L’éloge des non-événements : on s’en fout des foutaises
La sensibilité de l’homme est dans ce qui fait son bonheur ou son malheur, entendu ce qui le touche et l’interpelle au plus profond de sa conscience et de son cœur émettant une décharge émotionnelle forte faisant vibrer tout son être. Si vous êtes insensible c’est que vous êtes une personne insensée qu’on croit dépositaire d’un esprit évolué et élevé.
L’une des plus grandes tares de l’Africain crapuleux, c’est une certaine addiction à la célébration de non-événements.
Il faut entendre par un non-événement, tout comportement astucieux qui n’a produit aucun impact salutaire saisissable et saisissant avec un effet d’entraînement par exemple sur la jeunesse, le vivre-ensemble, l’élévation de la conscience citoyenne, la justice sociale et d’une manière générale sur la sécurité humaine.
Un non-événement, c’est quand vous n’êtes pas assez loyal à votre patrie mais fidèle dans les relations interpersonnelle qui vous profitent à titre individuel en rentier. Vous vous foutez pas mal de l’intérêt général et du bien commun avec une fascination pour votre orgueil vaniteux.
Vaniteux, il l’est par état d’esprit et par la chair. C’est une sauterelle qui aime dévaster n’importe quel champ qui lui profite. Il court aveuglement après le pouvoir de l’argent parce qu\’il aime renifler l’odeur des billets de banque au lever du lit et au coucher. L’argent le tient et il en raffole.
Quand plus rien ne vous arrête dans vos excès de zèle, de là commence le divorce avec l’éthique. Il s’ensuit une usure du système de freinage intérieur et une banalisation du contrôle de soi. Le torrent des abus coule et aucun barrage n’est là pour freiner sa vitesse d’écoulement. Il ravage tout sur son cours, tellement le courant est dévastateur et semant la terreur pour faire peur. Les tirants du torrent fonctionnent ainsi jusqu\’au moment où le peuple s’érige lui-même en barrage pour restaurer un nouvel ordre régulateur.
Dans ce processus de surdimensionnement de l’orgueil, tout est permis, plus rien n’est restreint, plus d’interdit parce qu\’on maîtrise les rouages de la tricherie et les mesures de protection. Force reste à la loi, c’est la mélodie pour faire chanter et danser les autres et jamais soi-même au nom du berceau de l’impunité et des immunités de prédation.
Comment une personne qui a reçu une éducation basée sur le scrupule peut-elle multiplier ses indécences à l’âge adulte oubliant que les enfants sont déterminés par ce qu’ils voient faire.
Non-événement, pourquoi c’est du non-sens?
Charles De Montesquieu dans une réflexion thématique sur la condition humaine disait que \ » c’est une chose extraordinaire que toute la philosophie consiste dans ces trois mots : JE M’EN FOUS \ ». Et je m’en fous totalement car le pire des non-événements, c\’est du papier torchon juste pour s’essuyer les mains ou le visage et destiné à la déchetterie afin d\’être composté. Voilà la valeur morale et éthique d’un non-événement.
Il n’y a de non-événement que de non-valeur. Le sens de toute chose ou de tout comportement, ce n’est pas la consistance de votre technicité qui détermine votre valeur intrinsèque absolue (VIA) mais votre degré de fiabilité sur le terrain de votre compétence morale et éthique. C’est pour éviter que des charmeurs démagogues soient primés au détriment des hommes vertueux, qu’il y a des chartes de valeurs ou des codes de déontologie. Héla, c’est loin d\’être suffisant; voilà pourquoi les serments sont institués pour jurer au nom de la loi ou sur les livres saints. Cependant, la pire des arnaques de l’éthique c’est d’aller jurer que tu seras loyal alors que tu sais toi-même que tu es un tricheur et que la malhonnêteté est ta seconde nature.
C’est un non-événement!
Professeur Simon-Narcisse TOMETY
