Accueil Non classé 13ème journée nationale d’anesthesie-réanimation:  »Réduire les mortalités maternelles », un engagement de la...

13ème journée nationale d\’anesthesie-réanimation: \ »Réduire les mortalités maternelles\ », un engagement de la société des médecins anesthésistes et reanimateurs du Bénin (Smarb)

0
Album photos

La société des médecins anesthésistes et reanimateurs du Bénin (Smarb) a tenu ses 13ème journées nationales d\’anesthesie-réanimation les 22 et 23 mars 2024, à la salle bleue du palais des congrès de Cotonou. C\’était en présence des médecins anesthésistes et reanimateurs venus des quatre coins du Bénin, des invités venus du Cameroun, du Gabon, du Togo et bien d\’autres personnalités du monde de la médecine.

\ »Prise en charge pluridisciplinaire de la césarienne: les bonnes pratiques\ », c\’est le thème qui a tenu en haleine les participants pendant 48 heures. Après la conférence inaugurale axé sur \ »le rôle de l\’anesthésie-réanimation dans la sécurité obstétricale et la réduction de la mortalité maternelle\ », les débats ont tourné autour de 06 sessions. Il s\’agit entre autres, préparation de la gestante ou de la parturiente pour une césarienne, anesthésie pour césarienne – conditions pour une pratique sécurisée, réhabilitation accélérée après césarienne – union anesthésistes et obstétriciens, pathologies meurtrières en obstétrique, les médicaments de la césarienne et nouveau-né issu de la césarienne. Et c\’est plus de 23 thématiques abordées.

Pour Gabin Assanhoun ASSOGBA, Dr pharmacien, Enseignant-Chercheur en pharmacie galénique à la faculté des sciences de la santé de Cotonou, \ »la pharmacie galénique est en réalité une entité qui donne toutes les formes galénique que nous appelons médicaments (comprimés, solutions injectables etc…). Quand les médecins ont besoin de médicament en fonction de la catégorie, on peut produire, ce qu\’il leur faut\ », a-t-il précisé. Cependant, \ »c\’est la première fois, que je sors de mon confort de pharmacien, qui ne parle que de médicament, pour aller voir réellement, ce que les praticiens d\’un domaine font de nos médicaments. Je suis très content d\’être là, pour apprendre, sur tout ce qui se passe sur la césarienne\ », a-t-il mentionné.

\ »Le médecin anesthésiste reanimateur joue un rôle très important parce que la femme qui doit bénéficier d\’une césarienne a besoin d\’une consultation d\’anesthesie. Cette préparation est utile pour prévenir cette mortalité maternelle. Néanmoins, il y\’a un plaidoyer qui a été fait pour une consultation systématiquement de toutes les femmes enceintes à partir de la 38ème semaines. Ceci, permettra de voir les maladies qui sont à risque d\’hémorragie, ceux qui présentent des pathologies qu\’on n\’aurait pas, peut-être vu, en situation d\’urgence. Et, c\’est très important de mettre systématiquement cette consultation d\’anesthésie dans les maternités afin de pouvoir prévenir et réduire la mortalité maternelle\ », a planché Dr Ernest AHOUNOU, médecin anesthésiste-réanimateur au Cnhu de Cotonou.

Pour Dr Eugène ZOUMENOU, médecin anesthésiste, président de la société des médecins anesthésistes et reanimateurs du Bénin (Smarb), \ »la première session inaugurale s\’est intéressée à planter le décor, c\’est-à-dire parler de la réduction de la mortalité maternelle. Nous avons posé le problème général, avant d\’aller dans les aspects particuliers. Il faut retenir que les femmes béninoises, beaucoup meurent en voulant donner la vie. En effet, quand une femme accouche, elle donne un nouveau citoyen à la nation. Or, on se rend compte que chaque fois, que le pays gagne 100.000 nouveaux citoyens, il y\’a un certains nombres de femmes qui meurent. Quand, vous prenez la France, il y\’a 10 femmes qui meurent, quand on a 100.000 nouveaux français qui naissent. Au Maroc, il y\’a 50 femmes qui meurent, quand on a 100.000 nouveaux marocains. En Afrique noire, donc subsaharienne, il y\’a 500 femmes qui meurent, quand on a 100.000 nouveaux citoyens vivants. Ce qui veut dire que nous coutons beaucoup plus cher, en vie humaine qu\’ailleurs. C\’est une préoccupation qui doit nous interpeller\ », a-t-il décliné.

En ce qui concerne les solutions, il affirme: \ »il faut que nous ayons une meilleure organisation de la prise en charge des femmes qui accouchent. Et, cette organisation commence depuis la conception de la grossesse, jusqu\’à l\’accouchement. Donc, ce n\’est pas seulement, le problème de l\’hôpital. Il y\’a beaucoup de choses qui doivent se passer dans le couple, dans la communauté, avant qu\’on ne parle de l\’hôpital. Car, si les choses se passaient bien en communauté, on aurait pas tant de décès à l\’hôpital\ », a-t-il expliqué.

Cependant, le professeur Eugène ZOUMENOU, regrette le nombre insuffisant des médecins anesthésistes et reanimateurs au Bénin. Il l\’exprime en ces termes: \ »la société des médecins anesthésistes et reanimateurs du Bénin (Smarb) se porte bien. Mais, on est très peu nombreux. Il y\’a moins de 30 médecins anesthésistes au Bénin, pour 13 millions d\’habitatants. Ce qui fait à peu près 02 médecins anesthésistes par millions d\’habitatants. Je fais toujours des comparaisons, au Maroc, ils sont au moins 20 médecins anesthésistes par millions d\’habitatants. En France, ils sont à peu près de 200 médecins anesthésistes par millions d\’habitatants. Ce qui veut dire que nous sommes pas suffisamment nombreux pour assurer autant de sécurité aux personnes opérées ou aux personnes qui sont dans des situations de maladies graves. L\’essentiel ici et maintenant, c\’est comment faire pour que les messages qui vont passer, puissent être retenus par les participants et pour que les populations soient mieux soignées. Que les femmes aient de meilleurs soins et qu\’on ait moins de mortalité maternelle. C\’est le résultat attendu\ », a-t-il ajouté.

Par contre, \ »il faut qu\’on ait une autre philosophie, si on veut réduire la mortalité maternelle. Cette philosophie réside en ce sens que la grossesse n\’appartient pas à la femme, ni au couple, mais plutôt à la communauté et à l\’Etat. C\’est à nous d\’investir. Et si nous voulons gagner ce combat, il faut qu\’on paie le prix. Alors, il faut une assurance aux femmes en âge de procréer. Voilà, une très belle idée\ », a-t-il conclu.

Alain Kolawolé ALAFAÏ

AUCUN COMMENTAIRE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Quitter la version mobile