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Ma Prophétie/Épisode 06: \ »Le milieu culturel béninois est un monde passionnant, joyeux, sympathique (…) C’est un monde qui respire le bonheur, la vie mais malheureusement infecté par quelques rares éléments dont les pratiques sont parfois peu recommandables\ »

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MA PROPHETIE

Episode 6 : 16 Juin 2022

MA PROPHETIE

Episode 6 : 16 Juin 2022

MCAAT, une puissance silencieuse ignorée ?

Le Ministère de la Culture, de l’Alphabétisation, de l’Artisanat et du Tourisme (MCAAT) est dans la hiérarchie gouvernementale, l’un des Ministères les moins cotés ; pourtant, c’était un gros Ministère de par le poids démographique de ses usagers, leurs contributions au PIB, le rôle socio-éducatif de ses acteurs.

Ce Ministère regroupait quatre grands secteurs :

  • La culture : talentueux artistes chanteurs, compositeurs, écrivains, cinéastes, acteurs de troupes théâtrales, conteurs, musées, palais royaux, bibliothèques, arts culinaires, habillements, modes, etc….

Un monde de gaieté communicative, de créativité, de vivacité permanente.

Le milieu culturel béninois est un monde passionnant, joyeux, sympathique. C’est un monde qui respire le bonheur, la vie mais malheureusement infecté par quelques rares éléments dont les pratiques sont parfois peu recommandables ; ce qui dépeint négativement sur la perception que le grand public a des artistes chanteurs en l’occurrence.

  • L’alphabétisation : apprentissage et promotion des langues nationales.

Le Bénin est un pays multilinguistique avec de forte différenciation entre le Sud et le Nord mais de grandes affinités existent entre les langues d’une même région.
Une soixantaine de langues nationales sont parlées au Bénin.

Regroupées en neuf groupes sociolinguistiques, elles sont :

• Le groupe des Fons
• Le groupe des Adjas
• Le groupe des Yorubas
• Le groupe des Baribas
• Le groupe des Peulhs
• Le groupe des Ottamaris
• Le groupe des Yoa-Lokpa
• Le groupe des Dendis
• Autre groupe

Chacun de ces groupes sociolinguistiques compte un nombre de langues nationales apparentées qui pourraient varier de deux à plus d’une dizaine.

Certaines ONG étaient très actives dans le secteur.

La majorité des béninois surtout en zones rurales et péri-urbaines n’étant pas alphabétisés en français, trouvaient dans l’apprentissage des langues nationales une opportunité pour savoir lire, écrire et communiquer facilement dans leur propre langue; contrôler leurs activités commerciales, agricoles, artisanales, etc…

Les églises étaient des partenaires privilégiés avec un rôle prépondérant dans la recherche, l’écriture et la diffusion des langues nationales par des supports divers et variés.

Certains professeurs de la FLASH ainsi que de hauts cadres comme le Ministre HOUDOU Ali étaient des artisans chevronnés de la promotions des langues nationales.

Grâce au projet Fastrack que j’ai réanimé et relancé (il avait été suspendu au MCAAT par le bailleur pour défaut de consommation des crédits), une nouvelle dynamique avait été insufflée au sous secteur de l’alphabétisation avec des acteurs d’ONG très engagés.

L’un des projets phares du sous secteur de l’alphabétisation était l’introduction des langues nationales dans le système éducatif formel. Après les travaux d’experts, six langues au plan national avaient été retenues pour être enseignées dans les établissements scolaires. L’expérimentation avait débuté dans certaines écoles pilotes avant que je ne sois muté de ce Ministère pour celui de l’Economie maritime.

  • L’artisanat : c’est un secteur à fort potentiel de ressources d’emploi : environ 25% de la population active, 13% du PIB selon l’INSAE 2008 et une diversité de métiers : 175 métiers, 40 corps de métiers et 8 branches professionnelles au regard de la nomenclature des métiers de l’artisanat de l’UEMOA.

La réorganisation du sous secteur avec la création de la chambre de l’artisanat et le dynamisme des artisans réunis au sein de la structure faîtière était un gage d’avenir radieux en perspective pour les artisans avec des formations de professionnalisation. C’était l’un des chantiers les plus âpres mais très bénéfique pour les artisans grâce à leur génie.

Les promoteurs privés, les ONG et surtout les partenaires techniques et financiers étaient favorables et disponibles dans l’accompagnement institutionnel et financier du secteur.

  • Le tourisme : Outre les hôtels dont le nombre était insuffisant et pour lesquels, le Ministère, grâce à la détermination du Chef de l’Etat avait commencé la mobilisation de potentiels investisseurs avec des actions visibles et tangibles sur le terrain, le Bénin dispose de grands sites touristiques dont entre autres le Parc national animalier W de la Pendjari, les chutes de Tanéka koko, de Tanougou, le temple des Pythons, le musée historique d’Abomey, le musée d’histoire de Ouidah, le musée Honmè, la cité lacustre de Ganvié, le marché Dantokpa, les plages de Fidjrossè, de Ouidah, de Grand-Popo, le centre artisanal de Cotonou, etc…

Le plus grand projet touristique phare au Ministère était la route des pêches. La protection et la sauvegarde du site de Fidjrossè jusqu’à Ouidah contre les prédateurs n’ont pas été de tout repos.

C’est ici le lieu de reconnaître et de saluer la compétence de tous les cadres qui ont successivement travaillé des années durant et sous divers régimes sur les différentes facettes de l’étude de ce projet.

L’immensité du projet au regard de l’ambition qui le portait était tel que la mobilisation du financement n’a pas été chose facile. Sous l’autorité du Président YAYI, des investisseurs chinois, coréens approchés avaient manifesté leur disponibilité. L’un des obstacles avait été que chacun d’eux tenait à prendre le lead sans trop collaborer avec d’autres partenaires.

Les premiers pas du projet route des pêches avaient débuté par l’aménagement, le bitumage des premiers kilomètres à partir de Fidjrossè avec le financement de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD).

Le MCAAT est un département ministériel à fortes potentialités de développement.

La richesse du patrimoine culturel, artistique, artisanal et touristique du Bénin est sans commune mesure avec ce que notre imaginaire de citadins pouvait explorer ; et c’est malheureusement cette étroitesse d’esprit quant à l’envergure du potentiel de notre pays dans les sous secteurs cités supra qui rejaillit sur le traitement que l’on faisait de ce département ministériel riche de ses animateurs, ses acteurs, ses usagers clients, ses potentialités, son étendue, ses domaines de compétence et d’intervention.

C’était un Ministère dynamique au service du plus grand nombre et pour le rayonnement du Bénin à l’extérieur à travers la compétence, la créativité, le génie, le talent de nos artistes et artisans.

La promotion, l’interculturalité et l’inter ethnicité du Bénin sont autant d’atouts pour le développement socio-économique du Bénin à travers ce Ministère, trait-d’union promotionnel entre le Bénin et le monde. Autant le football fait découvrir certaines Nations, autant la culture, l’artisanat, le tourisme bien mis en orbite pourraient non seulement faire connaître le Bénin hors de nos frontières, mais aussi et surtout faire rentrer beaucoup de devises.

Les responsables de la Troupe théâtrale Houindonaboua par exemple qui faisaient pendant que j’étais encore au Ministère le tour du monde pourraient en dire mieux que moi.

Il y avait tellement à faire, tellement à innover dans ce Ministère que mon court séjour de 7 à 8 mois ne pouvait suffire à gérer les instances et implémenter les nouvelles idées de relance des différentes composantes du Département pour impulser la nouvelle dynamique naissante.

Malgré ce beau tableau, le Ministère ne manquait pas de crises internes entre acteurs que chaque Ministre gère en temps réel ou en différé. Les séquelles des crises passées ou présentes ne cessent d’impacter négativement l’ambiance de travail au sein des artistes et artisans.

J’avais donc la lourde responsabilité de gérer au mieux ces crises ou leurs séquelles pour éviter au Ministère la déchirure entre ses potentiels usagers, acteurs et la perte de ses atouts, opportunités avec les partenaires techniques et financiers et les partenaires sociaux.

J’avais à remettre en confiance les acteurs dont certains étaient en guerres intestines féroces caractérisées par des diatribes véhiculées par leurs chansons. Le monde artistique avait été secoué par de violentes dissensions entretenues par certains groupes dans la famille des artistes.

Les cas les plus illustratifs, ouverts et connus du grand public furent par exemple ceux de nos célèbres chanteurs de la musique traditionnelle GBEZE contre ALEVI; ALEKPEHANHOU contre KESSE; qui dans une rare velléité à travers des chansons calomnieuses s’invectivaient. Plus que deux ou quatre individus, c’étaient des camps qui s’affrontaient avec des meneurs sous-marins et des relais plus ou moins visibles.

Toutes les fois que ces situations se présentaient au Ministère, un mécanisme de médiation soutenue se met en place avec l’aide de plusieurs notables, anciens chanteurs, personnes ressources et les cadres du Ministère pour aider à allumer le calumet de la paix.

L’autre front, aussi préoccupant a été celui du groupe parallèle d’auto défense constitué pour la protection des droits d’auteurs aux côtés de BUBEDRA et mené entre autres par l’artiste TOHON. En effet, la piraterie faisait ravage, appauvrissait les artistes et les privait de la jouissance des fruits de leur labeur.

C’était une véritable gangrène qui ruinait la corporation. Certains ne sentant pas leurs droits assez protégés par le BUBEDRA se sont organisés en une force parallèle de lutte qui n’avait pas été sans conséquence au plan sécuritaire et l’unité de la famille des artistes et affiliés.

Cette guerre qui a duré un moment a fini elle aussi par s’estomper grâce à des négociations et intermédiations.

Le Bénin dispose de riches patrimoines culturels matériels et immatériels à travers les danses, les habits traditionnels, les accoutrements des rois, des princes, des adeptes du culte Vodoun, la variété des mets traditionnels des régions du sud au nord en passant par le centre, les contes, les proverbes, les rythmes folkloriques, la multitude des langues nationales, les sites touristiques, les musées, les palais royaux, les forêts classées, etc ..

L’hôtellerie ne peut prospérer sans un environnement sécuritaire et politique apaisé, sans le tourisme comme anti chambre bénéficiant de l’accompagnement des agences de voyage avec des offres intéressantes et captivantes. L’artisanat accompagne et fouette le tourisme par la créativité des artisans et des sculpteurs d’objets d’art. C’est un trio indissociable qui a besoin de plus d’attention des gouvernants de tous les temps et de tous les régimes pour le bonheur de nos braves artistes, artisans et pour la santé financière du trésor public.

Un travail de conception, d’aménagement, de construction d’infrastructures, d’équipements hôteliers et de sites touristiques doit être méthodiquement fait dans un cadre juridique protégé de libre concurrence.

La protection, la veille, la sensibilisation et l’accompagnement des artistes et artisans dans une démarche de qualité et de bonnes pratiques doivent être soigneusement faits pour leur assurer un minimum vital et une espérance de vie acceptables. Nos artistes meurent souvent trop jeunes pour des raisons multiples et multiformes.

Un regard particulièrement bienveillant doit être porté aux chanteurs de la musique traditionnelle souvent illettrés mais qui se révèlent de véritables bibliothèques de nos savoirs endogènes. Leurs chansons véhiculent des philosophies, des leçons de morale et d’éthique dont le monde actuel en déperdition et sans repère a énormément besoin pour un réarmement moral et spirituel fort utile pour l’avenir de notre pays, de notre continent et du monde entier.

« Avec moi sont la richesse et la gloire, les biens durables et la justice. Mon fruit est meilleur que l’or, que l’or pur, et mon produit est préférable à l’argent. »

Proverbes 1 : 18-19

DJENONTIN-AGOSSOU Valentin

MCAAT, une puissance silencieuse ignorée ?

Le Ministère de la Culture, de l’Alphabétisation, de l’Artisanat et du Tourisme (MCAAT) est dans la hiérarchie gouvernementale, l’un des Ministères les moins cotés ; pourtant, c’était un gros Ministère de par le poids démographique de ses usagers, leurs contributions au PIB, le rôle socio-éducatif de ses acteurs.

Ce Ministère regroupait quatre grands secteurs :

  • La culture : talentueux artistes chanteurs, compositeurs, écrivains, cinéastes, acteurs de troupes théâtrales, conteurs, musées, palais royaux, bibliothèques, arts culinaires, habillements, modes, etc….

Un monde de gaieté communicative, de créativité, de vivacité permanente.

Le milieu culturel béninois est un monde passionnant, joyeux, sympathique. C’est un monde qui respire le bonheur, la vie mais malheureusement infecté par quelques rares éléments dont les pratiques sont parfois peu recommandables ; ce qui dépeint négativement sur la perception que le grand public a des artistes chanteurs en l’occurrence.

  • L’alphabétisation : apprentissage et promotion des langues nationales.

Le Bénin est un pays multilinguistique avec de forte différenciation entre le Sud et le Nord mais de grandes affinités existent entre les langues d’une même région.
Une soixantaine de langues nationales sont parlées au Bénin.

Regroupées en neuf groupes sociolinguistiques, elles sont :

• Le groupe des Fons
• Le groupe des Adjas
• Le groupe des Yorubas
• Le groupe des Baribas
• Le groupe des Peulhs
• Le groupe des Ottamaris
• Le groupe des Yoa-Lokpa
• Le groupe des Dendis
• Autre groupe

Chacun de ces groupes sociolinguistiques compte un nombre de langues nationales apparentées qui pourraient varier de deux à plus d’une dizaine.

Certaines ONG étaient très actives dans le secteur.

La majorité des béninois surtout en zones rurales et péri-urbaines n’étant pas alphabétisés en français, trouvaient dans l’apprentissage des langues nationales une opportunité pour savoir lire, écrire et communiquer facilement dans leur propre langue; contrôler leurs activités commerciales, agricoles, artisanales, etc…

Les églises étaient des partenaires privilégiés avec un rôle prépondérant dans la recherche, l’écriture et la diffusion des langues nationales par des supports divers et variés.

Certains professeurs de la FLASH ainsi que de hauts cadres comme le Ministre HOUDOU Ali étaient des artisans chevronnés de la promotions des langues nationales.

Grâce au projet Fastrack que j’ai réanimé et relancé (il avait été suspendu au MCAAT par le bailleur pour défaut de consommation des crédits), une nouvelle dynamique avait été insufflée au sous secteur de l’alphabétisation avec des acteurs d’ONG très engagés.

L’un des projets phares du sous secteur de l’alphabétisation était l’introduction des langues nationales dans le système éducatif formel. Après les travaux d’experts, six langues au plan national avaient été retenues pour être enseignées dans les établissements scolaires. L’expérimentation avait débuté dans certaines écoles pilotes avant que je ne sois muté de ce Ministère pour celui de l’Economie maritime.

  • L’artisanat : c’est un secteur à fort potentiel de ressources d’emploi : environ 25% de la population active, 13% du PIB selon l’INSAE 2008 et une diversité de métiers : 175 métiers, 40 corps de métiers et 8 branches professionnelles au regard de la nomenclature des métiers de l’artisanat de l’UEMOA.

La réorganisation du sous secteur avec la création de la chambre de l’artisanat et le dynamisme des artisans réunis au sein de la structure faîtière était un gage d’avenir radieux en perspective pour les artisans avec des formations de professionnalisation. C’était l’un des chantiers les plus âpres mais très bénéfique pour les artisans grâce à leur génie.

Les promoteurs privés, les ONG et surtout les partenaires techniques et financiers étaient favorables et disponibles dans l’accompagnement institutionnel et financier du secteur.

  • Le tourisme : Outre les hôtels dont le nombre était insuffisant et pour lesquels, le Ministère, grâce à la détermination du Chef de l’Etat avait commencé la mobilisation de potentiels investisseurs avec des actions visibles et tangibles sur le terrain, le Bénin dispose de grands sites touristiques dont entre autres le Parc national animalier W de la Pendjari, les chutes de Tanéka koko, de Tanougou, le temple des Pythons, le musée historique d’Abomey, le musée d’histoire de Ouidah, le musée Honmè, la cité lacustre de Ganvié, le marché Dantokpa, les plages de Fidjrossè, de Ouidah, de Grand-Popo, le centre artisanal de Cotonou, etc…

Le plus grand projet touristique phare au Ministère était la route des pêches. La protection et la sauvegarde du site de Fidjrossè jusqu’à Ouidah contre les prédateurs n’ont pas été de tout repos.

C’est ici le lieu de reconnaître et de saluer la compétence de tous les cadres qui ont successivement travaillé des années durant et sous divers régimes sur les différentes facettes de l’étude de ce projet.

L’immensité du projet au regard de l’ambition qui le portait était tel que la mobilisation du financement n’a pas été chose facile. Sous l’autorité du Président YAYI, des investisseurs chinois, coréens approchés avaient manifesté leur disponibilité. L’un des obstacles avait été que chacun d’eux tenait à prendre le lead sans trop collaborer avec d’autres partenaires.

Les premiers pas du projet route des pêches avaient débuté par l’aménagement, le bitumage des premiers kilomètres à partir de Fidjrossè avec le financement de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD).

Le MCAAT est un département ministériel à fortes potentialités de développement.

La richesse du patrimoine culturel, artistique, artisanal et touristique du Bénin est sans commune mesure avec ce que notre imaginaire de citadins pouvait explorer ; et c’est malheureusement cette étroitesse d’esprit quant à l’envergure du potentiel de notre pays dans les sous secteurs cités supra qui rejaillit sur le traitement que l’on faisait de ce département ministériel riche de ses animateurs, ses acteurs, ses usagers clients, ses potentialités, son étendue, ses domaines de compétence et d’intervention.

C’était un Ministère dynamique au service du plus grand nombre et pour le rayonnement du Bénin à l’extérieur à travers la compétence, la créativité, le génie, le talent de nos artistes et artisans.

La promotion, l’interculturalité et l’inter ethnicité du Bénin sont autant d’atouts pour le développement socio-économique du Bénin à travers ce Ministère, trait-d’union promotionnel entre le Bénin et le monde. Autant le football fait découvrir certaines Nations, autant la culture, l’artisanat, le tourisme bien mis en orbite pourraient non seulement faire connaître le Bénin hors de nos frontières, mais aussi et surtout faire rentrer beaucoup de devises.

Les responsables de la Troupe théâtrale Houindonaboua par exemple qui faisaient pendant que j’étais encore au Ministère le tour du monde pourraient en dire mieux que moi.

Il y avait tellement à faire, tellement à innover dans ce Ministère que mon court séjour de 7 à 8 mois ne pouvait suffire à gérer les instances et implémenter les nouvelles idées de relance des différentes composantes du Département pour impulser la nouvelle dynamique naissante.

Malgré ce beau tableau, le Ministère ne manquait pas de crises internes entre acteurs que chaque Ministre gère en temps réel ou en différé. Les séquelles des crises passées ou présentes ne cessent d’impacter négativement l’ambiance de travail au sein des artistes et artisans.

J’avais donc la lourde responsabilité de gérer au mieux ces crises ou leurs séquelles pour éviter au Ministère la déchirure entre ses potentiels usagers, acteurs et la perte de ses atouts, opportunités avec les partenaires techniques et financiers et les partenaires sociaux.

J’avais à remettre en confiance les acteurs dont certains étaient en guerres intestines féroces caractérisées par des diatribes véhiculées par leurs chansons. Le monde artistique avait été secoué par de violentes dissensions entretenues par certains groupes dans la famille des artistes.

Les cas les plus illustratifs, ouverts et connus du grand public furent par exemple ceux de nos célèbres chanteurs de la musique traditionnelle GBEZE contre ALEVI; ALEKPEHANHOU contre KESSE; qui dans une rare velléité à travers des chansons calomnieuses s’invectivaient. Plus que deux ou quatre individus, c’étaient des camps qui s’affrontaient avec des meneurs sous-marins et des relais plus ou moins visibles.

Toutes les fois que ces situations se présentaient au Ministère, un mécanisme de médiation soutenue se met en place avec l’aide de plusieurs notables, anciens chanteurs, personnes ressources et les cadres du Ministère pour aider à allumer le calumet de la paix.

L’autre front, aussi préoccupant a été celui du groupe parallèle d’auto défense constitué pour la protection des droits d’auteurs aux côtés de BUBEDRA et mené entre autres par l’artiste TOHON. En effet, la piraterie faisait ravage, appauvrissait les artistes et les privait de la jouissance des fruits de leur labeur.

C’était une véritable gangrène qui ruinait la corporation. Certains ne sentant pas leurs droits assez protégés par le BUBEDRA se sont organisés en une force parallèle de lutte qui n’avait pas été sans conséquence au plan sécuritaire et l’unité de la famille des artistes et affiliés.

Cette guerre qui a duré un moment a fini elle aussi par s’estomper grâce à des négociations et intermédiations.

Le Bénin dispose de riches patrimoines culturels matériels et immatériels à travers les danses, les habits traditionnels, les accoutrements des rois, des princes, des adeptes du culte Vodoun, la variété des mets traditionnels des régions du sud au nord en passant par le centre, les contes, les proverbes, les rythmes folkloriques, la multitude des langues nationales, les sites touristiques, les musées, les palais royaux, les forêts classées, etc ..

L’hôtellerie ne peut prospérer sans un environnement sécuritaire et politique apaisé, sans le tourisme comme anti chambre bénéficiant de l’accompagnement des agences de voyage avec des offres intéressantes et captivantes. L’artisanat accompagne et fouette le tourisme par la créativité des artisans et des sculpteurs d’objets d’art. C’est un trio indissociable qui a besoin de plus d’attention des gouvernants de tous les temps et de tous les régimes pour le bonheur de nos braves artistes, artisans et pour la santé financière du trésor public.

Un travail de conception, d’aménagement, de construction d’infrastructures, d’équipements hôteliers et de sites touristiques doit être méthodiquement fait dans un cadre juridique protégé de libre concurrence.

La protection, la veille, la sensibilisation et l’accompagnement des artistes et artisans dans une démarche de qualité et de bonnes pratiques doivent être soigneusement faits pour leur assurer un minimum vital et une espérance de vie acceptables. Nos artistes meurent souvent trop jeunes pour des raisons multiples et multiformes.

Un regard particulièrement bienveillant doit être porté aux chanteurs de la musique traditionnelle souvent illettrés mais qui se révèlent de véritables bibliothèques de nos savoirs endogènes. Leurs chansons véhiculent des philosophies, des leçons de morale et d’éthique dont le monde actuel en déperdition et sans repère a énormément besoin pour un réarmement moral et spirituel fort utile pour l’avenir de notre pays, de notre continent et du monde entier.

« Avec moi sont la richesse et la gloire, les biens durables et la justice. Mon fruit est meilleur que l’or, que l’or pur, et mon produit est préférable à l’argent. »

Proverbes 1 : 18-19

DJENONTIN-AGOSSOU Valentin

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