Le néolibéralisme radical ainsi dicte sa loi : c\’est bien fait pour tous les Béninois
Et six ans après, le gouvernement de la rupture n\’a pas été capable de développer l\’agricultrice nourricière et n\’a pas de stock de sécurité alimentaire même pas de deux semaines pour infléchir le coût d\’accès à la nourriture pour les pauvres. C\’est un échec qui confirme ce que nous valons tous; nous n\’avons pas un ministère de l\’agriculture mais un ministère chargé des affaires cotonnières.
Les réformes du secteur agricole sont un échec cuisant. Un Etat qui est incapable de nourrir sa population n\’est pas un État qui se respecte. Mais qui ose critiquer un tel État failli? Personne, et la CRIET est là pour distribuer les 10 ans et les 20 ans de prison à ceux qui osent critiquer le régime. Mais un jour, toutes les décisions de justice rendues par la CRIET seront auditées et la justice nouvelle sera au droit pour que le Bénin redevienne un État normal, démocratique et de respect de l\’État de droit avec l\’obligation de sacrifice proportionnel pour permettre le vivre-ensemble.
Six ans après, le régime de la rupture n\’a fait aucune prouesse économique en matière de développement touristique. C\’était prévisible et nous avons plusieurs fois attiré l\’attention sur les risques d\’échec de la politique de construction d\’hôtels et de mise en gérance de nos réserves de faunes. Là encore, quels touristes peuvent oser séjourner dans une zone d\’attaques terroristes ? Aucun, c\’est mal parti pour le reste de votre mandat et vous le savez mieux que moi monsieur le président.
Le régime de la rupture n\’a rien rompu dans la passion du président Yayi pour la construction de routes. Le président Talon a critiqué avec un discours hyper moralisateur son prédécesseur et pourtant, il va à son école pour investir une grosse partie de l\’endettement du pays dans les travaux routiers avec pour conséquence d\’affamer le peuple et de soumettre les jeunes au chômage.
Le PAG pharaonique du président Talon est la cause première de la misère dans le pays. Le président Talon voit excessivement trop grand et ne tient pas compte de la durée de son mandat, de la capacité d\’appropriation nationale par les Béninois. Le président aime les excès de vitesse et personne dans la voiture luxueuse gouvernementale n\’est capable de lui dire de freiner un peu. Ils pensent tous à leurs postes, leurs gros salaires politiques et aux passeports diplomatiques et autres délices du pouvoir d\’État.
J\’espère qu\’après le pouvoir, ils continueront de rester à vos côtés, monsieur le président. On les a vus hier sous le président Yayi, vos chers accompagnateurs, les uns qui vouaient une loyauté avec fissuration d\’inconstance à votre prédécesseur et d\’autres qui étaient très actifs dans les marches et les émissions matinales sur des radios pour préparer méthodiquement votre avènement au pouvoir. Certains mangent partout, le bord idéologique c\’est pour les autres.
J\’invite tous les Béninois honnêtes à conserver jalousement cette vidéo à raconter à leurs enfants et aux générations futures.
C\’est dommage! Le président Talon avait tout pour brillamment réussir son mandat et il a tout fait pour échouer avec l\’aide de ceux qui l\’ont toujours accompagnés et lui sont soumis depuis des années.
Le président Talon a dit lui-même qu\’il sait qu\’il est impopulaire alors je n\’ai pas compris pourquoi il s\’est représenté pour un second mandat. Le président Talon s\’est révélé au peuple béninois comme un président qui n\’est jamais parvenu à organiser une élection inclusive et sans bain de sang.
C\’est le président qui ferme les entreprises publiques, renvoient les travailleurs sans négociation. C\’est le président qui a fait venir des occidentaux pour gérer les secteurs stratégiques notamment l\’électricité et le port. Le délestage continue malgré tout. Le président Talon a toutes ses lois qui sont votées à l\’unanimité par des députés élus et nommés qui lui doivent tout de leur présence au parlement. Un tel parlement a lamentablement échoué dans sa mission de contrôle de l\’action gouvernementale. Si ce contrôle était fait régulièrement, la capacité d\’anticipation de la crise systémique qui secoue le pays aurait une gravité moindre.
Le président Talon gouverne avec une opposition politique qui n\’existe pas pour lui, une société civile mendiante et sans engagement militant réel, une presse nationale confrontée à des problèmes de survie et n\’a d\’autres choix que de jouer aux griots du régime, une presse traquée qui doit encenser le régime en chantant les exploits routiers et cotonniers sans dénoncer les imperfections du régime.
Le président Talon gouverne le Bénin sans contrepoids d\’où une gouvernance solitaire déséquilibrée. Sinon pourquoi sans lui sans conseil des ministres. Les contribuables béninois payent de lourds salaires politiques à une vice-présidente dont l\’influence sur le fonctionnement du gouvernement n\’est saisissable par aucun Béninois. Si c\’est juste pour distribuer des admissions dans l\’ordre national et effectuer des missions à l\’étranger pour le compte du président, n\’est-ce pas un poste budgétaire budgétivore de trop? Voilà une réforme qui ne règle aucun problème des Béninois, un poste qui n\’a aucune valeur ajoutée dans la délivrance de services publics aux citoyens. Personne n\’ose critiquer parce que la machine d\’insémination et de promotion de la peur au Bénin qu\’est la CRIET est là comme le système défensif du régime.
Le régime compte beaucoup sur la CRIET mais cette juridiction d\’exception ne disparaîtra pas après les deux mandats du président Talon. Le peuple béninois exigera son maintien et sa restructuration pour être aux normes de qualité institutionnelle requise avec des magistrats qu\’il faut à la place qu\’il faut. Son vrai travail commencera avec les résultats d\’audit des décisions de justice déjà rendues par cette institution et ensuite le contrôle de qualité de la gouvernance sous le régime du président Talon afin de comparer les modèles institutionnels et les modes de fonctionnement de tous les régimes depuis 2006.
Les Béninois sont devenus tous des spectateurs du régime, observent et attendent. Monsieur le président, nous sommes déçus et moi en premier. Il vous sera difficile de remonter la pente. Vous avez entrepris trop de réformes sans chercher à savoir si vous possédez des réformateurs patriotes capables de contribuer au redressement durable de nos comportements. Il y a une montée du ras-le-bol général dans le pays. Je suis obligé d\’être honnête avec vous car aucun de vos accompagnateurs institutionnels n\’aura le courage de vous dire la vérité sur ce que les Béninois pensent de vous après six ans de pouvoir.
Vos accompagnateurs demandent au peuple béninois de changer alors qu\’ils n\’ont pas changé eux-mêmes et ils considèrent le pouvoir d\’État comme un centre de profit. Ils ont gardé les mêmes mauvaises habitudes. Et cette tournée gouvernementale pour expliquer la vie chère s\’est transformée en spectacle honteux, de manipulation et de contrevérité. Sinon, pourquoi des tickets d\’entrée, des gens sélectionnés et certains préparés pour prendre la parole à une rencontre d\’explication par le gouvernement et les députés sur la vie chère?
Le peuple souverain a compris heureusement la portée de ce spectacle de la honte qui s\’inscrit dans une stratégie globale de pré-campagne pour les législatives. Monsieur le président, laissez-nous choisir librement nos députés et on verra la vraie configuration de la neuvième législature. Vous jouez cette fois-ci avec votre crédibilité. Mais nous savons qu\’il vous sera très difficile de laisser le peuple souverain choisir librement ses députés? Et vous le savez vous-même. Donc les élections législatives de janvier 2023 seront encore frelatées.
Je vous soumettrai bientôt mes 15 propositions pour juguler la crise de la vie chère et la stratégie pour faire baisser la tension dans le pays.
Je vous prierais, monsieur le président, de ne plus envoyer vos ministres et députés pour parler de la vie chère aux populations. C\’est un peu comme si le gouvernement se moquait de nous. C\’est irritant et provocateur surtout quand on sait que vous refusez de pratiquer le principe de sacrifice proportionnel. Mais nous vous comprenons bien votre orientation idéologique.
Un néolibéral radical n\’a rien à cirer avec ce principe et c\’est logique que les dispendieux salaires politiques soient la motivation première au Bénin pour cette minorité de gens qui profite proprement du pays avec les performances que tout le monde voit sauf ceux qui ne verront jamais.
Professeur Simon-Narcisse TOMETY