Notes de clôture de la Session Inaugurale 2022/2023 de la Conférence des Cadres.
Chers collègues du Bureau Exécutif National,
Monsieur le Vice-Président, Honorable Jules GNAVO,
Madame la Secrétaire Générale Nationale,
Monsieur le Président du Comité d’Organisation de la présente Session Inaugurale,
Monsieur Nazaire SABADAGBO, Responsable en charge de la Conférence des Cadres du Parti,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais avant tout propos dire merci aux Responsables de cet Institut qui ont accepté de nous recevoir dans ce coquet amphithéâtre.
Je le souligne d’entrée parce que ce fut pour nous un calvaire de pouvoir trouver un endroit d’accueil pour tenir, hors de notre siège, la présente Session inaugurale 2022/ 2023. La difficulté de nous accepter pour des structures hôtelières pourtant commerciales étant notre positionnement opposé à la rupture, un pouvoir manifestement pervers et déviant.
M’adressant maintenant à vous ici présent, je voudrais vous prier d’accepter mes cordiales salutations.
J’ai une pensée pour toutes les victimes innocentes tuées par le pouvoir dit de la rupture. Pour leurs mémoires et pour celles de tous les combattants de liberté qui ont payé du plus grand sacrifice leur soif de libertés, de droits fondamentaux, je voudrais respectueusement nous inviter à un instant de silence.
Je vous en remercie.
Mesdames et Messieurs,
La Conférence des Cadres de notre Parti a choisi de placer sa réflexion annuelle 2022-2023 sous la Démocratie , un thème inépuisable en politique depuis les anciens CLISTHÈNE , SOLON, PÉRICLÈS, PLATON de l’antique Athènes en passant par les lointains HOBBES, ROUSSEAU, TOCQUEVILLE, aux plus près de nous CHEVALIER, KELSEN, RAWLS, HABERMAS et autres.
Pour être plus circonscrit, vous nous avez réunis pour examiner à travers une riche revue de littérature sur la Démocratie, les liens indissolubles qu’elle entretient avec l’État de droit dans l’effectivité du pluralisme humain en matière de gestion de la Cité. Votre objectif pratique étant clairement affiché, il m’a paru bien accrocheur à savoir, fournir les outils théoriques et intellectuels pour démasquer et débusquer l’imposture et le parjure factuels du pouvoir dit de la rupture.
Je voudrais retenir après votre exposé et avec vous les mises en reliefs ci – après :
- Il n’y a pas de possibilité pour un régime démocratique et même pour la politique si, il n’y a pas de possibilité pour la liberté.
- le contenu de la Démocratie est l’État de droit et le pluralisme politique est sa principale forme d’expression.
A l’évaluation d’une part, des prétextes de l’initiative et de l’inscription des réformes du pouvoir dit de la rupture dans l’agenda public et d’autre part, devant le constat des tensions que génèrent leurs mises en application, on se rend compte sans l’ombre d’aucune confusion, non seulement de l’incongruité mais de l’échec patent desdites réformes à tous les niveaux.
Certes à l’occasion de vos sessions mensuelles ou bimensuelles vous aurez, au moyen d’autres thèmes, des occasions pour examiner diverses facettes rétrogrades et nuisibles du pouvoir despotique dit de la rupture. Cependant il est important de mettre en lumière la conclusion majeure de votre communication à travers la déduction et la résolution y conséquentes : - Un coup de force contre l’ordre constitutionnel en vigueur est une trahison, en réalité une haute trahison à laquelle d’ailleurs la Constitution a prévu la disposition appropriée.
- Le droit de résistance à l’oppression comme un droit universel qui est une prescription de la célèbre Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 : « Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression ».
En s’attaquant aux valeurs de la démocratie et aux principes de l’État de droit, en s’attaquant au pluralisme politique, c’est à l’essence même de l’humain que s’attaque le pouvoir dit de la rupture.
Pourtant au dam de la République et au grand désarroi des populations, les thuriféraires du pouvoir dit de la rupture se sont attaqués aux valeurs et aux acquis du Renouveau démocratique en négationnistes de la Conférence Nationale des forces vives de la Nation.
Au moyen d’une inflation législative perverse et exagérément de godillots, le pouvoir dit de la rupture s’est attelé à une désarticulation cauteleuse de l’État de droit dans le but d’imposer un État de lois inique et oppressif.
Concomitamment, le pouvoir dit de la rupture s’est jeté à bras raccourci sur tous les partis politiques pour les affaiblir, les détruire et rendre obsolète le pluralisme politique dans le but d’imposer la pensée unique par le retour au folklore du parti – État.
Usant du détournement et de l’instrumentalisation de la puissance publique, le pouvoir dit de la rupture s’est mis aux trousses des citoyens qui pour des raisons inavouées sont persécutés, poussés à l’exil, embastillés, tués …
Les axes des agressions du pouvoir dit de la rupture n’ont épargné aucune dimension et le complot contre l’ordre constitutionnel de notre pays orchestré par ce pouvoir imposteur tend ses tentacules hors de toute limite et de tout entendement.
Je voudrais évoquer sans être limitatif des tableaux qui devraient être soumis aux examinateurs de troubles moraux et psychologiques.
D’abord les ignobles comédies de débauchages, de prostitutions, d’étourderies et de bannissements politiques intempestifs de vils guignols, comédies auxquelles nous assistons ces jours – ci, mettent à nu la sombre malice du pouvoir de fait, déjà illégitime qu’est la rupture et devrait amener à s’interroger sur son sérieux. Est-ce que de la base au sommet, quelqu’un est sérieux parmi cette clique au faîte de l’État?
Est-ce cela la réforme du système partisan et du système électoral ? C’était ça ?
Personne ne doit accepter que l’immoralité soit le fil directeur d’une réforme de l’État et que l’amoralisme soit son résultat.
Ensuite l’on devrait psychanalyser l’aphonie de certaines personnalités au regard de certaines images largement diffusées lors des cérémonies du 1er août 2022 qui ne laissent aucun doute sur le chemin de Canossa pris par des gens, qui visiblement, se sont bien laissés capturés par celui qu’ils prétendaient capturer. D’un côté, l’un offrant ainsi l’image pathétique du \ »captureur capturé \ » ; de l’autre côté, devons-nous finir par croire que le but pour l’autre, n’était que d’aller serrer la main au célèbre amuseur guinéen Grand P ?
Tristes rappels de l’allégorie d’Hitler et de son poulet !
La satisfaction des intérêts particuliers, personnels et privés devrait-elle être le solde de tout compte des crimes politiques ignominieux commis par le pouvoir dit de la rupture ?
Non, non et non.
Les griefs commis par Patrice TALON et le pouvoir dit de la rupture contre l’intérêt général, contre le Peuple, les libertés, la Démocratie, l’État de droit et le pluralisme politique sont et demeurent intacts.
Quel déshonneur pour les mémoires des victimes innocentes et quel drame pour ceux qui souffrent encore le martyre de l’exil, de la prison, de la dépossession, de la persécution de constater que ceux en qui, ils faisaient confiance tour à tour se jettent sous les pieds de l’oppresseur !
Chers Collègues,
Mesdames et Messieurs,
Mon rôle est également celui de vous alerter contre le piège des manœuvres hypocrites actuelles du pouvoir dit de la rupture .
En effet depuis un certain temps, le pouvoir dit de la rupture a ouvert un nouveau chantier criminel qui est celui de son vain projet de l’effaçage de ses scènes de crimes politiques sanglants; le dessein est de se procurer par une farce de sorcière jouant à la sainte nitouche, l’indulgence des populations abusées, désillusionnées par son incurie.
C’est ce chantier gauchement assassin du pouvoir dictatorial dit de la rupture qui justifie les diversions extravagantes et propagandistes actuelles dont l’un des tours de cirque est le sophisme de monuments falsificateurs de notre glorieuse histoire, aliénateurs de nos valeurs identitaires et injurieuses de la grandeur de nos ancêtres.
C’est notre devoir d’être vigilants en nous dressant contre toute tentative d’amnésie des forfaitures du pouvoir dit de la rupture.
De vous à moi, et soyons sincères. Au-delà de tout ce qu’on peut reprocher en terme d’erreur stratégique, tactique, de manque d’inexpériences dans l’hiérarchisation des séquences de batailles politiques, du timing des ambitions politiques et même des compagnies et de certaines proximités politiques toxiques, que peut-on reprocher, disais – je, à Madame MADOUGOU, à Monsieur AÏVO pour n’évoquer que ces deux?
En réalité rien.
De vous à moi, dire que ces personnes sont des terroristes ?
Non, quel désastre !
La République ne trouve pas cela sérieux.
Bref!
Beaucoup se demanderont pourquoi n’évoquer que ces deux cas ?
Je vous répondrai que c’est parce qu’ils sont des otages, des otages politiques et non des prisonniers politiques .
Chers Collègues,
Mesdames et Messieurs,
Je sais qu’ici toute l’assistance comme porte – parole de la Nation déchirée et en couroux contre le pouvoir dit de la rupture aurait scandé une multitude de personnes dont Sébastien ADJAVON, ATAO HINNOUHO, Komi KOUTCHE, Lehady SOGLO, Valentin DJENONTIN, Amissetou AFFO – DJOBO et bien d’autres qui subissent de pleins fouets les persécutions du pouvoir dit de la rupture.
Au delà de la compassion et de la solidarité à ces victimes, à ces otages politiques, c’est pour convoquer dans vos réflexions la question de la décrispation politique et sociale.
Certaines hypocrisies de désespoir chantent par résignation la « décrispation selon le dictateur » qui en Maitre chanteur exhibe hypocritement la décrispation comme rançon de sa honteuse légitimation, de la normalisation de sa cruauté.
Ne devrions nous pas mesurer la portée d’un tel troc de déshonneur que constituerait la libération des personnes retenues en otage par le pouvoir dit de la rupture en échange de la légitimation de sa forfaiture et de son imposture ?
Au Parti Restaurer l’Espoir ( RE ) et pour la Résistance Nationale, le seul chemin de paix est la libération sans condition de ces otages et la renonciation à la dictature en même temps que l’annonce du dialogue politique inclusif.
Seule une lutte implacable de résistance nationale généralisée pourra conduire au rétablissement de l’Etat de droit que vous avez bien indiqué de ne plus jamais confondre avec l’Etat de puissance, avec l’Etat de force , l’Etat légal, l’Etat de police et même avec l’Etat – providence…
L’examen de la décrispation dans le règlement d’une impasse et d’une crise politiques devrait également interroger la question du rétablissement de la paix.
La paix pour tous ne sera jamais le triomphe de la barbarie du bourreau contre l’humiliation de la raison du peuple injustement contraint à la résignation du silence comme gage de la paix.
La paix doit être la paix pour tous et non une coercition pour les victimes et un moyen de chantage pour les bourreaux des libertés, de la démocratie, de l’Etat de droit et du pluralisme humain et politique.
Il faudra convoquer l’impératif de la justice de réhabilitation et de réparation pour ceux qui en ont droit ou qui seront reconnus par la communauté comme victimes.
Nous devons réitérer notre soutien à toutes ces personnes victimes ainsi qu’à leurs proches.
J’ai toujours professé que dans la lutte contre une dictature, il n’est pas sérieux de mettre en concurrence la solution aux problèmes personnels et privés de tels ou tels leaders avec les exigences impératives de l’intérêt général.
Vous aurez également l’occasion pour approfondir les implications des comportements de résignation par désespoir ou par des calculs politiques inavoués et opportunistes.
La seule compagnie fiable dans une lutte de résistance contre toute dictature est le peuple.
Les défenseurs de l’intérêt général doivent se méfier de la compagnie des porteurs d’intérêts privés et des détenteurs d’agendas cachés.
Chers Collègues,
Mesdames et messieurs
Vous devez être fiers de vous-mêmes et de votre combat qui est propre, pur et qui fait de notre creuset politique l’une des rares formations politiques véritablement intègres et libres en pensée et en acte.
Je ne saurai vous dire à quel point je suis satisfait de constater tout votre intérêt, toute votre attention aux pistes de réflexions évoquées par la communication soigneusement produite par le Comité d’organisation et brillamment présentée par la Secrétaire Générale Nationale de notre Parti.
À ceux qui doutent encore de l’issue de notre combat de résistance, je recommande de croire en la puissance du discours de sensibilisation, d’organisation et de mobilisation des larges masses populaires.
A ceux parmi vous qui ont évoqué des préoccupations relatives aux questions de stratégie, je réponds qu’il est contre-productif de s’épancher sur de tels sujets en public. Ces questions, nous les discutons et nous avons la ferme certitude que ce n’est pas Patrice TALON ou le pouvoir dit de la rupture qui est fort. C’est qu’en face comme s’en moquent nos frères Ivoiriens, il n’y a que du maïs.
La réalité est que des gens ont fait le choix de l’inorganisation et plus grave le choix de confier, par procuration, la lutte politique à l’ignorance, à l’irrésolution, à la stupidité, à l’escroquerie de l’obscurantisme allant jusqu’à penser combattre une dictature criminelle par procuration en recourant aux abeilles dites mystiques et aux chasseurs dits traditionnels !
Je ne cesserai de me référer à PAINE qui a toujours rassuré qu’une armée de principes peut bien aller là où une armée de Kalachnikov ne peut pas aller.
Nous devons croire en notre Peuple, en la justesse de notre cause, en la pertinence de notre option, en la force et en la sincérité de notre conviction.
Le peuple a besoin de nous, de l’éclairage de notre expérience, de l’efficacité de nos réseaux, de la clarté du discours que porte notre Parti.
Dans une lutte de résistance, l’arme fatale contre le dictateur est le Peuple.
Allons vers le Peuple.
Je voudrais, avant de clore mon propos, saluer une fois encore vos diverses contributions à cet enrichissant débat qui vient de nous retenir.
Un grand merci à tous les bénévoles qui ont rendu possible cette belle session de retrouvailles et d’échanges.
J’ai l’assurance que la Conférence des Cadres de notre Parti ne ménagera aucun effort pour continuer son rôle de veille intellectuelle et théorique de nos militants, de nos instances de décision afin de contribuer davantage à nous prémunir contre les manipulations des intellectuels faussaires et les falsifications des machineries de fake news et de contre-vérité.
Je réitère à chacune, à chacun et à toutes et tous, toute mon affection et toute ma foi en notre Peuple et en sa victoire.
Vve le Bénin,
Vive la République,
Je vous remercie.
Candide A M AZANNAÏ
Notes de clôture de la Session Inaugurale 2022-2023 de la Conférence des Cadres du Parti Restaurer l’Espoir ( RE ), Amphithéâtre de l’Institut Jean-Paul II, Cotonou, 24 sep.2022.