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Tomety: \ »L\’Africain adore le pouvoir et aime qu\’on l\’appelle chef, et ce manque d\’humilité est la première cause (…) Hélas, beaucoup de leaders ne sont ni lune ni soleil malgré leurs prétentions\ »

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Professeur Simon-Narcisse TOMETY

Leçon institutionnelle de guerre : ce qui fait perdre les batailles de dossiers et la guerre de mission en Afrique

N\’allez pas au front quand vous n\’avez pas de combattants aguerris pour lancer une offensive ou une contre-attaque.

N\’est pas un chef de guerre qui le veut mais qui le peut.

N\’est pas un combattant celui qui porte une arme de guerre mais celui qui sait s\’en servir en se battant avec détermination, assez de munitions et aussi avec un esprit d\’équipe.

Que tes munitions soient d\’abord tes propres ingéniosités avant de compter sur celles des autres.

Un vrai commandant est celui qui peut combler le vide que laisse chaque soldat blessé ou tué au front ou carrément incompétent, l\’incompétence étant une incapacité à être efficace et efficient.

Alors, une incompétence est une inaptitude et quand elle devient une ineptie, on dit alors que l\’incompétent est un malhonnête qui refuse de reconnaître ses impertinences. Voilà comment beaucoup de navigateurs naviguent à vue jusqu\’au naufrage.

Il y a beaucoup de gens incompétents qui additionnent des promotions au mépris de la méritocratie. Généralement, ce sont des gens qui ont très peu de dignité. Leur seul bonheur est d\’être chef et de le demeurer au prix de compromissions et de courbettes. A vos ordres, chef!

Si au front, le commandant a plus de bras cassés, c\’est qu\’il est un faux commandant qui se battra mais n\’engrangera aucune victoire.

C\’est l\’autonomie stratégique et tactique qui fait un commandant, ce n\’est pas le fait de dire qu\’on est le commandant à bord.

Etre le commandant c\’est d\’abord commander à soi-même avant de commander les autres. Beaucoup font l\’inverse et ça se comprend parce qu\’ils ont cueilli le commandement comme un fruit mûr et non comme un champ à labourer et ensemencer. A qui la faute! Au système corrompu qui forge des commandants qui ne produisent aucune efficacité impactante.

Peut-on être un commandant quand on a gagné aucune bataille? Voilà ce qui fait la caractéristique essentielle du sous-développement africain. L\’Africain est trop brouillon en méthodes et peu rigoureux en planification. Il mélange les étapes, c\’est un coureur agité qui s\’epuise inutilement. Cette Afrique éclopée se vit dans toutes les administrations publiques qu\’on soit gradué d\’une université ou grande école aux USA, en Europe, en Asie ou même en Afrique, le comportement et le résultat sont les mêmes.

L\’Africain adore le pouvoir et aime qu\’on l\’appelle chef, et ce manque d\’humilité est la première cause de ses incomplétudes pour être un vrai chef.

On est chef que pour relever des défis et tout defi est un exploit bien visé et poursuivi, une avancée dans le progrès. Ce n\’est pas de l\’autosatisfaction qui enfle nos orgueils sur le chemin endiablé de nos vanités.

Un commandant qui n\’a pas un degré d\’autonomie synergique élevé pour se substituer en cas d\’obstacle majeur à certains de ses éléments au front n\’est pas un commandant. C\’est un petit chef. Un vrai commandant est une lune la nuit et un soleil le jour.

Hélas, beaucoup de leaders ne sont ni lune ni soleil malgré leurs prétentions.

Cette analyse sur le pouvoir de commandement du chef est valable pour toute situation de lutte, la vie de l\’homme étant un théâtre d\’opération, de la naissance à la mort.

Il faut avant d\’accepter toute responsabilité, faire son auto-évaluation et se demander si l\’on est vraiment la bonne personne qu\’il faut à la place qu\’il faut d\’abord au plan des prédispositions capacitaires, ensuite au plan stratégique et tactique.

Hélas, à force de vouloir gonfler son curriculum vitæ de titres ronflants d\’inefficacités, beaucoup s\’embourbent dans des actes gratifiants oubliant que chaque dossier est une bataille, un casse-tête qui déteste les bruits de casseroles. La bataille de dossiers fait la guerre de mission. A quand la bataille pour l\’excellence quand on responsabilise des inaptes comme commandants? C\’est la vraie question! Certains ont beaucoup de compétences techniques, mais brouillons en compétences méthodologiques et nuls en compétences éthiques. Avoir le pouvoir de commander une fin en soi pour ses fragiles gens que leur hiérarchie manipule sans gêne. Voilà comment meurent les administrations publiques en Afrique, les vrais frustrés qui se radicalisent sont ses structures publiques non épanouissant. De véritables bourbiers d\’une culture institutionnelle basée sur l\’hypocrisie, l\’affairisme, le clanisme et le laxisme.

Lorsqu\’un commandant n\’a pas de coéquipiers pour se battre, même en dépensant beaucoup d\’énergie, il ne remporte aucune victoire d\’étape, jusqu\’au moment où le stade de la capitulation s\’impose à lui. Il se rend et dépose les armes. Quand on n\’a pas de bons soldats, c\’est qu\’on n\’est pas bon commandant soi-même. Alors, en déclenchant une hostilité, vos incompétences seront les incomplétudes par lesquelles vous serez pris à vos propres pièges. Quand on se croit plus malin que les autres alors qu\’on est soi-même un soldat vulnérable faute de stratégie, c\’est qu\’on est qu\’un prétentieux soldat.

Simon-Narcisse Tomety

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