Les mots et les maux qui encadrent l\’hypocrisie des hommes
Les mots ne valent qu\’à travers leurs charges vibratoires.
Tout mot est un concentré d\’énergie qui permet de propulser les intentions cachées ou manifestes. On parle alors de mots choisis et de charge vibratoire des mots.
Quand on ne choisit pas ses mots avant de parler, c\’est faire sortir de sa bouche des alliages de mots qui produisent des sens incontrôlés ou des sens contraires. Il faut distinguer celui qui a de la verve de celui qui est un maître de la parole. Le premier est à la recherche de l\’éloquence pour impressionner et le second est un mobilisateur de la puissance du vocable afin de démontrer avec humilité ce qu\’il a à partager et recevoir.
L\’homme a une responsabilité sociétale et est un vecteur d\’un comportement que ses mots véhiculent à travers ses méthodes, ses décisions et les actes qu\’il pose.
Les mots sont les signatures indélébiles de ce que nous valons spirituellement, émotionnellement, intellectuellement, matériellement, géographiquement, quotidiennement et prospectivement.
L\’écriture n\’est pas que de la géométrie des mots ou l\’art du parolier combinant l\’intelligence épistolaire et la verve.
Le vocable faisant le vocal, les belles paroles que nous entendons ne sont pas toujours des chef-d\’œuvres de grands architectes de l\’esprit positif, mais très souvent le jeu manipulateur par des flatteries intéressées.
Il suffit de voir le nombre de mariages dissouts comme du beurre au soleil, bien que ces alliances soient issues de plusieurs années d\’échanges de belles paroles avant le mariage béni dans les temples et devant l\’officier d\’état civil.
Les mots consacrent l\’aspiration de l\’homme à la liberté mais souvent, l\’homme oublie que la contrainte est le sacrifice utile proportionnel pour rendre la liberté durable en s\’opposant à tout système humano-éphémère qui, dans ses prétentions, se croit irréversible.
Les révolutions commencent par des mots et finissent par des guerres. Il faut encore des mots comme une thérapie de la guerre par la paix.
Pour faire la guerre, on ne s\’est pas parlé et pour faire la paix, il faut se parler. C\’est là les merveilles des mots et la puissance de la parole. Tant pis pour ceux qui préfèrent imposer les choses au lieu de dialoguer.
Les mots de toute alliance évoluent en se bonifiant ou en se déclinant jusqu\’à l\’echec irréversible.
Chaque circonstance de la vie détermine les mots factuels qui s\’y accommodent.
Les mots traduisent soit la sincérité, soit un jeu opportuniste. Oui, tout dans la vie repose sur un intérêt. En pensant à vos intérêts personnels, la décence recommande de songer aussi à l\’intérêt général car la bataille du MOI contre NOUS finit toujours par emporter le moi dans ses flots. La vanité est suicidaire.
Les mots sont les premiers masques de l\’homme et en même temps les premiers détecteurs de la trahison.
A quoi servent aujourd\’hui les prestations de serments si ce ne sont qu\’un système manipulateur qui cache les vraies fausses intentions quand chacun lève sa main pour dire à la face de Dieu, des Mânes des Ancêtres et du Peuple souverain, JE LE JURE, sachant qu\’il ne jure sur rien dans son cœur et sa conscience.
Le mensonge n\’est pas un acte de foi quand il structure la personnalité et le mode de vie d\’une personne.
C\’est pourquoi, l\’intelligence artificielle permet aujourd\’hui de détecter le mensonge par les émotions.
Il faut se méfier toutefois des aveux obtenus par les systèmes policiers et judiciaires car beaucoup de décisions de justice sont arbitraires et abusifs traduisant plus l\’injustice que la justice à travers de faux processus d\’instruction des dossiers. Dans le désir insatiable de méchanceté, il est plus facile de criminaliser pour condamner que de blanchir celui qui n\’a pas commis la faute qu\’on lui impute. Tout dans la vie ne doit pas obéir aux rapports de force mais aux rapports de flux.
Le monde baigne dans l\’apologie du mensonge et plus le mensonge est gros, plus il emballe. Nous sommes tous de potentiels consommateurs de mensonges.
En définitive, c\’est en mentant à soi-même que l\’on prend l\’habitude de mentir aux autres sans scrupule.
La politesse du singe veut qu\’on tolère certains mensonges pour paraître un naïf afin d\’explorer ce que valent intrinsèquement vos interlocuteurs.
Les mots, qu\’ils soient prononcés ou écrits, produisent des impacts indélébiles comme des impacts de balles. Il y a des mots qui blessent et d\’autres qui tuent par le stress toxique. Cependant, il y des mots à valeur thérapeutiques qui soignent et apaisent.
Mais, l\’hypocrisie empêche de dire et d\’écrire en couvant ses frustrations après avoir encaissé sans réagir et en souriant pour plaire, malgré les chocs de méchanceté.
Cette hypocrisie choisie est aussi un poison lent qui dynamite et achève les relations humaines au lieu de les dynamiser. L\’assèchement des liens en est la conséquence directe.
L\’hypocrisie entretient plus la méfiance que les blessures des mots prononcés ou épistolaires.
C\’est dans la réalité qu\’il y a la vérité. C\’est dans la vérité qu\’il y a le chemin du progrès. Aucun progrès n\’est possible partout où la vérité est insupportable et l\’hypocrisie règne en maître absolu. Il faut démolir l\’hypocrisie.
Professeur Simon-Narcisse TOMETY