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Décès de Jérôme Carlos: \ »Il pense vrai, il écrit vrai et il parle vrai\ », hommage de Tomety à l\’illustre disparu

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Que dois-je garder de mes rencontres et échanges à distance avec Jérôme Carlos ?

La voix de Jérôme Carlos ne pourra pas s\’éteindre mais elle ne peut que s\’étendre sur des générations. Je ne suis pas de sa profession mais c\’est la meilleure voix éducative qui garantit la voie de l\’émancipation et de l\’affranchissement de l\’homme noir et du Béninois en particulier. Ce monsieur aime son pays avec passion sinon, il pouvait gagner sa vie ailleurs, surtout qu\’il est un concentré de merveilleux talents. Comme orateur, il déteste la démagogie J\’ai constaté cette qualité dans son franc-parler élégamment interpellateur. Il a la rhétorique des grands chercheurs qui mesurent le poids des mots, les contraintes contextuelles et la thérapie des formules consacrées.

Je salue la mémoire d\’un homme de principe et d\’une constance rare dans le monde des humains où on sacrifie la déontologie, la dignité humaine et l\’amour pour sa patrie à des fins de bassesses d\’esprit, juste pour du pognon et des immeubles qu\’on finit par laisser ici-bas. L\’homme a dit non au basculement de son état d’esprit bienveillant

Tout est sobre chez Jérôme Carlos, du style vestimentaire au style de son domicile, notre sage de valeur et non la sagesse usurpée des sages frelatés garde sa simplicité en tout. Le refus de la grandiloquence est son mode de vie. L\’homme ne s\’encombre de rien pour signifier que ça ne sert pas à grand-chose d\’être surchargé quand l\’heure du compostage sonne. Il a conscience de la vie, du vécu et de la mort. Il a la vanité en dédain dans son regard et son silence.

Il a semé dans nos cœurs des semences de la pensée positive, de la bienveillance et de la bienfaisance. Il est d\’une très grande intelligence mais jamais, il ne lui vient à l\’esprit de jouer à la grosse tête.

Tout en lui est respectable et tout naturellement, il force respect. Il n\’est pas vacillant comme la plupart des journalistes à la solde des puissances d\’argent à qui on rédige depuis le couvent, ce qu\’ils doivent vendre au Béninois et servir à l\’opinion internationale. Il sait nommer les choses pour avoir l\’esprit dégagé et la conscience nette.

Il fait honneur à la profession et ombrage aux apprentis sorciers en quête de célébrités, alors ça patauge fort au mépris de l\’éthique. Il les regardait et continuait de diffuser son enseignement en éclaireur, l\’homme dont les chroniques dérangent les politiciens et les dirigeants à divers niveaux mais qui refusent de faire des efforts pour changer. Et je sais que le plus brillant et l\’un des tout premiers à s\’investir dans l\’éducation à la citoyenneté au Bénin, c\’est Jérôme Carlos et personne d\’autres.

Aucun gouvernement n\’a été capable de soutenir ces chroniques pour leur traduction et diffusion dans toutes nos langues par le canal des radios de proximité.

Tout le monde peut enseigner quelque chose, mais tout le monde ne peut pas éduquer en citoyenneté. C\’est la force indomptable de monsieur Jérôme Carlos que je salue avec déférence et espérance.

J\’espère que parmi les 99% des journalistes qui ont abandonné le journalisme pour la prostitution journalistique, aucun d\’eux n\’aura le courage professionnel de saluer la mémoire de ce baobab du refus de la compromission. Vous qui avez tourné le dos aux valeurs incarnées par feu Jérôme Carlos, inutile de vous positionner comme ses dignes héritiers dans le métier puisque nous connaissons les modes opératoires des uns et des autres y compris ceux qui font la queue organisée par d\’autres journalistes pour la rente de pollution de la profession. Le baobab a imposé sa ligne de démarcation face l\’impéritie des uns et des autres. Il sait que le laisser-aller est un TUEUR SILENCIEUX de tout corps de métier.

L\’aîné Jérôme Carlos, cet exceptionnel intellectuel dont les chroniques font vibrer nos cœurs pour les relier à notre commune patrie partout dans le monde, même quand on est dans la forêt Amazonienne à Machu Picchu dans la cité des Incas. J\’en ai fait l\’heureuse expérience en suivant ses chroniques éducatives comme mon petit déjeuner.

Un monsieur ouvert, de grande écoute, pétrie de paroles saines quand il vous donne des conseils. Il pense vrai, il écrit vrai et il parle vrai. Tout en lui est un rituel d\’honnêteté en action dans une sincérité non cosmétique. S\’il était une confession religieuse, beaucoup seraient ses adeptes pour échapper au monde des confusions et égarements.

Les faux héritiers dans la profession foisonnent pour les hommages et les vrais héritiers qui ont conservé le cœur et la conscience à l\’ouvrage sont à rechercher dans cette jungle de journalisme de collaboration, de manipulation et de complotisme intéressé.

Un jour, un régime de salut public devra construire le Centre Culturel Panafricain d\’Eveil des Consciences (CCPEC) JÉRÔME CARLOS à Porto-Novo pour honorer la mémoire de l\’illustre disparu.

Le Bénin, la Côte d\’Ivoire, le Sénégal et l\’Afrique entière lui doivent ce minimum.

Tu es en nous.

Simon-Narcisse Tomety

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