Les cadres béninois sont des rongeurs : essai sur leurs vices
« Rester indifférent face à la méchanceté des hommes, c’est anoblir l’injustice et accepter de capituler face à tout tyran. » Simon-Narcisse Tomety
« Le peuple peut se tromper et préférer la servitude dans l’opulence. La morale est qu’il ne faut jamais parler en son nom. Il faut l’amener à voir lui-même son intérêt ».Henri LOPES
Tout le monde se plaint de l\’importation des occidentaux et des Africains non Béninois pour diriger des entreprises et institutions publiques, c\’est bien fait pour nous, même si ces gens importés sont pires que les cadres béninois malades du syndrome de capharnaüm.
Ça fait sourire et pleurer à la fois quand mon parcours professionnel a pu me faire entendre des discours institutionnels élogieux dans tous les pays africains sur les Béninois d\’hier.
Dans les années 50-60 les Dahoméens de Dakar a Brazzaville étaient appréciés pour leurs sens de l\’éthique, de l\’honneur, de grand travailleurs attachés au résultat.
J\’étais fier de nos Aînés comme Eustache Prudencio à Diourbel, Senayinon Behanzin à Conakry, les deux m\’ont reçu d\’ailleurs chez au Bénin. J\’étais fier en Mauritanie quand j\’ai appris que le premier directeur du budget de ce pays fut un Béninois.
Notre démocratie de voleurs, de menteurs et de méchants amorcée en 1990 a transformé les intellectuels en prostitués de postes et en mendiants raseurs de murs des banabanas immatures, alors beaucoup sont sortis du cercle prestigieux et vertueux des intellectuels pour intégrer le cercle vicieux des malpropres de l\’affairisme politique.
Mon concept de vrais meilleurs n\’est lié à aucune corporation et aucun titre professionnel.
Le vrai meilleur est l\’homme ou la femme dont l\’éthique est sa religion, l\’humanisme est sa dette insolvable et s\’efforce de l\’incarner, et la conscience professionnelle est son arme de combat pour contribuer à une œuvre grandiose de salut collectif débarrassé de tout instinct belliqueux et vorace. C\’est ce type d\’intellectuels de classe supérieure qui devient de plus en plus rare au Bénin où sont démolis tous les socles de la vertu après 35 ans de développement d\’un vaste programme national d\’éducation à la corruption et à la prédation des deniers publics non formalisé mais très opérationnel.
La paix et le vivre-ensemble ne sont plus désirables quand on monte à la cime de l\’arbre oubliant que de la cime, tout finit par le cimetière souterrain. Il faut avoir honte de ses crasses indélébiles car se ressaisir, c\’est adhérer au pacte de loyauté à la pudeur afin que vos actes cessent d\’être stimulés par le pouvoir vaniteux de l\’argent.
C\’est faux et archi faux que certains profiteurs restent indéfiniment puissants par la force de l\’argent volé et maudit.
On vient en politique pour corrompre, voler, détruire des vies, chasser ses semblables comme on pulvérise des insecticides sur des mouches. On crée une bande d’escrocs qui résume la politique à ses comportements indécents. Voilà ce qu\’ils appellent la réussite sociale de peur d\’assumer sa délinquance au grade ultime.
On vient en politique pour éduquer son peuple à la vertu et non pour lui polluer l\’esprit sinon pourquoi parle-t-on d\’animation de la vie politique ?
Le Bénin est devenu une vraie baie des cochons. Je n\’ai jamais rêvé d\’un tel sort pour ma patrie et mon pays.
Le parti politique est devenu la forêt des maraudeurs mangeurs des fruits défendus.
N\’est pas intellectuel qui le veut, mais tout haut diplômé est un cadre sans caractère que tout voyou peut manipuler à sa guise comme son esclave en vue de lui offrir une carrière dorée d\’un mélange de déjections humaines et animales.
La corruption est une puanteur qu\’aucun déodorant ne peut éliminer. Elle crée des liens de servage absolu et c\’est pourquoi le costume et les grands boubous blancs des vendredis saints ne suffiront jamais pour blanchir le corrompu prédateur violent et vaniteux.
Simon-Narcisse TOMETY