Le pouvoir d’État n’est pas un gâteau d’anniversaire
Je demandais à un homme politique quels seraient ses trois actes majeurs forts à son entrée dans la fonction présidentielle puis les trois autres à sa sortie. Il m’a répondu comme suit et à cœur ouvert.
Pour l’entrée :
1/ une enquête de moralité exécutée par un organisme assermenté conditionnera toute nomination ;
2/ chaque membre du gouvernement fera l’objet d’une évaluation des performances, de contrôle interne et externe avant sa contribution à l’élaboration du *discours sur l’Etat de la Nation : *le mensonge d’Etat tue l’Etat*;
3/ le renforcement de la décentralisation avec une articulation entre le programme d’actions du gouvernement et les plans annuels d’investissement des collectivités territoriales autonomes :le peuple doit cogérer le développement avec le gouvernement à tous les échelons territoriaux et dans tous les secteurs avec un contrôle citoyen renforcé pour faire vivre l’apprentissage de la démocratie participative.
A la fin du mandat :
1/ une évaluation populaire à mi-parcours des comportements des gouvernants et de l’action gouvernementale dans chaque collectivité territoriale afin de corriger ce qui doit l’être et d’imprimer les urgences nationales et locales pour réussir le mandat : un remaniement ministériel interviendra que les ministres en poste soient des serviteurs honnêtes, désintéressés, techniquement au point avec une bonne maîtrise des dossiers et une bonne capacité de communication;
2/ audit de tous les comptes publics avec vulgarisation des résultats dans toutes les langues du pays afin que l’opinion publique locale et nationale sache comment l’argent public est dépensé et comment le pays s’est endetté pour des projets utiles, efficaces, impactants et sans ostentation?
3/ organisation d’élections transparente, sans fraude, sans corruption afin que les résultats définitivement proclamés respectent la souveraineté du peuple. Si le peuple renouvelle la confiance, on poursuit la mission qu’elle nous assigne et si en revanche, elle nous retire sa confiance, on n’a pas à violer sa conscience en falsifiant les résultats pour voler le résultat d’un autre candidat pour être chassé après soit par un soulèvement populaire, soit par un coup d’Etat.
Il faut faire la politique pour gagner dignement l’exercice du pouvoir d’État. Il faut aussi opérer fièrement sa sortie en respectant la Constitution de son pays.
Simon-Narcisse TOMETY