Les limites du team building en Afrique noire.
Avant d\’éduquer à la coopération, il y a deux conditions préalables : (1) éduquer au courage de dire la vérité pour apprendre à moins dépendre des mensonges, (2) éduquer à la culture de la confiance pour réduire la pathologie de la méfiance qui hante l\’esprit de 95% des africains.
Coopérer, c\’est réfléchir, agir et contrôler ensemble sur une base décomplexée avec une intelligence collective au service de tous et de chacun.
Beaucoup parlent de dynamique d\’équipe et de synergie ou de team building. Mais, il n\’existe aucun miracle pour produire une telle fertilisation croisée. C\’est archi faux!
Pour renforcer une équipe, il faut déjà apprendre à construire une équipe autour de défis communs. En Afrique, on construit des équipes qui n\’ont en commun que des locaux, des salaires non indexés sur la performance, et des projets personnels qui brouillent le travail collectif.
Le team building ne corrige pas la nature des hommes complexés, qui ne veulent pas apprendre des autres, qui cachent les informations au lieu de les partager de peur qu\’on découvre leurs faces cachées.
Tous les ouvrages que nous lisons sur le développement personnel et l\’esprit d\’équipe méconnaissent les réalités institutionnelles de l\’Afrique noire.
Nos paresses intellectuelles préfèrent répéter et reproduire les outils occidentaux. J\’ai arrêté de chanter et de danser avec outils qu\’on prend pour des instruments magiques de musique. Il est temps que nous pensions aussi nos propres outils de fertilisation croisée à partir de nos propres réalités. Il est temps d\’arrêter avec cette Afrique du copier-coller quand les occidentaux et les asiatiques ont fini de penser. Il faut tuer en chaque Africain ce mimétisme qui entretient la paresse intellectuelle.
Voilà ma synthèse des 62 ans de myopie intellectuelle.
Merci à Thomas Merton à travers son célèbre ouvrage intitulé : NUL N\’EST UNE ÎLE.
Professeur Simon-Narcisse TOMETY