MA FORMULE ÉDUCATIVE
Saison 2/ Épisode 04
Le droit à l\’erreur chez les enfants
Chers éducateurs et chères éducatrices
Il me plaît pour ce numéro, de nous entretenir sur le droit à l\’erreur.
Nous attendons dire que l\’erreur est humaine. « Se tromper est nécessaire pour réussir ». Pourtant nous devenons implacables lorsque les élèves commettent la moindre erreur. POURQUOI ?
Certains parents reprochent même parfois à leur enfant de n\’avoir pas occupé la première place en classe. POURQUOI ?
Vous aimeriez le savoir n’est-ce pas ? Eh bien c’est par manque d’humilité.
En effet, reconnaître être limité, pouvoir commettre d\’erreur est un acte d\’humilité.
Les parents qui réprimandent leur enfant pour n’avoir pas occupé la première place en classe par exemple, le font par simple orgueil pour nourrir leur égo. Ce n\’est pas l\’enfant qu\’ils motivent bien au contraire, c\’est leur propre gloire ils pensent ainsi célébrer car manquant d’humilité.
Nelson Mandela disait : « C\’est vrai qu\’on a fait des erreurs, c\’est sûr qu\’on fait des erreurs et c\’est évident qu\’on fera encore des erreurs ». Alors pourquoi s’acharner contre les erreurs des plus petits ?
Ce qu\’il faut, c\’est apprendre à tirer parti de ses erreurs. En déduire des leçons et agir en fonction des faux pas posés. Il est important d’adopter une attitude humble et apprenante au regard de nos erreurs et de celles de nos enfants.
Il faut cultiver, ce qu\’on appelle, l’humilité intellectuelle pour reconnaître non seulement ses propres limites intellectuelles, mais aussi celles des autres et surtout celles des enfants.
J\’ai l\’habitude de dire à mes collaborateurs enseignants, que si l\’enfant connaissait tout, il n\’aurait plus besoin de rentrer dans une école. Car, lorsqu\’un parent inscrit son enfant dans une école, c\’est qu\’il est conscient des insuffisances de ce dernier que l’école doit combler. L\’enfant va donc à l\’école pour recevoir des savoirs. Et au cours de ses apprentissages il va forcément commettre des erreurs dans le processus d\’acquisition et d\’intégration de connaissances. On ne doit pas lui en vouloir pour ça. On doit l’aider.
Le rôle de l\’enseignant est de l\’accompagner, de le guider, de lui faciliter l\’intégration pour que les nouvelles connaissances deviennent des acquis. Les parents doivent en faire également de leur mieux à la maison.
Loin de magnifier l\’erreur car il n\’est pas question de s\’agenouiller et prier pour que les enfants commettent des erreurs. Loin de là. Il s\’agit plutôt d\’accueillir l\’erreur comme une occasion de remédiation, comme un indicateur qui signale qu\’il y a mal-compréhension et mauvaise intégration à laquelle il faut remédier en reprenant si possible le processus d\’enseignement -apprentissage.
Alors chers enseignants et chères enseignantes, ayez l’humilité de cultiver la patience à l’endroit des erreurs de vos apprenants et reprenez. Reprenez jusqu’à faire disparaître cette erreur et reprenez encore avec une autre erreur. C’est fort de cette patience que vous bâtissez jour après jour, les bons citoyens pour la nation.
Du courage et encore du courage !
Toutes mes considérations.
Valérie D. MITOKPÈ
