Comment l\’histoire se répète dans la vie des peuples insouciants et soumis : essai sur le danger des oublis
Quand vous refusez de tirer leçon de l\’Histoire, par la loi d\’attraction et de son effet boomerang, elle vous poursuit, vous rattrape et se répète avant de vous révéler dans le déclin.
Nous Africains, nous avons choisi de transformer notre beau continent en une société de fanatiques et d\’amnésiques avec un faux pardon pour sauver ceux qui, par mépris pour l\’Histoire, se refusent de voir la réalité passée pour construire les merveilles du présent et pour le futur.
La gouvernance publique en Afrique est plombée par ce refus d\’appropriation de notre propre histoire.
Alors, chaque régime politique efface tout le tableau hérité et garde ce qu\’il faut conserver pour organiser le système merdique des règlements de comptes.
Avec ces successions d\’effacement de l\’Histoire, comment éduquer la jeunesse et inscrire l\’action publique dans la continuité historique?
Chaque fois que vous effacez un pan de votre histoire, vous créez une brèche pour vos dominateurs et vous vous affaiblissez, car vous construisez le présent et le futur de votre société sur la base d\’un empilement de mensonges.
Refusez d\’assumer son histoire c\’est choisir d\’être irresponsable.
A beau chasser le naturel, il revient au galop dit-on!
Quand on vous parle de rupture, demandez le référentiel de l\’Histoire dont il s\’agit.
Quand on vous parle de réforme, demandez le référentiel des innovations.
Quand on vous promet un nouveau départ, demandez le référentiel de l\’ancien départ.
Quand on vous parle de modernisation, demandez le référentiel des traditions remises en cause.
Nous les Africains, nous sommes les seuls peuples qui regardent toujours ailleurs avant d\’avoir le courage de nous mirer dans la glace. Nous traînons trop de complexes d\’infériorité et d\’infirmité. C\’est le plus grand handicap de l\’élite africaine.
Entretemps, nos mauvaises Histoires se sont répétées et voilà comment nous régressons en non-stop. D\’après les Nation Unies, en juillet 2021, sur les 811 millions de personnes souffrant de la faim de le monde, 31% sont des africains. La faim d\’un peuple c\’est la fin d\’un régime politique qui a perdu sa crédibilité en tant que puissance publique.
Aucune réussite politique et économique n\’existe et ne saurait exister lorsqu\’un qu\’on gouverne un peuple qui meurt de faim.
Aucune souveraineté n\’existe sans la souveraineté alimentaire.
Pourquoi depuis 1960, au lieu d\’utiliser nos terres agricoles pour nourrir nos peuples, nous préférons les utiliser pour cultiver et exporter des produits du cru comme le coton, l\’anacarde, le café, cacao… L\’élite politique africaine ne connaît pas la vraie Histoire de l\’Afrique ou qu\’elle a délibérément choisi de ne pas se la conter parce que c\’est sa propre histoire qu\’elle n\’a pas envie de revivre.
Professeur Simon-Narcisse TOMETY