les aléas climatiques. Pourtant, une cause majeure, bien que moins médiatisée, entrave la croissance du continent et pèse lourdement sur le portefeuille des citoyens : la performance de nos ports.

Véritables poumons de l’économie, les ports sont les principales portes d’entrée et de sortie des marchandises. Un port inefficace agit comme un caillot dans les artères de l’économie, ralentissant l’approvisionnement, générant des déboires, notamment les surcoûts qui minent la compétitivité. En effet ces contre-valeurs se répercutent inévitablement sur les prix à la consommation, aggravant la cherté de la vie.

C’est dans ce contexte que l’indice de performance des ports à conteneurs (CPPI) 2023, publié en juin 2024 par la Banque mondiale et S&P Global nous apporte des éclairages qui valent le coup d’œil. Ce rapport, qui évalue l’efficacité de 405 ports dans le monde, met en lumière les forces et faiblesses de chaque plateforme portuaire. Il se concentre sur la performance à quai, véritable baromètre de l’expérience client pour les opérateurs de porte-conteneurs, acteurs clés du commerce maritime.

Le CPPI est calculé sur la base du temps total passé par un navire dans un port, de son arrivée à son départ. Il décompose cette durée en étapes distinctes : temps d’arrivée, temps d’attente à quai et temps consacré aux opérations de chargement et de déchargement.

𝐔𝐧 𝐜𝐥𝐚𝐬𝐬𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐦𝐨𝐧𝐝𝐢𝐚𝐥 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐩𝐢𝐭𝐢é

Le verdict du CPPI 2023 est sans appel : aucun port d’Afrique subsaharienne ne figure parmi les 100 premiers. Sans surprise, les données du port de Cotonou au Bénin ont particulièrement retenu mon attention. Ce dernier, nonobstant les investissements non négligeables qui y ont été consentis, occupe une peu reluisante place, 402ème sur 405. Une donnée qui nous interpelle sur l’ampleur des défis à relever.

Pour autant, une lueur d’espoir émerge. L’étude indique que les ports africains se sont tout de même améliorés, avec une réduction moyenne de 2 heures du temps d’arrivée dans tous les ports. Au titre des ports ayant contribué à cette amélioration, figurent Dar Es Salaam, Monrovia, Douala, Pointe-Noire, Tema, Luanda, Lomé, Lagos, Port Victoria, Dakar et Ngqura. Cette avancée, bien que modeste, est un premier pas encourageant vers l’accroissement de leur efficacité.

Par ailleurs, en Afrique du Nord, le Maroc tire son épingle du jeu avec Tanger-Med, qui se hisse à la 4ème place mondiale. Une performance qui démontre qu’avec des investissements et une gestion rigoureuse, l’Afrique peut rivaliser avec les meilleurs.

✅ 𝐕𝐨𝐢𝐜𝐢 𝐥𝐞𝐬 𝟓 𝐦𝐞𝐢𝐥𝐥𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐩𝐨𝐫𝐭𝐬 𝐚𝐮 𝐦𝐨𝐧𝐝𝐞 𝐬𝐞𝐥𝐨𝐧 𝐂𝐏𝐏𝐈 :

  1. Yangshan (Chine)
  2. Salalah (Oman)
  3. Carthagène (Colombie)
  4. Tanger-Med (Maroc)
  5. Tanjung Pelepas (Malaisie)

❇️ 𝐄𝐭 𝐯𝐨𝐢𝐜𝐢 𝐥𝐞𝐬 𝟏𝟎 𝐦𝐞𝐢𝐥𝐥𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐩𝐨𝐫𝐭𝐬 de 𝐥’𝐀𝐟𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐚𝐮 𝐒𝐮𝐝 𝐝𝐮 𝐒𝐚𝐡𝐚𝐫𝐚 𝐬𝐞𝐥𝐨𝐧 𝐂𝐏𝐏𝐈

  1. Berbera (Somalie)
  2. Mogadiscio (Somalie)
  3. Conakry (Guinée)
  4. Malabo (Guinée équatoriale)
  5. Freetown (Sierra Leone)
  6. Bata (Guinée équatoriale
  7. Takoradi (Ghana)
  8. Toamasina (Madagascar)
  9. Namibe (Angola)
  10. Mayotte (France)

Bien que la Somalie soit confrontée à de grands défis sécuritaires, la présence de deux ports somaliens en tête de classement de l’Afrique subsaharienne dans le CPPI 2023 peut s’expliquer par plusieurs facteurs. Le port de Berbera a bénéficié d’investissements importants ces dernières années, notamment de la part de DP World, un opérateur portuaire mondial. Ces appuis ont permis de moderniser les infrastructures et d’améliorer l’efficacité opérationnelle de la plateforme portuaire. De plus, Berbera est stratégiquement situé sur la côte nord de la Somalie, à l’entrée du golfe d’Aden, une route maritime majeure pour le commerce mondial. Cette position géographique privilégiée attire les compagnies maritimes et favorise le développement du trafic. Il est important de noter que le CPPI se concentre uniquement sur la performance à quai, c’est-à-dire le temps que les navires passent à quai pour charger et décharger les marchandises. D’autres facteurs, tels que la sécurité, la connectivité terrestre et les procédures douanières, peuvent également influencer la performance globale d’un port

    ✅ 𝐋’𝐮𝐫𝐠𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐝’𝐚𝐠𝐢𝐫 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥’𝐀𝐟𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞

    Engager nos ports dans une démarche qualité n’est pas un luxe, mais une nécessité vitale pour les populations. Moderniser les infrastructures, simplifier les procédures, investir dans la formation, renforcer la coordination entre les acteurs portuaires, tels sont les chantiers prioritaires pour nos économies maritimes.

    En inscrivant nos plateformes portuaires dans un processus d’amélioration continue (et non pas sporadique), en ciblant l’efficience, nous pourrons réduire les coûts logistiques, stimuler la compétitivité de nos entreprises et alléger le fardeau financier qui pèse sur les ménages africains. Mais encore faudrait-il s’adjoindre les bons partenariats mutuellement et équitablement bénéfiques. Il est question d’un investissement pour l’avenir, un pas de géant vers cette Afrique plus prospère et plus résiliente que nous appelons de tous nos vœux.

    ReckyaMadougou

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