Créé en 2010, l\’Ong Conservation des espèces marines (CEM) de Côte d’Ivoire commence ses activités de conservation des tortues marines sur les plages du sud-ouest de la Côte d’Ivoire, précisément à Grand-Béréby. Officiellement enregistrée en 2014, l\’Ong prend une dimension nationale et internationale, après avoir élargit ses activités sur la conservation de la forêt, la conservation des Raies, Requins et bien d\’autres espèces et s\’impose comme les pionniers de la conservation des espèces marines au pays de Félix Houphët Boigny. Leurs différentes luttes et actions engagées pousseront les autorités ivoiriennes à la création de la première Aire marine protégée (AMP) à Grand-Béréby, décret pris en juillet 2022 par le président de la république.
Pour Alexandre DAH, président de l\’Ong Conservation des espèces marines (CEM) de Côte d’Ivoire, \ »Notre plus grande satisfaction est la création de l\’Aire Marine Protégée de Grand-Béréby. Les études et les données de notre Ong ont facilité la création de l\’AMP. Cela a été pour nous, l\’un des défis majeurs qu\’on a pu relever\ », a-t-il mentionné. Cependant, \ »il ne faut pas dormir sur ses lauriers. Car, la gestion et le fonctionnement de l\’AMP demeure un autre enjeu de taille. Nous devons aller loin, en impliquant tout le monde, c\’est-à-dire populations riveraines, pêcheurs, mareyeuses et même les élèves\ », a-t-il ajouté.
\ »Aujourd\’hui, nous avons poussé un peu plus la sensibilisation, en impliquant davantage les plus petits, c\’est-à-dire les élèves. Il faut déjà donner une conscience de base à la future génération et de permettre à ces différentes communautés d\’être autonome, sans attendre forcément de l\’Ong. Et pour y arriver, nous avons créé puis accompagné 06 groupements de femmes (ARG) à travers l\’appui aux femmes pour la production de l\’attiéké et du gari à travers le manioc. Et le projet en cours, toujours à l\’intention des femmes est la production du sel de mer qui se fait de façon naturelle\ », a-t-il indiqué.
Parlant des difficultés, \ »nous rencontrons des réticences avec certaines communautés et des pêcheurs artisanaux qui ne sont pas forcément des personnes qui comprennent tout de suite l\’importance de l\’AMP. Alors, il faut les amener à mieux comprendre et à mieux les organiser. Ce qui nécessite assez de sensibilisation et d\’explications afin qu\’ils comprennent le bien fondé de l\’AMP\ », a-t-il expliqué. Néanmoins, l\’Ong Conservation des espèces marines (CEM) a pu à travers les projets sociaux, doter les villages d\’eau potable, la création des centres de santé, la réhabilitation des écoles et bien d\’autres choses.
Le cris de cœur, \ »c\’est d\’appeler les uns et les autres de la sous-préfecture de Grand-Béréby qui est la plus concernés à accompagner tout ce processus de conservation. Cela y va de l\’avenir des communautés et de la biodiversité, surtout avec le phénomène du réchauffement climatique, tout le monde a intérêt à accompagner ce processus de la conservation de l\’environnement et de la biodiversité dans son ensemble. Nous attendons certainement l\’appui du gouvernement pour élargir nos champs d\’action\ », a-t-il conclu.
Alain Kolawolé ALAFAÏ