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Niger: \ »Plus le temps passe mieux le régime se met en place et le téléphone du président déchu continue de livrer les secrets\ », Sinan KAMAGATÉ

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Sinan KAMAGATÉ

Niamey, on dit quoi ? (3)


Les nouvelles autorités nigériennes issues du putsch du 26 juillet consolident leur pouvoir.
Un gouvernement de 21 ministres est formé.
Le nouvel homme fort de Niamey annonce tenir les jours à venir des assises pour formuler les contours d\’une transition qui ne devrait pas excéder trois ans. Et il n\’en faut pas plus pour soulever l\’ire de la CEDEAO et ses bras armés qui l\’ont rejeté comme si on avait demandé leur avis. La peur de se voir aussi renverser par n\’importe quel quidam chez soi peut faire perdre le sens des réalités.
L\’instinct de conservation est souvent plus fort que la raison. La volonté de persévérer dans son être (Nietzsche).


Peu importe ce qui anime les va-t-en-guerre, les forces vives du Niger se mobilisent en prélude à une hypothétique intervention de la force dire d\’attente de la CEDEAO.
Les ressortissants béninois résidant à Niamey ont donné de la voix. Ils sont contre une intervention de la CEDEAO, des forces béninoises en particulier au Niger.
L\’Algérie a refusé à la France le survol de son territoire et même si elle tente vainement de le démentir elle a du mal à convaincre.
Mieux, l\’Algérie a amassé des troupes le long de sa frontière avec le Niger et envoyé le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères à Niamey rencontrer les nouvelles autorités.
Aussi, en Côte d\’Ivoire, pays dont le président a promis fournir un bataillon, l\’ancien Président de la République, L. Gbagbo s\’est clairement prononcé contre cette intervention pour réinstaller le président Mohamed BAZOUM.


Dans une rhétorique qui lui est propre, il a déconstruit la logique des tenants de la CEDEAO. Celle de mettre en place une force attente pour installer un des leurs au lieu d\’aider les Etats membres en proie à des poussées djihadistes à les combattre.
Ainsi, en Afrique, plusieurs voix se joignent à la sienne pour dénoncer la sincérité de ceux qui prétendent rétablir le président BAZOUM dans ses fonctions par une intervention militaire.
La Russie et la Turquie ont exprimé leur position contre cette intervention.
Pendant ce temps, la France, à travers son ambassadeur, fait beaucoup de bruits parce qu\’elle a gros à perdre dans cette affaire.
Ils s\’agit de ses derniers retranchements dans le Sahel où elle est devenue indésirable depuis son occupation par des djihadistes sans foi ni loi.
Les nouvelles autorités ont donc déclaré l\’ambassadeur persona non gratta. Et un ultimatum de 48h lui a été donné pour quitter le territoire nigérien.
C\’est un air de déjà vu me dira-t-on
mais, la France officielle fait la grosse tête. Elle ne reconnaît pas le régime en place encore moins ses actes. Le bras de fer devrait durer quelques temps. À coup sûr, elle tournera forcément en faveur de ceux qui ont la réalité du pouvoir au Niger.
Real politik oblige !
Toujours au chapitre des soutiens, les nouvelles autorités nigériennes ont gravé l\’appui du Burkina Faso et du voisins dans le marbre.


En cas d\’attaque de la CEDEAO, carte blanche leur ai donné pour intervenir sur le sol nigérien.
Des équipements militaires ont été transportés par le Mali aux frontières nigériennes : avions de combat et blindés.
C\’est dire que le Niger n\’a pas envie de se laisser surprendre.
Par ailleurs, des pertes énormes ont été infligées aux djihadistes dans le Sahel. Les forces armées du Burkina Faso ont \ »accompagné\ » de nombreux combattants djihadistes à leur dernière demeure. Qui prétend que les armées maliennes et Burkinabè ne sont pas capables de faire le job ?


Enfin, les va-t-en-guerre semblent refroidis par la teneur peu encourageante du communiqué de l\’Union africaine.
Mais, ils n\’ont pas encore abdiqué.
Ils ont \ »payé\ » à coups de millions de francs CFA de \ »grands communicants\ » pour faire le job. Leurs visages sont connus. Ils font le tour des plateaux télé et les réseaux sociaux en semant la peur auprès des populations de Niamey à qui ils n\’hésitent pas à briser le moral. Sans succès !


Plus le temps passe mieux le régime se met en place et le téléphone du président déchu continue de livrer les secrets.
\ »Coupez l\’électricité, les populations se rebelleront\ »… Apprend-on !
Le courant a été coupé au Niger, la rébellion contre les nouvelles autorités se fait attendre…comme les forces de la CEDEAO !
Erreur stratégique depuis le départ.
On ne sait pas qui conseille BAZOUM mais, on n\’est presque sûr qu\’il n\’est pas un stratège. Un fin stratège du tout !


Sinan KAMAGATÉ

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