Pourquoi le terme RÉFORME est-il galvaudé pour ne désigner que des serviettes jetables à usage unique en Afrique?
90% des reformes ont pour fondement le triptyque : manipulation, mensonge et méchanceté avec des arrière-pensées bien programmées pour nuire et asseoir une autorité négative.
Quand on a le pouvoir, ce n\’est pas pour nuire à la réputation des élites de son pays encore moins pour exiger de votre peuple des sacrifices que vous êtes vous-mêmes en incapacité de consentir.
Dès lors, après chaque élection d\’un président africain et six mois après, 95% de ces derniers perdent leur crédibilité dans les cœurs des citoyens et deux ans après, 99% sont effacés de leurs consciences. L\’Afrique est un grand désert de patriotisme au niveau de sa classe dirigeante.
Durant nos dialogues itinérants dans plusieurs pays, nous avons constaté que la plupart des élections présidentielles donnent lieu au port de masques par les candidats bien avant l\’apparition de Covid19 en 2020 et une fois les candidats proclamés victorieux, ils sautent les masques pour révéler leurs vrais visages. Les Africains produisent des chefs d\’État masqués dont ils ignorent presque tout sur leur vie passée et leur degré de traîtrise ou de patriotisme.
C\’est pourquoi parfois, nous nous demandons à quoi servent la prolifération des ouvrages sur l\’éducation à la citoyenneté? Ils ne servent presqu\’à rien du tout car personne n\’est prêt pour parler vrai. D\’ailleurs l\’éducation à la citoyenneté n\’est pas une affaire de paperasseries inutilement disponibles mais c\’est son propre comportement, son don de soi, son détachement et son refus de compromission qui font ce type d\’éducation dont les populations ont grandement besoin pour leur apprentissage de la dignité. Ces documents dormants ne servent même pas aux radios de proximité pour être diffusés dans les langues nationales.
Plus nous nous investissons dans l\’éducation à la citoyenneté, plus nous dérangeons les hommes et les femmes de pouvoir temporel et essentiellement éphémère car ils sont incapables d\’introduire l\’éducation à la citoyenneté dans le système partisan et le système éducatif de leurs pays.
En effet, c\’est dérangeant pour eux car l\’éducation à la citoyenneté est comme un miroir placé devant chaque dirigeant africain au portail de sa maison, sur l\’enseigne de son institution et en même temps un courant électrique qui traverse son corps à longueur de journée. L\’éducation à la citoyenneté est insupportable pour la classe politique. Ce faisant, les partis politiques servent à quoi en définitive ? A très peu de choses et l\’Afrique peut s\’en passer.
Où sont les leaders et les dignitaires dont on nous parle ? Où sont-ils ? C\’est eux qui font la honte de notre continent.
Malheureusement pour eux, les occidentaux tracent tous les pillages, les trafics illicites et les meurtres qu\’ils commettent pour compromettre le progrès social et la dignité humaine dans leurs pays.
Les occidentaux tiennent nos dirigeants par leurs couilles et les mettent en respect pour signer les contrats foireux qui arrangent ces sociétés multinationales qui sont là comme des SANGSUES économiques et déstabilisateurs des puissances puissances publiques que nous avons des difficultés à construire. Difficile, parce que la culture de la continuité de l\’État n\’existe pas en Afrique; nos administrations publiques sont si faibles avec des intellectuels capitulés qu\’aucun pays africain ne peut survivre sans un gouvernement pendant trois mois, un coup d\’État interviendra automatiquement pour le ramassage du pouvoir comme un cadeau tombé du ciel.
La stabilité de l\’État a pour socle et pilier l\’Administration publique. Ce que l\’Afrique des intellectuels ne parvient pas à créer et chaque régime politique vient foutre son bordel à chaque quinquennat. Les partis politiques tiennent la fonction de nomination, et la culture de planification des carrières des agents de l\’État n\’a aucun sens chez ses politiciens même quand ils viennent du milieu universitaire ou des institutions internationales.
Triste Afrique avec ses dirigeants qui adorent plus l\’argent et la grandiloquence que de soulager les souffrances de leurs peuples.
En Afrique, on commence par piller l\’État avant de commencer par servir le peuple. Cette mentalité affreuse bloque les perspectives politiques et économiques du continent. Ne pouvons-nous pas regarder de près les cas de certains pays asiatiques comme la Chine, l\’Inde, la Corée du Sud, le Vietnam pour copier puis adapter ce qui marche chez eux?
La force des dirigeants africains, c\’est toujours pour dominer leurs peuples. Mahatma Gandhi nous invite à la sagesse que voici : \ » La force ne vient pas des capacités physiques, elle vient d\’une indomptable volonté\ », non pas aussi de celle consistant à détruire des réputations, des carrières et des vies.
C\’est en cela que la sagesse d\’Aristote nous interpelle : \ » Etre heureux ne signifie pas que tout est parfait. Cela signifie que vous avez décidé de regarder au-delà des imperfections. \ » Il est temps de scruter nos imperfections et nos échecs car la peur de l\’échec conduit à l\’échec du succès l\’orqu\’on a pris l\’habitude de tricher pour miroiter de fausses performances et des succès de façade.
S\’enfermer entre membres d\’un club de confiscation du pouvoir d\’État pour penser l\’avenir d\’un pays et le devenir d\’un peuple est une sottise institutionnelle. C\’est tout sauf une réforme socialement intelligente.
Le syndrome de Stockholm tue la liberté et la créativité. Beaucoup d\’intellectuels africains tombent amoureux des dictateurs de leurs pays et c\’est là tout le malheur du continent.
Professeur Simon-Narcisse TOMETY