Mercredis rouges télécommandés : de la société civile qui affame à la société politique qui rassasie
Une vraie vie militante est un sacerdoce, une croix qu\’on porte pour une cause de justice sociale. Une telle vie requiert qu\’on soit honnête envers soi-même et sincère avec son peuple. Toutefois, un corrompu qui reçoit de l\’argent pour sa lutte, cesse d\’être une personne fiable à suivre. Les lutteurs corrompus finissent par lâcher en plein vol leurs populations en tournant le dos à l\’intérêt général pour leurs profits personnels. Nous n\’avons pas de peuple au Bénin et c\’est un complot des politiciens et de certains hommes d\’affaires contre ce pays depuis les années 90. On peut tout reprocher au PRPB, c\’est le seul système politique qui avait une offre d\’éducation à la citoyenneté.
Les marcheurs rouges d\’hier sont au pouvoir depuis 2016 tout comme ces griots endiablés à qui nous devions nos réveils matinaux sur certaines radios pour des débats manipulateurs pour ne pas dire de faux débats intéressés et calculateurs.
Et c\’est ce club de tricheurs, prestataires de services démagogiques patentés, bien rassasiés d\’actes gratifiants, qui nous met aujourd\’hui en étuve. Le peuple n\’a que des litanies d\’interdictions et de privations. Dans tee-shirts rouges sang, ils nous mystifiaient qu\’ils étaient de grands défenseurs des droits de l\’homme, des combattants pour les libertés. Ils nous parlaient aussi des droits humains comme des étoiles dans le ciel pour éclairer la gouvernance du président Yayi afin que leur peuple virtuel ait accès à l\’eau potable, aux soins de santé, à l\’électricité, au transport, au pouvoir d\’achat, à la sécurité physique. Regardez-les! C\’est eux hier, en tee-shirts ensanglantés et aujourd\’hui en costumes dans des véhicules luxueux à vitres teintées, en sape à la congolaise. Certains jouaient au théâtre et tout en eux se théâtralisent, devient spectaculaire. Ils sont incapables de prouver à leur peuple qu\’ils ne sont plus sur des planches pour jouer avec la vie du peuple. Pour eux, ils sont arrivés au sommet de la montagne, bien perchés certes, mais ils ont oublié que tout le monde voit aujourd\’hui les fesses dénudées des bonobos. Ils ont dénoncé Yayi qui dépense trop d\’argent public pour construire alors que la sécurité alimentaire est fondamentale. Les rouges sont au pouvoir, ils font pire que Yayi et l\’essentiel des ressources publiques vont aux grands travaux et particulièrement la transformation de la valeur paysagère de Cotonou. Les faux maoïstes d\’hier sont les néolibéraux radicaux aux affaires. Il faut les peser depuis huit ans que leur rêve est réalisé. Peuple du Bénin, ceux-là ont exploité sans scrupule ta naïveté parce que la population béninoise vit sans peuple car point de peuple sans citoyens et seule l\’éducation à la citoyenneté produit un peuple. La classe politique béninoise est vicieuse et préfère avoir en face une population amorphe et dormant qu\’un peuple éveillé et combattif.
Les dictateurs actifs d\’aujourd\’hui maquillés en démocrates sous Yayi s\’appuient sur les FDS et la Justice, pour jeter en prison, en exil et dans la misère des Béninois. Ce club de faux maoïstes, après avoir jeté à la poubelle de l\’histoire leurs tee-shirts rouges, sont des experts en production de lois d\’exclusion pour ôter aux Béninois leurs droits de vote, leurs libertés économiques et sociales. Ils sont dans le club de gens qui votent des lois hostiles au contrôle préalable de l\’endettement du pays. Ils vont jusqu\’à organiser la révision d\’une constitution en procédure d\’urgence. Vous comprenez que la population béninoise se résume à ce club élargi de profiteurs et de prédateurs. Et ce n\’est pas tout, ils ont transformé l\’administration publique civile, paramilitaire et militaire en administration de PAPA M\’A DIT, une administration qui rappelle le système de parti-Etat et nous y sommes. Voilà les traîtres et les orgueilleux à qui les Béninois confient leurs destins.
Certains d\’entre eux sont d\’une arrogance un peu comme s\’ils se comparaient à Idi Amin Dada. Ils ne font qu\’aboyer, tellement qu\’ils sont heureux d\’avoir fini avec cette histoire de société civile des clochards pour retrouver la belle vie corrompue de la politique avec du pognon à flot. Ils ne triment plus, ils sont donneurs d\’ordre.
C\’est bien fait pour la naïveté des Béninois. Vous qui voulez être payés avant d\’aller en politique et avant d\’exprimer votre vote, êtes vous heureux quand vous pensez à vos mystificateurs d\’hier qui vous promettaient terre et ciel mais aussi l\’argent qui serait dans des conteneurs en haute mer.
Aucune jouissance aussi délicieuse soit-elle ne vous rendra éternels. Heureusement!
Simon-Narcisse Tomety