Du 13 au 20 mars 2022, le centre Cevaste, sis à Ouidah, au Bénin, accueille les réseaux africains de biodiversité. Et l\’objectif des assises est la validation des travaux de recherche sur la conservation et la protection des semences endogènes. Le projet (SIDA), est réalisé grâce aux partenaires techniques et financiers suédois et est un appui aux communautés pour la préservation de l\’écosystème. Et c\’est 14 pays venus de l\’Afrique de l\’ouest, de l\’Afrique l\’est, de l\’Afrique australe et de l\’Afrique centrale qui ont pris part à la validation des études liées à la conservation des semences endogènes.
Le projet (SIDA) a été financé dans 04 pays pilotes. Il s\’agit entre autres du Bénin, du Ghana, du Zimbabwe et de l\’Éthiopie. En effet, il s\’agissait pour nous africains, de trouver des solutions africaines à nos problèmes. C\’est pour cela que, nous avons décidé de valoriser nos semences, afin de transmettre l\’héritage à nos enfants et à la postérité, a lancé la mère Jah, lors de son discours.
Nous souhaiterions un monde sans faim, surtout sur le continent. Alors, nous devons retourner vers nos semences endogènes, les protéger et les multiplier. C\’est pourquoi, au bout de 03 ans et demi de recherche, nous avons pu répertorier 46 semences dans les environs, et nous avons poussé les études jusqu\’à 75 semences endogènes. Et pour le matérialiser, nous avons installé une banque de semences endogènes à Tori, a-t-elle précisé.
Nous devons prendre conscience que les multinationales ont un seul projet, celui de la disparition de notre patrimoine semencier, de façon à nous asservir à nouveau. Mais, la colonisation semencière n\’aura pas lieu, grâce aux efforts de plusieurs Ong et réseaux présentes à ces assises. Car, ce projet vise non seulement la préservation de la biodiversité écologique, mais aussi, il s\’agit de la biodiversité culturelle, a-t-elle ajouté.
Avec l\’invasion des produits Organes génétiquement modifiés (OGM), il faut dire qu\’il s\’agit d\’une grande opportunité pour restaurer la culture africaine, préserver et sauvegarder les us et cultures. Et le défi du réseau africain de biodiversité (ABN), est celui de lutter contre l\’invasion des OGM en Afrique. Il s\’agit de revoir la méthodologie utilisée. Et la meilleure méthode prônée aujourd\’hui et qui fait ses preuves au Bénin, est l\’agroforesterie. La preuve, c\’est le site de Cevaste, qui nous a permis d\’ailleurs, pour notre séjour d\’être nourri uniquement par tout ce qui est produit en agroforesterie.
En ce qui concerne le cas du Bénin, c\’est l\’Ong Cevaste qui est d\’ailleurs l\’hôte de ces travaux qui a mis en place des catalogues, dont un spécialement sur les semences. Et 75 semences locales du Bénin ont été répertoriés, faisant du Bénin, l\’un des greniers des partenaires qui existent au sein de l\’ABN. Pour ce qui concerne la sélection des semences, l\’étude a été mené avec l\’appui des communautés. Ce qui veut dire que ce sont les communautés elles-mêmes qui ont identifié, puis nommé les semences. Et le partenaire, a juste mis cela en catalogue, pour permettre à toutes les communautés de savoir où trouver les semences qu\’ils n\’ont plus dans leurs régions.
Pour Marie BODJRENOU, représente de l\’Ong Nature Tropicale, ce projet vient en appui et accompagne ce que nous faisons depuis des années. En effet, nous avons un programme qu\’on appelle \ »graine future\ », dans ce projet nous essayons d\’associer les jeunes à rester en contact avec la forêt. Donc, durant 05 jours, ils sont privés du luxe de la ville, plongés dans l\’obscurité. Cela leur permet de collaborer et parler avec la nature. Ceci étant, après la validation, chaque pays a déjà élaboré son projet. Pour ce qui concerne le Bénin et principalement Nature Tropicale, souhaite travailler avec les jeunes et femmes, mais surtout les religieux. Car, il s\’agit d\’associer la communauté locale à mieux maîtriser ce qu\’ils ont comme semences, mais aussi à mieux protéger son environnement. Et pour atteindre nos objectifs, nous pensons que les religieux peuvent jouer un grand rôle et être utile à la société, a-t-elle précisé.
Les communautés se sont engagées à mener ce travail de recherche pour constituer les bases de données qui se trouvent dans les catalogues. Et l\’ABN s\’engage aussi à restaurer et à sauvegarder les semences de façon particulière et la diversité bio-culturelle de façon générale, afin d\’aider les populations à non seulement, renforcer la productivité de leurs semences existantes, mais aussi renforcer leurs capacités sur les techniques de conservation.
Alain Kolawolé ALAFAÏ